Le Front de gauche : quels objectifs ? - commentaires

Le Front de gauche : quels objectifs ?

Ce n'est pas faux. La stratégie du Front de Gauche n'est pas mise en cause par Chassaigne qui s'y inscrit même clairement. Et au-delà du positionnement électoral, son discours au fonds est sur de nombreux points est très « Front de Gauche ». On peut donc le voir comme une impasse, mais je te ferai observer que cette impasse n'est pas qu'un problème de dirigeant (même si c'en est une part importante en terme de responsabilité), c'est aussi l'impasse que les communistes, dans leur majorité, ont validé dans les faits. On peut bien sûr tirer un trait sur les communistes du PCF et considérer que c'est ailleurs que se jouera la reconstruction d'un parti communiste. Mais si on pense de manière dialectique que les communistes, coincés dans cette impasse, reste pour une part porteurs d'autre chose, issu de leur histoire, de ce que représente encore le PCF pour ceux qui peuvent encore le cotoyer, de ce qu'il représente par exemple pour ces centaines de JC qui ont reconstruit une JC combative, alors il faut se poser une seule question : qu'est ce qui favorise cet « autre chose » par rapport à cette « impasse »...

Et la question présidentielle peut se résumer pour les communistes ainsi. Soit ils s'enfoncent dans cette impasse et seront encore plus en difficulté pour inventer autre chose, soit ils retrouvent la capacité d'un bataille collective, dans laquelle le débat est ouvert, sur le fonds de la stratégie du Front de Gauche, sur l'Euro, les nationalisations, sur ce que peut être une révolution dans les conditions de la France de 2012...

Donc, oui Chassaigne est porteur de la stratégie d'impasse dans laquelle la direction du PCF a placé les communistes, mais il est aussi porteur potentiellement d'autre chose, car il peut être le vecteur d'un renouveau de la mobilisation communiste.

Le Front de gauche : quels objectifs ?

Saurons-nous terminer ce débat sans compter les cadavres ?

La polémique peut être sans fin !

Je relève dans l'article et les commentaires ci-dessus quatre affirmations: :

# Ne pas se laisser enfermer dans un chantage à la candidature ?

Comment faire sans en créer un autre ?

# Les enjeux économiques européens, capitalistiques.

Au point économique, pouvons-nous opérer sans le capital ?

# Manque de crédibilité de l'ensemble de la gauche, P c f compris.

# Dilution du P c f , avec ou sans candidature présidentielle.

Le reste n'est que litérature.

Alors, à qui revient la décision ?

A quelques grands débateurs autour du projet « dit partagé » par quelques dirigeants !

Quel bourbier et caricature de civisme.

Michel Alliaume ; Paris 20

Le Front de gauche : quels objectifs ?

Pour ma part je ne fais pas de Chassaigne ma tasse de thé. Il avalise une stratégie « Front de Gauche » qui n'a jamais reçu de mandat d'un congrès. Cette stratégie est que l'on le veuille ou non, un déni de démocratie. Néanmoins je considère que dans le champ de ruines dans lequel nous sommes, le soutien à la candidature Chassaigne est pour le moment, faute de mieux, le choix le moins mauvais pour faire échec à la nomenklatura en charge du PCF. Et je revendique d'un même mouvement l'exigence d'un congrès ayant à en débattre et en faire le bilan. Et arrêtons de nous voiler la face, l'enjeu aujourd'hui n'est pas dans le rassemblement, qui restera toujours second par rapport au projet. Notre recul n'est que la conséquence normale de notre intégration de fait au système (Les subventions de la commission européenne au PGE ne sont pas sans contre partie. Il suffit de constater l'acharnement déployé par P. Laurent pour défendre l'Euro). (Voir sur le site www.pcfbassin.fr l'article de Frédéric Lordon paru dans le Diplo de ce mois et qui pose autrement et avec pertinence le problème de l'Euro). Dans ces conditions, le vote communiste perd du même coup sa pertinence, ayant abandonné tout à la fois et notre fonction tribunitienne et tout projet transformateur. On peut même s'étonner que nous ayons encore des électeurs. Le VRAI PROBLÈME EST DANS LE MANQUE DE CRÉDIBILITÉ DE LA « GAUCHE » DANS SON ENSEMBLE ? PCF COMPRIS. Dans les sondages nos concitoyens mettent le capitalisme en cause, au moment même, où la gauche dans son ensemble, PCF compris, se refuse à changer quoique se soit à l'ordre social existant. (Le programme « partagé » est de ce point de vue d'une insondable banalité, voir même de médiocrité, du Keynes de seconde main) Cette dérobade porte en germe les risques les plus graves, y compris avec son cortège de déceptions et la porte ouverte à l'arrivée de Marine Le Pen en 2017 à l'Elysée. Si en Allemagne l'arrivée de Hitler au pouvoir s'explique par la division de la gauche, aujourd'hui cette arrivée pourrait s'expliquer par le REFUS DE LA GAUCHE D'ASSUMER SA FONCTION SUBVERSIVE, SON REFUS DE CHANGER L'ORDRE SOCIAL, SON INTÉGRATION DE FAIT AU SYSTÈME DE DOMINATION IMPÉRIALE OCCIDENTALE

Le Front de gauche : quels objectifs ?

Tout cela est bel et bon. Mais avant de se demander si un communiste ne serait pas le meilleur candidat du Front de gauche, peut-être faudrait-il évoquer la nécessité de présenter un candidat du parti communiste, non ?
Je continue à penser que la candidature d'un communiste à la présidentielle sous la bannière du Front de gauche n'empêchera pas la dilution du PCF.
En ce sens, le débat 'Plutôt Chassaigne que Mélenchon« me paraît lourd de dangers pour l'avenir du parti ; même si on peut aussi penser qu'une candidature Chassaigne sonnerait le glas du Front de gauche, tant nos »partenaires" s'accrochent à leur champion… Et c'est sans doute le seul intérêt d'une candidature du député communiste.