l’URSS vingt ans après...

, par  Gilbert Remond , popularité : 2%

Je vous propose une lecture attentive de ces textes qui j’espère vous donnerons envie d’aller plus loin dans la connaissance d’un passé et d’un monde que l’on nous a complètement dénaturé, le pire étant que dans cette opération, ont participé a la curée,ceux là même a qui nous accordions notre confiance et qui étaient les débiteurs de cette expérience, les communistes eux-mêmes et surtout leur dirigeants. C’est la fameuse mascarade contre le Stalinisme, ouverte par le 20è congres du PCUS et dont les failles travaillaient souterrainement les consciences . La chute du mur et un sentiment étrange d’autophobie allait parachever l’ouvrage.

Comme le précise Danielle dans le prologue a son entretien, ce livre constitue "une sorte de montée vers le drame, la découverte de l’abominable". Il montre, un regret quasi universel de l’URSS qui se fait sentir un peu partout . "Il est évident que si on gratte le Russe on découvrira obligatoirement par dessous du soviétique" écrit le blogueur Sibérien du Club d’Izborsk dans le magnifique texte "les dernier des enfants soviétiques" . Comme tant d’autre autour de lui, ce dernier constate que la réalité post-soviétique est en tout point inférieure à la réalité soviétique. (voir ci-dessous)

Si la lecture de l’URSS vingt ans après "passe de moment cocasses à l’angoisse et a la tristesse", elle permet aussi de comprendre les paradoxes qui font la réalité de ces anciens territoires soviétiques et les conflits dans lesquels sont pris ceux qui les habitaient : a savoir quelque chose qui hésite entre le regret de ce qui a été perdu et la conscience que les responsable de ces faits sont les communistes qui étaient alors au pouvoir.

Cela donne quelque chose qui laisse démuni pendant un certain temps et qui explique l’espèce de narcose dans laquelle ces peuples sont tombé puisque que la seule forme d’organisation dont il disposaient était celle qui trahissait ( ex la soirée hallucinante et pourtant combien réelle des trois dirigeants qui décident contre l’avis du peuple la fin de l’Union en étant complètement bourrés)

Ce livre et les anecdotes qu’il rapporte nous aide a comprendre ce que Danielle Bleitrach expose avec une grande clarté dans l’entretien qu’elle a donné a rouge midi. Si le fascisme est toujours un simulacre de la révolution il est d’abord et avant tout la carte que joue le capital pour imposer son ordre et sa volonté a un peuple rétif. Les oligarques ne sont pas des monstre locaux produit par un système corrompu, ils sont totalement lié au capitalisme de nos pays et agissent dans le cadre d’intérêts qu’ils ont en commun.

L’impérialisme américain est en crise, il joue sa survie dans cette région et semble déterminé a nous entraîner dans une guerre par procuration avec la Russie pour défendre sa suprématie menacée. Nous devons comprendre que pour cela il lui faut avant tout évité une Europe de l’atlantique a l’Oural car il a besoin de la zone que représente l’Union Européenne pour étendre son marché de libre échange, qu’il négocie en coulisse dans le même temps..Il a besoin d’implanter l’OTAN a cette fin et pour cela faire couler le sang en Ukraine.

Gilbert Rémond

Le 10 juin 2015, le blog du Club d’Izborsk sur le réseau Live Journal a repris un texte d’un bloggeur de Sibérie, relativement anonyme. Ce texte paraît tout à fait caractéristique d’un phénomène de plus en plus répandu en Russie et dans le Monde Russe depuis un an : il s’agit de se réapproprier un pan de l’histoire, un pan d’ identité. Ce pan occulté/oublié, c’est l’Union Soviétique.

Je fais partie de la génération des personnes qui naquirent encore en Union Soviétique, mais dont l’enfance et les premiers souvenirs relèvent déjà de la période postsoviétique. En prenant de l’âge, nous avons découvert que notre enfance postsoviétique se déroulait dans les ruines d’une certaine civilisation qui s’en était allée.

Cela se manifestait dans le monde matériel, par de gigantesques constructions inachevées dans lesquelles nous aimions jouer, par des bâtiments d’usines fermées, tellement séduisantes aux yeux de toute la marmaille des environs, et par toute une symbolique incomprise que le temps effaçait des murs des immeubles.

Dans le monde immatériel, le monde de la culture, les reliques de cette époque passées s’exprimaient avec tout autant de force. Sur les étagères de livres d’enfants, Pavka Kortchaguine tenait compagnie à d’Artagnan et au Capitaine Blood. Au premier abord, il semblait représenter un monde étranger et très lointain, comme le mousquetaire français et le pirate britannique. Mais la réalité communiquée à travers Kortchaguine se voyait confirmée dans d’autres livres et s’avérait être toute proche, nôtre. Partout on découvrait des traces de l’époque révolue. « Grattez le russe et par dessous vous trouverez du tatare » ? Je n’en suis pas convaincu. Par contre il est évident que si on gratte le russe, on découvrira obligatoirement par dessous du soviétique.

