Présentation du point de l’ordre du jour sur le congrès du parti

, par  Robert Brun , popularité : 2%

Une adresse de notre camarade Robert Brun aux communistes de sa section, Romans dans la Drôme. Un texte utile pour tous.

A partir de ce début d’année s’engage une séquence politique qui va jusqu’au mois de Juillet 2017 soit 18 mois. Personne aujourd’hui ne sait dans quelle situation nous serons au 1er juillet 2017, ni dans la société, ni dans le parti.

Ce que nous pouvons savoir de manière à peu près sûre, c’est que l’élection présidentielle est celle qui rassemble le plus d’électeurs parce qu’ils ont le sentiment que leur choix va compter pour élire le président de la république.

Ce qui est vrai, mais c’est un choix sans alternative, cela ne change pas les politiques qui sont conduites par les traités Européens signés par la France, mis en œuvre par le conseil de l’Europe (les chefs d’états) et pilotés par la commission (les fonctionnaires /politiques), le parlement n’ayant pas de rôle politique comme le montrent toutes les crises que les pays de l’UE traversent.

D’autre part, contrairement aux apparences, l’élection présidentielle est l’élection la plus antidémocratique parce qu’elle conduit à élire un monarque républicain qui concentre tous les pouvoirs à condition de respecter les directives Européennes, un
grand vizir en quelque sorte.

La réforme Jospin a réduit le mandat présidentiel à cinq ans et fait suivre cette élection par les élections législatives. Depuis, les majorités sont stables, ce qui était le but recherché, les électeurs n’ayant que les élections territoriales et Européennes pour exprimer leur mécontentement.

La conséquence la plus visible, c’est que le front national est devenu le recours pour les électeurs mécontents, il s’est même retrouvé au deuxième tour de l ’élection présidentielle suivante alors que Jospin était battu et le PCF à moins de 2%. Depuis, le résultat des élections législatives dépend fortement du résultat de l’élection présidentielle. Ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle, c’est sortir de l’espace politique national. C’est bien ce que nous avons pu vérifier lors des élections législatives de 2012 alors que nos dirigeants pensaient gagner de nombreux députés.

D’autre part, depuis quelques années, se dessine un scénario inquiétant. Le PS et la droite s’affaiblissent au rythme de leur participation gouvernementale et le FN tend à devenir celui sur lequel de nombreux électeurs comptent pour sortir des deux
faces de la même politique, PS/droite. Notons qu’en Europe de l’Ouest les électeurs cherchent partout à promouvoir d’autres forces que PS/droite soit avec l’extrême
droite : Angleterre - Danemark - Grèce - Belgique - Italie - France, soit avec d’autres forces : Italie (Beppo), Grèce (Syriza), Espagne (Podémos), Portugal (Programme commun).

Nous sommes dans la phase terminale d’un cycle, que sera le prochain ??? En France, le terrain est libre pour l’extrême droite, la gauche dite radicale, ce qui est vite dit, a une influence qui dépasse à peine les 10%.

Cet automne sera celui des primaires avec des surprises à droite comme à gauche.
Un mouvement vient de se créer autour de Cohn-Bendit, Piketti et d’autres, pour des primaires dont le contour semble être à gauche, mais pour le résultat rien n’est moins sûr.

Nos dirigeants ont d’entrée de jeu manifesté leur sympathie pour ce scénario qui n’exclut personne dans la pseudo gauche. L’insistance de la direction du parti et de l’Huma à promouvoir les primaires à gauche indique clairement leur choix.

Depuis la mutation, la peur qui est toujours mauvaise conseillère, détermine nos décisions, mais que resterait-il d’un PCF effacé de la campagne électorale ?
Si nous nous inscrivons dans cette démarche, ce sera n’importe qui, sauf un ou des communistes pour l’élection présidentielle et sans doute pour les élections législatives.

Et pourtant dans quel pays la gauche ne s’est pas effondrée et n’a pas disparue comme force de gauche quand le parti communiste s’est effondré ?

N’est ce pas Raymond Barre qui disait : On ne fait pas la même politique avec un parti communiste influent ou faible.

Il n’y aura pas de gauche véritable, ni d’alternative, sans un parti communiste fort et influent et il n’y aura pas de parti communiste fort et influent sans reconquérir une base sociale (ouvriers et employés) qui nous a quittée, déçue par les choix opportunistes de nos dirigeants.

