L’Union est un combat (2) - commentaires L'Union est un combat (2) 2015-03-16T19:58:38Z https://lepcf.fr/L-Union-est-un-combat-2#comment1446 2015-03-16T19:58:38Z <p>Effectivement le peuple seul est le véritable moteur de l'histoire, mais le mouvement populaire spontané ne suffit pas. Pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire.</p> <p>Un tel parti - c'est-à-dire un parti communiste - ne peut pas avoir une vérité à l'intérieur et une autre pour les électeurs. Du reste c'est la contradiction que je relevais au départ.</p> <p>Mais les origines sont lointaines. Dans des circonstances bien plus favorables où le PCF était le premier parti de France, Thorez fut candidat à la présidence du Conseil. Quatre jours plus tard il déclarait dans une interview au Times [18/11/1946]</p> <blockquote class="spip"> <p><i>« A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. »</i></p> </blockquote> <p>Mais le dimanche suivant ses espoirs étaient douchés et l'Huma écrivait le 27 novembre 1946 :</p> <blockquote class="spip"> <p><i>« Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... <strong>La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste</strong>. »</i></p> </blockquote> <p>Nous ne souhaitons pas la violence, c'est la bourgeoisie qui nous l'impose et ce dernier exemple montre comment elle piétine sa propre démocratie. Il faut donc se préparer à toute éventualité.<br class="autobr" /> C'est précisément pour cela que la lutte électorale ne peut pas être retenue comme stratégie mais comme une tactique, indispensable par ailleurs.</p> <p>Un parti communiste est capable de rectifier ses erreurs. C'est ce que montre encore cet exemple. A l'inverse le révisionnisme consiste à oublier ces leçons.<br class="autobr" /> L'expérience plus récente des gouvernements Mitterrand, comme celles des gouvernements Hollande nous le rappelle avec insistance, comme un avertissement passant à l'orange puis au rouge.<br class="autobr" /> Quel <i>allié</i> encombrant nous obligerait à transiger maintenant sur notre programme, le socialisme, si sa réalisation ne dépend plus du succès électoral de ce <i>champion</i>, mais seulement de l'assentiment et du soutien actif des masses ?</p> L'Union est un combat (2) 2015-03-15T23:23:03Z https://lepcf.fr/L-Union-est-un-combat-2#comment1445 2015-03-15T23:23:03Z <p>Salut pam,</p> <p>il ne faut pas confondre la révolution prolétarienne et la révolution de Démocratie Nouvelle définie par Mao Tsé toung, révolution anti féodale et anti impérialiste, spécifique aux anciennes colonies faiblement industrialisées.<br class="autobr" /> Il est naturel que le passage au socialisme dans ces pays fasse l'objet d'une période transitoire. <br class="autobr" /> Aujourd'hui une de leur tâche essentielle est de rattraper leur retard tout en poursuivant la lutte économique contre l'impérialisme, y compris dans la Chine socialiste.</p> <p>A l'inverse dans les vieux pays impérialistes comme le notre, il n'y a aucune raison de prolonger l'agonie du capitalisme.</p> L'Union est un combat (2) 2015-03-15T15:42:48Z https://lepcf.fr/L-Union-est-un-combat-2#comment1444 2015-03-15T15:42:48Z <p>Je ne suis pas si sûr qu'il faille faire un lien étroit entre étape intermédiaire et combinaisons électorales...</p> <p>Les expériences en cours en Amérique latine, comme en chine nous pousse plutôt à penser la construction du socialisme comme un processus. il est certainement dangereux de figer des étapes prédéfinies, mais c'est bien la démarche stratégique de l'union de la gauche, poussant à la rédaction d'un programme commun, qui a "figé" l'idée de démocratie avancée dans une étape dont le peuple était exclu.</p> <p>Qui peut dire quel serait le "saut qualitatif" nécessaire pour engager réellement une rupture avec le capitalisme ? Faut-il considérer que si ce saut n'atteint pas tout de suite une société socialiste, (résumons nous, nationalisation et pouvoir populaire), alors il n'est que réformiste ?</p> <p>Il me semble que les réponses du Vénézuela à l'agression US montre que c'est le mouvement qui compte. A un moment donné, une forme d'étape est possible, si elle favorise l'intervention populaire pour résister et faire avancer vers le socialisme.</p> <p>Ce qui est au coeur de l'erreur stratégique du PCF en 1972, et que Georges Marchais tente de conjurer dans ce texte, ce n'est pas le pragmatisme du projet, sur le contenu, pour l'essentiel, le parti a bien tenu sur ses objectifs, le programme peut ouvrir une rupture... Mais le problème c'est bien de créer l'illusion dans le peuple que le changement viendra par la victoire électorale...</p> <p>D'ou l'intérêt de cet avertissement de Georges sur la nature du PS...tout en ne publiant pas son rapport car il ne peut dire en même temps aux communistes, <strong>attention !</strong> et <strong>allez-y !