on peut penser qu’on passe d’un seul coup d’une société dominée par la bourgeoisie à une société dont la classe ouvrière a conquis tous les pouvoirs... l’expérience montre qu’au contraire, toute révolution conduit à une situation nouvelle ou si l’équilibre entre les classes est profondément modifiée, (c’est le sens d’une révolution), les luttes de classe continuent, car cette nouvelle situation n’est pas la disparition de la bourgeoisie, mais son expulsion la plus complète possible du pouvoir d’état pour que l’état devienne celui de la "dictature du prolétariat" (dans des formes à discuter mais le concept dit bien qu’il s’agit d’un état capable d’utiliser la force pour imposer l’intérêt des travailleurs, c’est à dire l’intérêt général).

De la NEP en Russie au dernier congrès du PC Cubain à la situation contradictoire de la Chine, ce qui domine le socialisme réel, ce sont justement les luttes de classe...

donc, le texte a tout a fait raison de ne pas proposer au peuple une formule théorique dont on discute dans les salons, mais une formule la plus proche possible des conditions réelles des luttes de classe. Oui, un état qui sera toujours partagé entre des classes sociales, mais dont il faut expulser au maximum la grande bourgeoisie... oui, des nationalisations qui ne suppriment pas la bourgeoisie et le marché mais qui réduisent suffisamment leur pouvoir...

Et donc, la révolution n’est qu’un commencement... la construction du socialisme, qui suppose l’appropriation toujours plus large des moyens de production par les travailleurs, l’hégémonie des travailleurs dans toutes les sphères de la société... est après la rupture avec le capitalisme une longue histoire, et prétendre le contraire serait mentir à la classe ouvrière.. qui a un siècle d’expérience du socialisme derrière elle...

fraternellement