C’est dans ce contexte dont les choix se décident maintenant que va se tenir le congrès de notre parti du 2 au 5 Juin. Il ne peut pas y avoir de diversion à aborder ces débats qui déterminent notre avenir comme communiste et comme citoyen.

Comment se prépare le congrès en l’absence provisoire de document préparatoire. Insistance est mis sur le texte de la revue du projet « La France en commun ».

Cela commence mal, c’est le fond de nos désaccords : vivons-nous dans une société démocratique de citoyens égaux en droit qui peuvent décider de leur destin lors des élections, ou dans une société capitaliste d’exploitation de l’homme par l’homme qui assume parfaitement les suicides au travail, les sans domiciles, les sans emplois, les précaires, les destructions du vivant, parce que c’est en connaissance de cause que la bourgeoisie prend les décisions qui conduisent à cela.

Non, nous n’avons pas la France en commun avec le système capitaliste et ses séides.

Ensuite des conditions draconiennes ont été mises pour que les réseaux du parti ne puissent présenter des textes alternatifs. L’intention est claire, il ne doit pas y avoir de textes alternatifs. Constatons qu’il y a plus de deux cent cinquante ans, Voltaire
disait : « Je ne suis pas d’accord avec vous mais je suis prêt à risquer ma vie pour que vous ayez le droit d’exprimer votre point de vue ». Depuis, les méthodes du système capitaliste imprègnent toute la société, mais le débat et surtout la pertinence de nos décisions vont-ils y gagner ?

Reste deux questions :

1) Comment les cellules peuvent-elles trouver un espace d’expression, d’activité, de travail dans les quartiers et les entreprises, de travail sur les textes qui nous seront proposés ? Il semble bien que ce ne soit pas envisagé ! Si nous voulons faire un travail efficace de proximité, il va falloir jouer des coudes pour trouver des espaces.

2) Il nous est proposé une campagne sur l’emploi. En soit c’est plutôt utile, mais les buts apparents sembles être les suivants : éviter de discuter de l’élection présidentielle jusqu’au congrès. Faire passer la pilule de notre participation aux primaires à gauche en fournissant un substitut. Tenter d’éviter partiellement l’effacement du parti durant la campagne électorale.

Quelle approche de cette campagne nous est proposé ? S’il s’agit de mesures palliatives des conséquences des destructions d’emplois ou de réorientation de la finance, tout en acceptant que les nations demeurent un terrain de chasse pour grands fauves internationaux et que la campagne soit animée par des interventions institutionnelles et des colloques, alors il n’y a aucune chance que cette campagne n’aboutisse à des résultats.

Par contre si elle se situe au niveau de l’enjeu fondamental qui conditionne le chômage, alors là elle peut bousculer le panorama. S’il y a un niveau de chômage élevé, ce n’est pas d’abord à cause des avancées technologiques, ni de problèmes
économiques défavorables, c’est parce que c’est indispensable à la bourgeoisie pour empêcher toute résistance à sa soif de profit.

Sans un niveau élevé de chômage, pas de CICE, pas de pacte de responsabilité, ni de loi Rebsamen, ni de loi Macron, ni de destruction du code du travail, ni de casse des services publics, ni de plan d’ajustement structurel, ni d’abandon de souveraineté. Et le remplacement d’un taux de chômage élevé par un niveau élevé de précarité ne change pas le raisonnement.

La bourgeoisie a l’expérience des 20 années plutôt que les 30, qui ont suivi la seconde guerre mondiale et qui était une période de manque de main d’œuvre. C’est dans cette période que nous avons obtenu de nombreuses loi sociales, le renouvellement des conventions collectives et malgré la guerre froide, le mouvement ouvrier était capable d’envisager de substituer le socialisme au capitalisme.

La bataille de l’emploi se situe au cœur de la contradiction antagonique capital/travail. Nos objectifs ne peuvent être que de faire reculer le capital au plan idéologique, politique et social.

Dans ce cadre la bataille se mène avec les travailleurs contre toute délocalisation, contre le chantage à l’emploi, pour la réduction du temps de travail, pour la revalorisation des salaires et des pensions, pour la suppression des contrats précaires et des stages parkings, contre l’affaiblissement des services publics.

Le social, c’est le principal enjeu politique parce qu’il conditionne aussi les profits et le besoin d’une république sociale, c’est à dire socialiste.

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