Je suis entièrement d’accord avec "Descartes". Personnellement, je trouve cette attitude maniaco-sociétale complètement stupide, surtout de la part d’un parti qui se dit communiste, donc révolutionnaire. Qu’il y ait 60/40, voire même 80/20 dans un sens ou dans l’autre à la direction du parti, quelle importance si tout le monde tire dans le même sens ? Doit-on absolument faire 50/50 ou doit-on rechercher l’efficacité avec la bonne personne à la bonne place ?

J’ai personnellement débuté mon expérience politique au lycée et à l’université, en me frottant aux gauchistes qui sévissaient particulièrement dans ces milieux. Alors que nous étions en grève contre les réformes universitaires et l’accès pour tous aux études, au lieu de discuter de nos revendications, les gauchistes en AG se perdaient dans des discussions interminables sur l’égalitarisme des sexes ou d’autres labyrinthes idéologiques tout aussi inefficaces pour nos luttes. Ce TOC relève du gauchisme dans lequel la direction du PCF et une grande partie des adhérents baigne de plus en plus. C’est un caprice des "couches moyennes" désormais majoritaires au PCF. Dans la conférence de section de Lyon, un des rares amendements proposés par un adhérent n’ayant pas soutenu de texte alternatif, demandait une féminisation des responsables des structures culturelles… et pourquoi ne pas demander une féminisation des travailleurs de la sidérurgie, 50/50 ?…

Cette attitude est typique de l’impuissance des gauchistes et des réformistes devant la lutte des classes et la transformation révolutionnaire de la société. Faute d’avoir prise sur les combats de la classe ouvrière et parce qu’ils fuient la lutte des classes, ils préfèrent se rabattre sur des batailles contre des moulins à vent sur lesquels ils ont l’impression d’être en phase (ou FASE ?). Qu’il y ait 50/50 de femmes et d’hommes dans les instances dirigeantes du PCF ne fait pas avancer d’un centimètre la lutte pour l’égalité des droits des femmes, c’est un leurre. Car si l’on ne croise pas cette lutte avec la lutte des classes, on se condamne à ne jamais résoudre le problème. Au début du siècle dernier, il n’y avait pas de règle des 50/50 et pourtant le PCF était le seul parti à présenter des femmes comme maire (alors qu’elles n’avaient même pas le droit de vote). D’ailleurs, ce droit de vote des femmes à la Libération est dû à une intervention de Fernand Grenier dans le gouvernement provisoire, et pourtant il n’y avait pas de règle des 50/50…

Éventuellement, on pourrait à la rigueur l’accepter, si la priorité affichée de ces « communistes de nouvelle génération » était l’organisation du PCF dans les entreprises et la propriété collective des moyens de production et donc des richesses. Mais toute cette problématique de fond est désormais officiellement rejetée. La direction est à la ramasse en ce qui concerne la lutte primordiale des travailleurs dans les boîtes menacées de fermeture. Le programme « L’humain d’abord » n’est d’aucune utilité pour ces travailleurs en lutte, car il n’ouvre aucune perspective à la hauteur de leurs enjeux… mais il n’y aura désormais pas un poil qui dépasse à la direction du PCF : 50/50 !