Fumée blanche et noirs présages

, par  Gérard Calvi

Le 18 mars 2013 à 09:30, par Gérard Calvi En réponse à : Fumée blanche et noirs présages

Il en est des Papes comme des Présidents de la république, ceux qui sont élus sont ceux que nous méritons.... pour nous punir de nos rêves de justice et de démocratie.

Alors pourquoi François :Les raisons cachées de son élection.

Le lendemain de la désignation du dernier chef de l’église catholique, le grand quotidien Argentin Página 12, plus gros tirage du pays titrait sur 5 colonnes : Dios Mío ! (Mon Dieu !).

Titre que permet une connaissance certaine de Jorge Mario Bergoglio, déjà converti en Pape François.

Selon ce journal, il est plus que probable qu’avant même que l’identité du nouveau chef du Vatican ne soit connue, la machine « ravaler la façade » de Bergoglio se soit mise en route.

Sont concernés par cette opération non seulement les spécialistes qui travaillent au Vatican mais aussi une multitude d’aspirants désireux de recevoir des miettes de ce pouvoir impérial. On y trouve aussi des chroniqueurs qui non seulement vendent l’opinion du Vatican mais s’offrent un exercice de soumission intellectuelle qui les éloigne de la dignité professionnelle.

C’est une des façons de comprendre la rapidité avec laquelle on a commencé à retisser un passé conforme et présentable au nouveau Pape.

Revenons à Jorge Mario Bergoglio, et a ses agissements durant la dictature militaire. Impliqué dans la disparition de jeunes séminaristes, son rôle concret n’a pas été déterminé, cependant ce qui se sait, c’est que Bergoglio leur retira le soutien de l’Ordre religieux auquel il appartient et qu’ainsi sans protection de l’Eglise, ils passèrent des mois soumis à la torture pour avoir été proches de la « Théorie de la libération »

Les dirigeants ecclésiastiques argentins dont Bergoglio n’en faisait pas encore partie à cette époque, ont adhéré expressément aux objectifs de la dictature militaire. Le futur pape se soumettait simplement au slogan impulsé par les génocidaires : « le silence est la vie » qui s’enchaîne avec cet autre qui dit que « les argentins, nous sommes droits et humains » quand il leur était reproché leurs atteintes à la dignité humaine lors de la visite de la Commission interaméricaine des droits humains en 1979. Mais il y a des moments ou se taire c’est permettre...

Faute de mieux plusieurs chroniqueurs disent que cette élection est positive car ils ont un Pape qui pense, parle, prie, en espagnol, ils oublient que Pinochet, Videla, Somoza, Stroessner, Franco et tant d’autres pensaient, parlaient et priaient en espagnol !

Adolfo Pérez Esquivel, torturé et emprisonné 14 mois, ne se tut jamais, mais au contraire haussa la voix avec le Prix Nobel reçu en 1980, il a souligné la relation de Bergoglio avec la dictature, mais ne croit pas qu’il en ait été complice, « il lui a manqué le courage pour accompagner la lutte pour les droits humains ».

Hélas les zones grises du Pape François ne se limitent pas à ces ténébreuses années de l’Argentine entre 1976 et 1983.

Celui que l’on nous dit, bon, simple, progressiste, généreux, pauvre, aux côtés des gens modestes... est une fable, il est signalé par l’historien Fernando Rossi pour avoir participé à la présentation d’un document de caractère totalement néolibéral « Consensus pour le développement » produit par l’Université de Salvador sous la direction de l’ex-ministre de Ménem, Roberto Dromi, document dans lequel il réclame l’autonomie de la Banque Centrale, afin de minimiser les politiques sociales, fusionner sécurité et défense et réprimer les conflits sociaux. Il s’est aussi déclaré hostile à l’avortement et à la contraception et bien évidemment au mariage homosexuel.

Ceci fait trop de zones grises pour se réjouir et qualifier de progressiste Jorge Mario Bergoglio, le pape.

De plus s’il avait été du côté des pauvres comme Monseigneur Arnulfo Romero du Salvador il aurait probablement été assassiné lui aussi.

Alors pourquoi et pour qui son élection ?

L’Amérique centrale et du Sud a beaucoup changé ces dernières années et ceci dans le sens de la liberté, du progrès social et de la démocratie. Choses intolérables pour le patronat, la finance. Pire même, elle s’émancipe de la tutelle des USA, ce qui semble inacceptable et dans de nombreux pays de cette région ce n’est plus l’ambassade des USA qui est le vrai siège du gouvernement.

Sous ce prisme s’analyse alors bien plus simplement l’élection du Pape.

Comme ce fut le cas en Europe avec le combat anti Communiste des derniers Papes, le capital a choisi son homme pour faire la même chose en Amérique, dominer les peuples et les soumettre à ses intérêts financiers.

Pour cette tâche peu importe que « l’Élu » ait été membre des jeunesses Hitlériennes ou proche de la dictature Argentine. La fin justifie les moyens !

Pour mémoire, les responsables de la répression Argentine se sont présentés devant la justice avec des bannières aux couleurs du Vatican, ce qui est tout un symbole, et si le Vatican ne soutient pas ces actes, le Pape François n’a qu’à parler pour interdire l’usage des couleurs de l’église à ceux qui ont commis les pires perversions que l’esprit humain puisse imaginer.

Oui, il doit perler sauf… si le pape considère que les tortures, les enlèvements, les vols d’enfants, les viols, les disparitions, le terrorisme d’État ne sont pas des aberrations et que les génocidaires sont des soldats qui sauvent la patrie du « marxisme maçonnique » pour reprendre les mots de la dictature.

Nous voici donc affublés d’un autre Pape politique, si terre à terre que l’on va vérifier rapidement qu’il prend ses ordres davantage auprès du FMI et du gouvernement américain que de son dieu supposé !

http://www.pagina12.com.ar/diario/principal/diario/index-2013-03-14.html

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