Un monde de plus en plus menacé par la guerre

, par  Francis Arzalier , popularité : 2%

Indéniablement, les risques de guerre ont augmenté depuis un an dans le monde. Les faits démentent à la fois ceux qui, naïvement, ont cru que l’élection de Trump allait dans le sens de la paix, et les journalistes et politiciens français inféodés à l’OTAN, qui persistent à le caricaturer en ami de Poutine. La réalité est plus nuancée, et mouvante.

Un impérialisme étasunien pérenne et plus musclé

Le nouveau président des États-Unis, en quelques mois d’exercice du pouvoir, et même s’il conserve son goût de la provocation démagogique, a pris quelques décisions internationales qui n’ont rien d’inflexions pacifistes :

- Au Moyen-Orient, soutien affiché aux colonisateurs israéliens, détenteurs, faut-il le rappeler, d’armes nucléaires grâce aux USA, et que nombre de stratèges à Washington, envisagent de faire participer à un « règlement » des conflits régionaux, contre l’Iran notamment. Même soutien diplomatique réaffirmé aux monarques pétroliers d’Arabie Saoudite et du golfe arabique, financiers de l’intégrisme prétendument « Sunnite », notamment dans la guerre d’invasion que Riyad poursuit au Yémen. Seule décision nouvelle de Trump, l’envoi de plusieurs centaines de soldats (combattants et non plus « conseillers ») participer au siège de Rakka, capitale de fait de « l’État islamique », en soutien à des milices de l’opposition pro-occidentale au régime syrien. Seul problème, de taille, cette intervention se déroule à Rakka, en Syrie, sans l’accord du gouvernement légal de la Syrie. Une façon pour les USA de s’inviter à la négociation qui suivra la défaite de l’E.L., et au partage de zones d’influence entre protagonistes extérieurs, sans souci excessif des peuples concernés, à commencer par les nations syriennes, irakiennes et kurdes.

- En Europe, n’en déplaise à nos Nostradamus anti-russes de la « grande » presse parisienne, rien de bien neuf : les troupes US présentes en Europe de l’Est depuis quelques mois y sont toujours, dans le cadre de l’OTAN, que Trump a félicité de son travail, après l’avoir fortement critiquée pendant sa campagne électorale. Les combats impulsés par les dirigeants ukrainiens nationalistes et pro-occidentaux contre les séparatistes russophones du Donbass ont continué : le bilan est de plusieurs milliers de morts, et la tension n’a pas diminué.

- Même statut quo en Afrique, où la présence militaire US s’accroît dans divers pays du Sahel, (du Burkina au Tchad) sous forme de « conseillers » et de drones, dans le cadre d’opérations « antiterroristes » ;

- rien de neuf non plus en Amérique latine, où les provocations xénophobes de Trump augmentent les tensions : le temps des coups d’État anti progressistes, fomenté depuis Washington sera t’il de retour ?

- Même constat en Asie, où si la nouvelle administration US, flattant ses alliés japonais et sud coréens, améliore ses dispositifs militaires d’encerclement de la Chine (le projet de bouclier anti-missile Thaad en Corée du Sud est moins connu de nos médias que les fusées de Pyong Yang, mais tout aussi dangereux).

- Mais le plus grave pour la paix dans les projets de Trump tient à sa volonté d’accroître de plus de 10% le budget militaire US, déjà équivalent à près de la moitié de ceux cumulés des divers pays du monde. Il fait miroiter aux électeurs US une relance économique, des emplois, etc. Faut-il rappeler à nos contemporains que le dernier exemple de reprise économique par l’armement fut, en 1933, celui mis en place en Allemagne par les nazis ? Moins de chômeurs, certes, mais cinq ans plus tard, la deuxième guerre mondiale….

Hollande et la « relance » en France

Le 7 mars, le président en titre F. Hollande a donné au quotidien Le Monde une longue interview qui a eu peu d’échos, tant le personnage est discrédité. Ces deux pages méritent pourtant l’attention : elles montrent un dirigeant décomplexé par sa sortie de l’arène électorale, révélant ses conceptions internationales sans fard, en forme de testament diplomatique et militaire pour ses successeurs. Il réaffirme sa foi envers l’Union européenne « qui n’a jamais été aussi menacée », et qui « peut se relancer par la défense » !!!

Trump qui, jugé si mal embouché il y a quelques semaines, s’est réhabilité en reconnaissant le rôle positif de l’OTAN, alors que Hollande, lui, l’a rejoint dans ses exigences pour les Européens « d’augmenter leur effort de défense. La France a décidé de le porter à 2% du PIB dans les cinq prochaines années ». C’est un alignement total sur les thèses ultra-militaristes du président états-unien que ce président français sur le départ assigne à son successeur pour le quinquennat suivant, avec la chancelière d’Allemagne, contre la Russie, en Syrie où « l’opposition ne doit pas être écartée ou minorée », au Sahel et au Levant, « prochaine étape de l’Europe de la défense ».

Voilà les objectifs toujours aussi néfastes de l’impérialisme français au service des maîtres de Washington et de Berlin, avec des moyens guerriers supplémentaires. Risques de guerre et fièvre électorale Certes, cet avenir où s’accumulent les nuées de guerre, ne dépendra plus de lui dans quelques mois. Mais on ne peut se désintéresser des échéances électorales. Il faut bien constater qu’aucun des candidats de droite qui ont une chance de lui succéder, n’a désapprouvé cette projection militariste, ni Fillon, ni Macron, qui font état à tout instant de leur attachement à l’Union Européenne, qu’il faut selon eux apprendre aux peuples à aimer. Quant au FN, qui sait surfer avec démagogie sur les aspirations "eurosceptiques" des électeurs, il est dirigé par des « admirateurs français du militarisme à la Trump », qui sait s’entourer de généraux va t’en guerre, et qui a proposé au congrès US « un budget du Pentagone de 578 milliards de dollars, dont 61,8 pour les opérations menées à l’étranger » (Le Canard Enchaîné, 08/03/17). Hamon, quant à lui, s’évertue à rameuter à sa candidature les débris épars d’un PS qui a toujours fait preuve d’un engouement indécrottable pour l’UE au service du capitalisme et de l’OTAN, machine impérialiste de l’Occident. Dans ces conditions, qu’espérer de ce scrutin, sinon témoigner en votant pour les fort rares candidats engagés contre l’OTAN, l’Union Européenne et la militarisation déjà fort avancée de la France, devenue le troisième vendeur d’armes au monde.

Elle est de ce fait coresponsable de la famine qui, selon l’ONU, menace le Yémen agressé par l’Arabie Saoudite grâce aux armements français. Et ce sera encore plus vrai lors des élections législatives, pour désigner une Assemblée capable de s’opposer aux risques de guerre de plus en plus évidents.

Francis Arzalier

Voir en ligne : sur le blog du collectif polex

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