Le fascisme aujourd’hui - commentaires

Le fascisme aujourd'hui

Je ne trouve pas tant d'intérêt à cet article. Il donne l'impression d'un exposé universitaire bien propret sur lui, déconnecté de la lutte des classes. La lutte contre le fascisme semble être présentée comme une lutte spécifique, qui plus est sur un plan moral. Ce sont les méchants parce qu'ils nous rejettent, si si, je vous l'assure, ils le disent même. La conclusion, c'est qu'il faut créer des associations antifascistes et aller au baston. Un peu comme Mélenchon est allé se présenter contre la Le Pen. En poussant la logique jusqu'au bout, on peut même faire des alliances républicaines avec l'UMP ou le PS lorsqu'ils risquent d'être élus. Bouh, ils me font frissonner ce FN... Mais ce texte oublie trop facilement que la bête au ventre fécond, c'est le capitalisme. Et que moins on le combat, plus on facilite l'implantation de l'extrême-droite. En attendant, l'UMP ou le PS continuent de démolir nos acquis sociaux et démocratiques, mais bon dieu, mais c'est bien sûr le FN qui est le plus grand danger, alors qu'il se nourrit de leur politique. Ce texte oublie un peu trop facilement le "plutôt Hitler que le front populaire" de la grande bourgeoisie capitaliste. Il n'y a pas de discontinuité majeure entre les uns et les autres, leur plus grand dénominateur commun étant la défense et la bonne gestion du capitalisme, avec quelques "nuances" idéologiques. Rappelons-nous quand même que les sociaux-démocrates, par le décret Sérol, ont condamné à mort les communistes avant la seconde guerre mondiale... ou ont envoyé des dizaines de jeunes au casse-pipe pendant la guerre colonialiste d'Algérie... Les fascistes, pour moi, ne sont que la solution de rechange, la solution de la force, celle de la dernière chance, quand toutes les autres ont échoué.

La bourgeoisie a-t-elle besoin du Front National ?

Sans rien retirer à cette étude sur l'idéologie du fascisme, ni sur sa base populaire (qui comprend aussi sans doute le lumpen proletariat, des chômeurs, etc.), il faudrait mettre en parallèle sa nature réelle fondamentale qui en fait l'arme de la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie, la bourgeoisie monopoliste.
Autrement dit le fascisme est un refuge pour déclassés mais avant tout l'expression politique des intérêts de la haute bourgeoisie, dans certaines situations où la démocratie bourgeoise n'abuse plus personne.

Vue sous cet angle la question du Front National est ramenée à une échelle plus discrète par rapport au risque que présentent les partis dits « républicains » eux-mêmes.

Pour prendre quelques exemples, ce ne sont pas des « fascistes » qui ont piqué directement dans les comptes chypriotes.
Et ce n'est pas Aube dorée qui a lock-outé la TV grecque.
C'est bien le démocrate Obama qui justifie big brother sur Internet.
Chez nous, et derrière les vociférations d'un Copé, la situation s'achemine doucement vers une nouvelle cohabitation de crise, en fait une véritable Union Sacrée anti populaire, où l'opposition et plusieurs syndicats soutiennent ouvertement la réforme bis des retraites.
Le patronat – recomposé sous Gattaz fils - n'en demandait pas tant à Sarkozy !
Le même Gattaz déclarait ces jours-ci : "Le Medef devra accompagner encore plus l'inflexion vers la social-démocratie menée par le gouvernement français." [cité par les Echos du 14 et 16 juin 2013]

Ceci induit deux questions subsidiaires :
Quel est le sens des 54,12% d'abstention dans le Lot-et-Garonne ?
Quel est le sens du « Front Républicain » contre le Front National ?