La Russie postsoviétique a renoncé a sa propre expérience de développement pour pouvoir entrer dans la civilisation occidentale. Et cet emballage civilisationnel fut grossièrement tendu sur nos fondements historiques. Mais il se déchira, incapable de supporter la tension, n’ayant pas reçu le soutien créatif des masses, qui affirment leur préférence pour une dimension plus immuable, pour leurs racines.

A travers cette déchirure apparut le noyau demeuré intact de la civilisation déchue. Et nous nous sommes mis a étudier l’URSS comme les archéologues étudient les civilisations antiques. On ne peut dire que les enfants postsoviétiques furent livrés à leurs facultés autodidactes pour ce qui concerne cette époque soviétique. Au contraire, de nombreux amateurs narraient les « horreurs du soviétisme » à ceux qui étaient trop jeunes pour les avoir connues personnellement. On nous expliqua l’horreur de l’égalitarisme de la vie communautaire. Comme si aujourd’hui, la question du logement avait été résolue. Quant à la « grisaille » du peuple soviétique, à l’assortiment modique de ses vêtements, en face de quoi, bien entendu, une foule de gens habillés de mêmes équipements de sport forme un tableau beaucoup plus pittoresque, on dira juste que ce n’est pas l’habit qui embellit la personne. Ils racontaient les biographies cauchemardesques des acteurs de la révolution (Il est vrai que même à travers toutes les saletés qui ont été déversées sur Dzerjinski apparaît le portrait d’un homme fort qui a réellement consacré toute sa vie à lutter pour ce qu’il considérait être juste).

Mais le plus important, c’est que nous avons constaté que la réalité postsoviétique était en tout point inférieure à la réalité soviétique. Dans le monde matériel, les nombreuses affiches publicitaires ne pouvaient se substituer aux grands chantiers du passé et à la conquête du cosmos. Mais l’essentiel se situe dans le domaine immatériel. Nous avons vu ce qu’était la culture postsoviétique, les livres et films que ce monde produisait. Et nous avons comparé cela avec la culture soviétique qu’on nous disait étouffée par la censure et caractérisée par les persécutions encourues par de nombreux auteurs et créateurs. Nous voulions chanter des chansons et lire des livres. « L’humanité veut chanter. Un monde sans chanson est inintéressant ». Nous voulions une vie plein de sens et de valeurs, et ne pas être réduits à une existence animale.

La réalité postsoviétique offrait un impressionnant assortiment destiné à la consommation, mais elle était incapable de nous offrir quoi que ce soit dans le menu du sens et de la valeur. Et nous sentions que la réalité soviétique comportait quelque chose de volontaire et chargé de sens. Dès lors nous ne prêtions guère foi aux histoires concernant « l’horreur du soviétisme ».

Aujourd’hui, ceux qui nous racontaient que la vie en URSS était un cauchemar, racontent que la Fédération de Russie se dirige tout droit vers l’Union Soviétique et aurait même parcouru tout le chemin qui y mène. Quelle amertume éprouvons-nous, à entendre des choses aussi ridicules ! Nous voyons bien l’énorme différence entre la réalité socialiste de l’Union Soviétique et la réalité capitaliste et criminelle de la Fédération de Russie. Et nous comprenons pourquoi ceux qui insistaient sur les horreurs du stalinisme nous parlent maintenant des horreurs du poutinisme. Consciemment ou non, tout ces beaux parleurs travaillent en faveur de ceux qui veulent faire subir à la réalité postsoviétique le même sort que celui qui fut infligé à la réalité soviétique. Mais ce petit numéro n’aboutira pas. Vous nous avez appris la haine. La haine de notre pays, de notre histoire, de nos ancêtres. Mais vous nous avez aussi appris la méfiance. Il me semble que celle-ci représente l’avantage principal de la Fédération de Russie.

Ceux qui grandirent dans la Russie postsoviétique sont différents de la société naïve de la fin de l’ère soviétique. Vous êtes parvenus à tromper nos parents pendant les années de la perestroïka. Mais nous, nous ne vous croyons pas, et nous ferons tout pour que votre entreprise échoue une seconde fois. Nous allons soigner et transformer l’État russien malade et inachevé, en quelque chose de bon, juste et orienté vers son développement. J’espère qu’il s’agira d’une Union Soviétique renouvelée, et que vos clameurs selon lesquelles « la Russie glisse vers l’URSS » soient finalement bien fondées.

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