Pourquoi vouloir en finir avec le CNRS ? - commentaires Pourquoi vouloir en finir avec le CNRS ? 2022-02-09T16:38:04Z https://lepcf.fr/Pourquoi-vouloir-en-finir-avec-le-CNRS#comment5211 2022-02-09T16:38:04Z <p>Ah, Ils sont incorrigibles les sociaux-démocrates, ils jouent les pleureuses, mais évitent d'analyser les causes de ce qu'ils dénoncent. C'est logique étant syndiqués à la FSU fédération catégorielle, ils ne sont pas armés pour analyser les relations entre d'une part l'enseignement et la recherche et d'autre part l'industrie. Contrairement à ce qu'ils affirment ce n'est pas « une politique de boutiquier à la petite semaine » qui mène le gouvernement c'est une politique d'une logique implacable qui est liée à la nature de classe de la société. Cette politique a été mise en œuvre de façon explicite en 1999 par la loi sur l'Innovation et la recherche de Cl Allègre du gouvernement de la gauche plurielle. Elle a ouvert les organismes nationaux de recherche et les universités aux financements des entreprises, offert la possibilité aux chercheurs de créer des Start-up dans les locaux des laboratoires publics de recherche et par une toute une série de dispositions amené les scientifiques à faire du business ! Cette loi a servi de support à la loi de programme pour la recherche de 2006 à celles des libertés et responsabilité des universités de 2007 et 2013 et la loi de programmation de la Recherche de 2020. A cela il faut ajouter les 4 Plans d'investissements d'Avenir issus du Rapport Juppé Rocard de 2014. Comme quoi les pouvoirs politiques s'intéressent de très près à la Recherche et à l'Enseignement supérieur. A tel enseigne que le terme Innovation est venu s'ajouter au titre du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. <br class="autobr" /> La Loi de 2020 le dit expressément dans ses textes d'accompagnement la Recherche publique doit servir avant tout à la compétitivité des entreprises. C'est le leitmotiv de la loi. La recherche publique doit être entièrement au service du Capital. La R&D est au cœur de la lutte que se livrent les groupes privés. C'est elle qui permet de produire des marchandises d'une valeur d'usage supérieure à celles des concurrents et ainsi de dégager ces derniers du marché c'est aussi elle qui permet de diminuer le coûts de production (la plus-value extra du père K Marx) et ainsi de capter une partie de la plus-value des concurrents moins innovants. Or la R&D comme toute recherche est incertaine et demande du temps. Or le profit n'attend pas, il attend d'autant moins que le capital investi est important, mais son immobilisation diminue d'autant le profit. Problème supplémentaire, la R&D est financée par le profit et donc l'ampute d'autant. Comment résoudre la contradiction ? En faisant assumer la recherche privée par la recherche publique. N'est-ce pas le rôle de l'Etat de se mettre au service de l'accumulation du capital !<br class="autobr" /> Pour ce faire 1°) les lois citées plus haut ont fait disparaître les financements dits récurrents reposant sur l'évaluation scientifique au profit de financements contractualisés sur des thèmes finalisés décidés par l'Etat avec les entreprises. Les critères scientifiques d'évaluation de l'activité des laboratoires et des chercheurs ont fait place à des critères quantitatifs technocratiques (nombre de contrats, de brevets, de liens avec les entreprises, de précaires encadrés, …). 3°) Le travail précarisé est massif, il représente 40 % de la force de travail à l'Inserm près de 30% au CNRS. L'explosion de la précarité a été concomitante du financement sur contrats, les demandes de contrats devant être obligatoirement accompagnées de demande de main d'œuvre 4°) Les organismes nationaux de recherche doivent à terme se fondre avec leurs personnels dans les universités. C'est ce que viennent de demander la Cour des Comptes et France université (l'association des présidents d'université). <br class="autobr" /> Les universités n'ayant par définition pas de politique nationale de recherche, l'assujettissement de la recherche au capital se met en place via le financement des universités soit directement par les entreprises de la région soit par les collectivités régionales qui par leurs critères de financement ne font que décliner les orientations de l'Etat central.</p>