Réponse à jacques Sapir - commentaires

Réponse à jacques Sapir

Ce qu'on appelle mondialisation n'a rien à voir avec la finance « cosmopolite et enjuivée » dont parlaient les fascistes dans les années 30, c'est-à-dire une domination financière « mondiale » venant de partout et de nulle part à la fois.
A travers ce flou conceptuel, leur objectif était et reste d'innocenter nos propres capitalistes, de les protéger contre la finance étrangère. D'où un chauvinisme et un nationalisme exacerbés toujours présents.

La mondialisation y compris sous sa forme financière dominante, est une mondialisation des échanges et des rapports internationaux. Rapports fondés essentiellement sur la domination et l'exploitation de pays par d'autres pays. Par conséquent la base nationale du capitalisme ne disparaît absolument pas.
JC Delaunay écrit dans « rompre avec le capitalisme, construire le socialisme » que cette mondialisation a pris la forme d'un « mouvement migratoire des capitaux productifs vers les pays en développement » p 80, avec pour conséquence l'appauvrissement en capital fixe des économies des pays développés et l'ouverture commerciale de ces pays, provoquant le déficit de leurs balances commerciales.
On peut ajouter que l'indépendance politique des anciennes colonies, leur développement économique aboutit aussi à en faire de pays exportateurs de capitaux, bien entendu pas à la même échelle que les pays impérialistes, surtout les USA.

Là où on peut dire que le capitalisme n'a pas de patrie, c'est que la recherche du profit maximum aboutit à détruire l'économie réelle des pays impérialistes.
On a vu à quel point la guerre des tarifs contre la Chine déclenchée par Trump s'est retournée contre les consommateurs et les industriels américains, à cause de l'interpénétration des échanges, des productions et des besoins.
Ces transformations sont une conséquence du capitalisme, mais elles ont été conduites à travers les états qui les ont favorisées, y compris lorsqu'elles se retournaient contre eux, parce que ces politiques sont des politiques de classe.

Etudier la mondialisation consiste à étudier les rapports économiques entre les pays, parler d'une mondialisation financière au-dessus des états ne signifie rien et n'aboutit à rien.
Pour revenir à l'UE nous devrions étudier les relations économiques (dont agricoles) et financières entre la France et les différents pays européens, également celles bilatérales entre ces différents pays.
Egalement les relations entre l'UE et les pays émergents, celles bilatérales entre certains pays européens et les pays émergents.
Aussi les relations entre l'UE et les USA, et celles bilatérales notamment entre la France et les USA.
Et pour finir, étudier le développement de ces relations dans temps, parce qu'elles ne sont jamais figées une fois pour toutes, et que ce qui compte c'est ce qui se développe et non ce qui régresse.

Réponse à jacques Sapir

Il est connu que les défenseurs du frexit, dont Sapir, ont mis en parallèle la dévaluation "interne" ou "externe", et que le choix se posait entre baisser les salaires ou dévaluer, pour obtenir le même résultat sur le terrain du commerce international... et sur le budget des masses populaires comme l'inflation le montre aujourd'hui.
Concernant l'UE, les débats entrent rarement dans la réalité économique et financière, industrielle et agricole. C'est un travail fastidieux et ardu mais on ne peut pas s'en passer.
Dans tous les cas et quels que soient les accords commerciaux qui devraient être établis, la France ne sortira pas du continent européen, ni du marché européen.

A propos du capitalisme mondialisé, c'est une réalité qui n'exclut pas la base nationale du capital. D'abord jusqu'ici la mondialisation est centrée sur l'hégémonisme US et non dispersée à tous vents, comme le super impérialisme de Kautsky, et elle se manifeste par la domination sur le reste du monde, y compris sur ses "alliés" impérialistes. Ensuite ce qui change actuellement c'est qu'elle devient multipolaire, et Jean-Claude Delaunay est parfaitement clair sur ce point. D'ailleurs la mondialisation ne date pas des années 90 mais du fond des âges. C'est sa forme et son étendue géographique qui ont changé au cours des millénaires.
La nature hégémonique de cette mondialisation nous indique que l'ennemi principal sur le plan international ce sont les USA.

Je retiens le dernier paragraphe du texte. "La bourgeoisie doit être dégagée de la conduite de l'Etat", "la maitrise des flux de capitaux", etc.
La solution en fait n'est pas le frexit, c'est le socialisme. Et, sans rêver d'une Europe socialiste, un tel changement dans un pays comme le notre aurait nécessairement des conséquences dans le reste du continent.

