Ukraine Ou comment profiter de la guerre pour exploiter encore plus les salariés

, par  Gilles Mercier , popularité : 3%

En pleine guerre, le parlement ukrainien n’a pas trouvé mieux que de voter en mars une loi qui casse le code du travail. Il profite de la présence au front de très nombreux salariés et syndicalistes et de la loi martiale qui interdit grèves et manifestations.

La loi qui concerne les entreprises de moins de 250 salariés soit près de 70% des salariés ukrainiens autorise l’employeur à porter la durée hebdomadaire du travail de 40h jusqu’à 60h. La durée de repos hebdomadaire peut être réduite de 48 à 24 heures. Le nombre de catégories de travailleurs exemptés du travail de nuit est réduit.

Les femmes peuvent être embauchées pour effectuer des travaux qui étaient jusqu’à maintenant réservés aux hommes. Les femmes enceintes et celles qui allaitent un bébé de moins d’un an sont exemptées.

L’employeur peut rompre à tout moment le contrat de travail sans explication.

La bourgeoisie ukrainienne a profité de l’Etat de guerre pour faire passer cette loi dont le projet déposé en avril 2021 avait été retiré face à la protestation des salariés. Mais dans le contexte actuel, ces derniers n’ont pu opposer une quelconque résistance. Le président V Zelensky avait dès son arrivée à la présidence exprimé le souhait de « modifier le code du travail en faveur du business ».

Cette loi a été élaborée par une ONG intitulée « Le bureau des solutions simples et des résultats » créée par l’ancien président géorgien M Saakashvili qui dirige le comité national des réformes d’Ukraine. Il s’agit soit disan de moderniser l’économie ukrainienne en la « désoviétisant » en mettant à bas le code du travail adopté en 1971 jugé depuis obsolète par « la mise en place d’un régime le plus souple et plus libre ».

Il ne s’agit ni plus ni moins d’un retour aux conditions de travail du 19e siècle ! Nous verrons si l’UE qui a validé la candidature de l’Ukraine fermera les yeux sur une loi dont les dispositions sont contraires aux normes internationales du travail définies par l’OIT qui a d’ailleurs décrié la loi pour ces raisons.

L’Ukraine emboite le pas au Belarus et à la Géorgie qui en 1999 et 2006 avait opéré une transition massive vers des contrats de travail individuel à court terme.

A la terreur de la destruction de la guerre, la bourgeoisie ukrainienne ajoute la terreur sociale.

Alors que 20% du territoire national est annexé, que des centres industriels sont détruits que les marchandises qui transitaient par la mer noire sont bloquées, que 5 millions d’emplois ont disparu en mai sur les 17, 5 millions que comptaient le pays fin 2021, que 6,5 millions de personnes ont quitté le pays, que 7 millions se seraient déplacées à l’intérieur du pays, que le PIB devrait diminuer de 45% cette année, la bourgeoisie ukrainienne n’a pas d’autres idées que de faire du business en transformant les travailleurs en esclaves.

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