</strong></p> <p>Cela renvoie d'ailleurs à la situation grcque, ou le KKE considère effectivement que sans passage au socialisme, rien n'est possible, sauf que la contradiction est cette fois de l'autre coté... aucune solution électorale n'est possible, mais alors que reste-t-il, l'action militaire ?</p> <p>Il me semble que la réponse est dialectiquement dans le mouvement populaire qui peut forcer un processus révolutionnaire qui avance luttes par luttes... les élections pouvant être alors non seulement le thermomètre, mais aussi l'occasion de gagner des points d'appuis pour l'intervention populaire</p> <p>Mais alors, l'élection ne peut être dans le cadre d'une union préétablie type union de la gauche, mais doit être l'occasion de rassemblements populaires pragmatiques qui ne s'inscrivent plus dans une alternative droite-gauche, mais dans l'avancée des revendications populaires...</p> <p>pam</p> L'Union est un combat (2) 2015-03-14T23:08:28Z https://lepcf.fr/L-Union-est-un-combat-2#comment1443 2015-03-14T23:08:28Z <p>Toute l'hypothèse du Programme Commun reposait sur la possibilité d'une étape intermédiaire entre capitalisme et socialisme. Et l'alliance électorale avec le PS imposait que ce programme n'aille pas au-delà.</p> <p>Les conditions de sa réalisation (outre la mobilisation des masses) sont résumées ici :</p> <blockquote class="spip"> <p>« <strong>Dans les conditions entièrement nouvelles de l'union des partis de gauche sur la base d'un programme commun</strong>, il nous faut gagner ; il nous faut obtenir un progrès de l'influence de notre parti. »</p> </blockquote> <p>Je souligne union des partis de gauche. G. Marchais précise ce qu'il entend par là :</p> <blockquote class="spip"> <p>« Tout en agissant activement pour la réalisation de l'union, nous n'avons jamais perdu de vue la nature profonde de notre partenaire. Le Parti socialiste représente, dans sa forme organisée, le courant social- démocrate réformiste tel que l'histoire l'a fait dans notre pays.<br class="autobr" /> Ses traits <i>permanents</i> en sont, au-delà de la volonté réelle ou non de promouvoir des réformes sociales et démocratiques, la crainte que se mettent en mouvement la classe ouvrière et les masses, l'hésitation devant le combat de classe face au grand capital, la tendance au compromis avec celui-ci et à la collaboration des classes. »</p> </blockquote><blockquote class="spip"> <p>« Au reste, au cours même de la discussion, François Mitterrand n'a pas fait mystère de l'intention du Parti socialiste de se renforcer, y compris à notre détriment. Il a exposé crûment qu'il entendait que ses candidats se présentent, comme il dit, contre nous. C'est ce qu'il vient à nouveau de confirmer devant le Congrès de l'Internationale socialiste en déclarant, comme l'indique une dépêche A.F.P. que son objectif fondamental était de « refaire un grand Parti socialiste sur le terrain occupé par le Parti communiste lui-même, afin de faire la démonstration que sur les 5 millions d'électeurs communistes, 3 millions peuvent voter socialiste ». Nous avons rappelé à François Mitterrand que, pour notre part, nous estimions que notre adversaire principal, c'était la réaction, l'U.D.R. et ses alliés, la droite, y compris sous son déguisement « centriste ». »</p> </blockquote> <p>En lisant ces précisions, on devine que le PS ne pouvait être qualifié de <i>« parti de gauche »</i> mais plutôt de parti réactionnaire et anti communiste.<br class="autobr" /> Cette description est encore en dessous de la réalité si on rappelle le comportement du PS lors des grèves de 47 et 48 et lors des guerres coloniales, que G.Marchais connaissait fort bien.</p> <p>Le PS (et ceci indépendamment de son recrutement ou de son électorat) était devenu depuis fort longtemps un parti bourgeois, représentant les intérêts ni de la classe ouvrière, ni de la petite-bourgeoisie, ni de la bourgeoisie moyenne, mais de la grande bourgeoisie.</p> <p>Définir le PS comme un <i>« courant social- démocrate réformiste »</i> ou mieux encore comme un <i>« parti de gauche »</i> introduisait une grave confusion dans l'esprit des communistes, de leurs électeurs et de l'ensemble de la classe ouvrière.<br class="autobr" /> C'est au nom de <i>« l'union de la gauche »</i> que la mobilisation populaire annoncée a été étouffée et que G. Marchais a remis à Mitterrand la corde qui l'a pendu.</p> <p>Les faits ont tranché sur la nécessité de cette alliance. <br class="autobr" /> Parvenu à un degré de pourriture et de déliquescence jamais atteint, entrave ouverte au développement des forces productives, couvercle de plomb sur les aspirations populaires et les besoins matériels du plus grand nombre, le capitalisme français arrive au terme de ses contradictions.<br class="autobr" /> <strong>Il faudrait à présent s'interroger sur la nécessité d'une étape intermédiaire au socialisme et des combinaisons électoralistes qu'elle implique.</strong></p>