Merci aussi à Gilles de rappeler que le capitalisme français est d'abord financier. Ceci devrait nous inviter à laisser de côté certaines jérémiades sur la France opprimée par Bruxelles, et à examiner la nature prédatrice du capitalisme français en Europe.
Aujourd'hui on constate une réelle division de l'Europe, que la crise des réfugiés, le covid et les disputes sur le vaccin ont mis aussi en relief.
Les fractures entre le nord et le sud, entre l'est et l'ouest relèvent de la domination voire d'un nouveau colonialisme, dont notre pays n'est pas une victime mais un des oppresseurs. Le projet d'une France socialiste devrait mesurer cet aspect-là et promouvoir les échanges gagnant-gagnant.

Réponse à jacques Sapir

Monsieur,
Je ne vous appelle pas camarade, vous ne méritez pas ce beau nom compte tenu du mépris que vous exprimez à l'égard de ceux qui ne partagent pas votre point de vue.
Avant d'avancer des arguments à l'emporte-pièce je vous conseille de vous renseigner.
Ainsi,
La hausse salariale de 8% n'a rien à voir avec le Brexit. Elle est due à une pénurie de main d'œuvre. En 2020 avec la chute de l'économie due au Covid les licenciements ont été massifs. La reprise de l'activité se traduit par une demande de main d'œuvre. Dans certains secteurs comme l'hôtellerie, la logistique les offres d'emplois ont augmenté de 263% rapportées à 2018. Le besoin de travailleurs est tel que certains employeurs n'hésitent pas à offrir des primes de bienvenue importantes. Fin juillet, les chaînes de magasins Tesco et Asda promettaient une prime de 2.000 livres pour tous les nouveaux chauffeurs de camion.
Mais la fin prochaine du régime de chômage partiel devrait faire repartir à la hausse les demandeurs d'emploi, et au final ralentir la progression salariale.

Cela ne me gêne nullement que mon analyse ne soit pas partagée, je suis ouvert à la discussion, c'est comme cela que l'on avance, ce qui n'est pas manifestement votre cas. Puisque vous me prenez pour un branquignol je vous invite à lire les deux articles en lien
https://www.economie-et-politique.org/wp-content/uploads/2021/11/50_EP802-803Eco_Po_806_807.pdf

https://www.economie-et-politique.org/wp-content/uploads/2021/01/4_Article-EP794-795Eco_Po_796_797_14_01_DD2.pdf

Bien cordialement
Gilles Mercier

Réponse à jacques Sapir

Voilà un camarade qui a le sens de la discussion. Je te remercie pour ton mépris
Mais ne t'en déplaise l'UE est une association d'Etats qui n'impose rien. Il y a un va et vient permanent quotidien en les commissaires européens et les gouvernements. Alors donc l'ouverture à la concurrence serait extérieur à l'Etat français et imposé par un sorte d'Etat fédéral. Macron,, qui préside l'UE pour 6 mois, comme ses prédécesseurs n'est qu'un serviteurs de l'UE. Mais qui nomme les dirigeants de l'UE si ce n'est les gouvernements nationaux.
En fait le capital français est exonéré de toute responsabilité le chômage la dérégulation c'est l'UE. la preuve le Brexit a par quel miracle entrainé une augmentation de 8% des salaires (source ?) . Je ne savais que les conservateurs britanniques étaient aussi sociaux, mais bon !
Si l'UE imposait ce qu'elle veut aux gouvernements nationaux pourquoi est il si difficile voire impossible d'avoir un armement européen.
Pourquoi n'y a t-il pas de politique économique européenne ? Pourquoi n'ya t- il pas de diplomatie européenne ?
Pourquoi le budget européen est il si faible ?
Pourquoi les tensions au sujet de la dette ne cessent de s'aggraver au sein de l'UE.,
Et ces dissensions vont s'accroitre au sujet de l'avenir de l'Energie nucléaire.
Au plaisir de te lire camarade !

Réponse à jacques Sapir

@ B Gilleron
Faudrait pas oublier que les domaines occupés par la commission sont d'abord ouverts par les état , A L'UNANIMITE. Donc, pour ce qui nous concerne, avec le feux vert de l'état français et de son gouvernement, et souvent avec des contres parties discrètes.....

Réponse à jacques Sapir

Ce texte est bourré de bêtises : n'importe quel pékin n'est pas capable de démonter les arguments d'un économiste qui, bien que non communiste, a une parfaite connaissance de Marx (Il est né en Russie Soviétique), et étant donné les multiples responsabités qu'il a exercées au niveau international et universitaire (n'entre pas qui veut à l'EHESS) est l'un des cadors du moment.

