Vedette ou Vegan ? Moi, je choisis Vedette !

, par  Mireille Popelin , popularité : 1%

Oui, Descartes « déconne »

Mes vaches, pas des êtres vivants ? Il n’a pas été berger ( bergère) comme moi, de 8 ans à 13 ans dans les montagnes de l’Isère.

Mes vaches m’ont servi de mère, j’allais me pelotonner contre leur ventre quand j’avais froid, quand j’avais peur, terrorisée par les orages violents des étés trop chauds.

Et Descartes n’a pas su attirer une vache en lui tendant une herbe qu’elle aime, ne l’a pas caressée sur son museau très doux, sur ses fanons tout plissés, une caresse qu’elle adore, elle tend le cou et ferme les yeux, de plaisir.

Le film « Vedette » donne enfin la « parole » oui la parole ! à ces bêtes et tous les écolos devraient aller le voir. Hélas, nous n’étions que 3 au cinéma !

Les vaches du film, ce sont les vaches d’Hérens dans le Valais suisse : à plus de 2000 mètres d’altitude, elles ont la patte montagnarde, le caractère bien trempé.

Figurez-vous que dans les montagnes suisses, si vertes et si belles, les éleveurs organisent un concours de la bête la plus courageuse : les vaches se battent en duels, cornes contre cornes. Sans se blesser, les éleveurs veillent. Si une bête recule, elle a perdu. Les duels éliminent ainsi les perdantes pour ne garder que la plus combattive et ce fut Vedette ! Elle était la Reine, elle avait droit à la meilleure herbe, bichonnée par ses éleveurs, respectée par le troupeau.

Vedette, robe noire, lustrée, brillante s’assoit au sommet de SA montagne, yeux étincelants, sa grosse cloche au cou.

Ses éleveuses (oui ce sont deux femmes) l’aiment et lui témoignent tendresse et respect. Vedette adore manger le pain dans leur main, elle le happe de sa langue rugueuse.

Mais Vedette vieillit, elle ne gagne plus de combats.

Les réalisatrices du film ont alors l’idée de la garder dans un enclos pour sa retraite, pour l’observer, la soigner.

Vedette est seule, elle est triste, de mauvais poil ( si j’ose dire) et le montre. Très très dur de la faire venir, même avec du pain.

Oui, Vedette est triste Descartes ! Et elle le manifeste. Il faut beaucoup, beaucoup de temps pour que Vedette accepte le pain que la réalisatrice lui tend. Enfin, elle lance sa langue râpeuse et saisit le morceau, la citadine, peu habituée à ce contact, pousse des cris d’effroi qui font rire les trois spectateurs !

Mais quand ses éleveuses reviennent et appellent Vedette, il faut la voir cavaler pour descendre la pente et saisir le pain, elle a bien reconnu ses éleveuses, parce qu’elle les aime.

Mais que va devenir Vedette, les éleveuses pensent qu’elles ne pourront pas se résoudre à l’envoyer à l’abattoir.

Va -t-on la laisser vieillir, souffrir avec son arthrose, ses pattes qui ne pourront plus la porter ?

La réalisatrice, qui lit Descartes à Vedette, et se demande pourquoi les hommes font un tel sort aux animaux ( les élever, les utiliser, les abattre pour les manger) choisit, dit-elle, de ne plus consommer de viande…

Les éleveuses, elles, ne tirent pas la même conclusion de l’expérience ! Et heureusement.

Le film est un documentaire magnifique et une réflexion sur le métier d’agriculteur et d’éleveur, sur notre rapport avec la nature, les animaux.

Je n’envisage ni campagne ni montagne sans les animaux qui y vivent, sauvages ou domestiques.

Vedette ou Vegan ? Moi, je choisis Vedette !

Mireille Popelin

VEDETTE, un film de Claudine Bories et Patrice Chagnard
France | 2022 | 1h40

Vedette est une vache. Vedette est une reine. Elle a même été la reine des reines à l’alpage. Mais Vedette a vieilli. Pour lui éviter l’humiliation d’être détrônée par de jeunes rivales, nos voisines nous la laissent tout un été. C’est là que nous avons découvert que toute vache est unique.

Le film a été projeté dans le cadre de l’ACID Cannes 2021.

plus d’infos sur le film 👉 https://bit.ly/3vtdIBS

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