Ainsi @Mercier affirme : "Il faut sortir de l'idée que l'UE imposerait ses choix au Etats"
Va donc faire un tour sur le site de l'UE, camarade ! Tu y verras les domaines dans lesquels l'UE prétend bosser (a créé des services, et a embauché du personnel) : tous les domaines de la compétence des états s'y trouvent : c'est donc pour y intervenir et d'y donner des instructions aux Etats (conformément aux traités)
N'ont-ils pas donné dans les "paquets ferroviaires", l'ordre d'ouvrir le rail à la concurrence ? Pose la question à Laurent Brun, il te le confirmera
n'ont-ils pas ouvert le marché de l'électricité à cette forme de concurrencé stupide qui consiste à imposer à EDF de vendre une partie de sa production à prix cassés à des concurrents créés exprès pour avoir l'illusion que la concurrence existe ?

Autre contre vérité flagrante : "La Grande Bretagne est sortie de l'Union européenne, le sort des salariés britanniques ne s'est pas amélioré pour autant"
@Mercier n'a donc pas lu, que les salaires en Grande-Bretagne se sont accrus de 8% ?

La meilleure est encore : "Il n'y a pas de capitalisme sans Etat national. Le capital se contrefout de la Nation, mais pas de l'Etat national sans lequel il n'existerait pas"
N'as-tu donc rien lu de l'ancien adjoint de Paul Boccara, Jean Claude Delaunay, pourtant très connu sur ce site ? Le CME n'est plus l'état actuel du Capitalisme en France. JCD désigne le nouvel état du capitalisme : Capitalisme Monopoliste Mondialisé et Financiarisé. Oui, au cas où tu ne t'en serais pas aperçu, le Capital est mondial. Le Qatar possède des parts du PSG, par exemple. Les States interviennent partout aussi, au sein des plus grandes entreprisses (à base Francaise le cas échéant) via Black Rock par exemple. Même l'Etat français confie la définition de sa politique à Mc Kinsey !
Le Capital se débrouille très bien avec tous les pouvoirs : Régionaux, Etat, UE (où l'abondance du lobbying qu'il y pratique, montre bien qu'il a pigé que s'y concentre beaucoup de pouvoir).

Conclusion : @Mercier, tu aurais mieux fait de t'abstenir de pondre ton oeuf : il ne vaut pas un clou !

Réponse à jacques Sapir

Oui très bien mais concrètement on fait comment ?
Parce que pour convaincre de changer de politique il ne faut pas en rester à des généralités. Ce sont les propositions concrètes qui donnent une perspective au mouvement de lutte et contribuer à élever la conscience de classe.

Réponse à jacques Sapir

Mais je pense avoir été clair. Nous ne pouvons pas en rester à des généralités. C'est maintenant que l'on doit se poser la question des mesures concrètes à prendre pour neutraliser la bourgeoisie et engager une politique de réindustrialisation du pays.

Réponse à jacques Sapir

La monnaie unique n'est nullement un contresens. Elle est dans la logique de la nécessité pour le capital d'élargir sans cesse ses marchés. La monnaie commune ne règle rien pour autant. La monnaie commune a éclaté du fait de la spéculation sur les taux de change et du trop grand écart de parité entre les monnaie. Monnaie commune, monnaie unique ou monnaies nationales, la puissance d'une monnaie reflète la puissance de l'économie du pays et et c'est la différentiel entre les économies qui détermine le différentiel entre les taux de change. Sortir de l'euro tel quel ne change rien au différentiel économique entre la France et l'Allemagne. Sortir de l'euro tel quel entraine de facto une dévaluation du franc. C'est maintenant qu'il faut structurer le mouvement de lutte sur des solutions concrètes qui emprisonnent le capital.

Réponse à jacques Sapir

La sortie de l'Euro, de l'U.E, de l'OTAN, de l'Alliance Atlantique, de l'OCDE sont de fait des passages obligés, bien qu'insuffisant pour reprendre la main sur la capital opérant sur notre territoire par une politique industrielle audacieuse mobilisant et confiant aux salariés les outils de production (matériel et immatérielle)

Réponse à jacques Sapir

@ G Mercier
"Sans cette maitrise il est impossible de forcer le patronat à réinvestir en France. Cette maitrise ne peut être acquise avec une monnaie extérieure à l'Etat. "
Entre le reste de l'article et cette phrase, il y a une contradiction. Mais ce qui est décisif c'est : Qui commande l'état ? la bourgeoisie ou le prolétariat !

Réponse à jacques Sapir

Pour moi ce texte est confu. La monnaie est fondamentalement un équivalent générale. Or les économies des différents pays de l'U.E ne sont précisement pas équivalentes. Donc une monnaie unique est un contresens l'Euro c'est le Mark. Grace à l'Euro la RFA obtient ce que la Wehrmacht n'a pu obtenir. Ce qui ne veut pas dire que nous devons être contre une monnaie commune. Pouvoir décider de ce qui nous convient ici et maintenant est une question de démocratie. De fait la démocratie ne peut être que souveraine ou elle n'est pas