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PCF-37eme (7), Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire !Publié le : 24 mars 2016 Suite de la diffusion de la base commune alternative "Unir les Communistes, Lire sur le site lepcf.fr, la signer en ligne. Les luttes, terrain premier des constructions politiquesLes emplois, salaires, retraites, protection sociale, mais aussi santé, formation, logement, libertés... tout ce qui porte progrès est acquis puis conservé par la lutte. Rien n’est jamais octroyé aux exploités. Passer du particulier, du corporatif au général, créer les conditions des convergences dans l’action est toujours une question décisive pour les communistes. Ne jamais instrumentaliser et ne jamais oublier que sans lutte de masse entraînant à un moment la majorité du peuple, aucun progrès idéologique et politique n’est possible. Depuis des années (luttes contre le CPE), aucune lutte n’a été victorieuse, et cela a pesé lourd dans la détérioration des rapports de force idéologiques. Le FN, réponse "électorale" à jamais déconnecté des luttes démocratiques, y puise sa force. Nous n’oublions ni Fralib, ni Pilpa, ni les femmes de ménage des grands hôtels parisiens pour ne citer que quelques victoires emblématiques, ni toutes les dures luttes menées : Air France, Goodyear... Ce qui a manqué, c’est le "tous ensemble" et des victoires à ce niveau. Au moment où nous écrivons ce texte, nous ne savons pas quelle sera l’ampleur, la durée, le contenu exact de l’affrontement qui se dessine contre le projet El Khomri, mais le mouvement est là après des années de résignation, d’abstention électorale. Une partie de la difficile équation des présidentielles peut être modifiée. Le rapport entre lutte et politique est complexe : effort permanent des sociaux-démocrates de récupérer et même instrumentaliser les luttes, difficulté permanente pour les communistes d’être au plus haut du possible, vécus comme utiles, améliorant la lecture de classe de chacun, permettant la victoire. Les actions peuvent parfois aboutir (1968,1995) et l’issue politique nous être défavorable (majorité écrasante UNR en juin 68, gauche plurielle devenue gauche "plus rien" en 1996). C’est donc bien d’un rapport étroit, en permanence en construction, dont il est question. Les communistes, les militants, les responsables et les élus ont donc de lourdes responsabilités quotidiennes dans l’action. Chacun en agissant, modifie le réel. Les luttes sont donc une composante essentielle de notre formation, souvent un moment particulièrement favorable à l’adhésion. Prenons garde de ne pas oublier les 30.000 adhésions au PCF de mai 1968. Les forces de la bourgeoisie savent tout cela, elles mobilisent énormément d’énergie pour empêcher les luttes, de la kyrielle des DRH et autres idéologues, aux forces de répression et aux mouchards. Communistes, consacrons aussi beaucoup d’énergie, de temps, d’efforts à ce que les luttes, toutes les luttes de classe, vivent, convergent, gagnent. Un des plus grands reculs de ces dernières décennies – idéologique, politique, matériel – est l’affaiblissement rapide des liens entre syndicalistes de lutte et parti communiste. Il sera nécessaire, en lien avec les luttes réelles, de résoudre cette question. Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire !Le PCF, une organisation affaiblie Depuis la « mutation » initiée par Robert Hue, le PCF a suivi, de congrès en congrès, des stratégies qui ont toutes conduit à un affaiblissement organisationnel, électif et politique. La suppression des cellules d’entreprises et de quartiers, a porté un grave coup à l’organisation. Les cellules répondaient à un besoin organisationnel fort : rassembler des militants, leur donner des espaces de discussion et d’élaboration politique, pour leur permettre d’agir. La disparition des cellules de quartiers a cassé le lien entre militants. Dans les assemblées de section, ce sont souvent les mêmes militants qui prennent la parole. Les militants des milieux populaires n’osent plus parler, et ce faisant, s’autocensurent et se détachent du parti. Les cellules d’entreprises ont disparu, rompant le lien avec le monde du travail. Même dans de grandes entreprises, il n’y a plus de militants communistes, ni d’expression du Parti communiste. Dans plusieurs luttes emblématiques, les militants syndicaux organisés le sont rarement au PCF. Trop souvent, le parti ne se mobilise plus que lors des échéances électorales, à l’opposé d’une organisation communiste qui devrait au contraire mener un travail politique de long terme, détecter des militants issus de la classe ouvrière, les former, et leur confier des responsabilités. Ni les réunions nationales thématiques, ni les réseaux sociaux ne remplaceront le militantisme de terrain. Seule la reconstruction de l’appareil militant nous permettra de redevenir un parti qui soit l’expression des classes populaires, capable de mener des luttes, de créer des rapports de force, et de donner une perspective de rupture avec le système capitaliste. Reconstruire un parti populaire de combat Plusieurs études sociologiques sur le parti doivent nous alerter. Très peu de nos dirigeants viennent de l’industrie, beaucoup sont des salariés de la fonction publique, beaucoup ont toujours été élus ou au service d’élus. Nous avons de moins en moins de dirigeants issus des entreprises, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement. Comment s’étonner que nos campagnes politiques ou nos adresses à la nation soient déconnectées des réalités ? Dans la période actuelle, où des mouvements de lutte et de résistance se multiplient – entreprises, universités, quartiers populaires, etc. – nous avons besoin d’une campagne très ouverte d’adhésion dans les luttes et les entreprises, en leur donnant toute leur place dans l’organisation. Nous devons renouer avec le travail théorique et la formation. Nombre de nos adhérents n’ont jamais reçu de formation politique, ils sont idéologiquement désarmés. L’effort théorique est indispensable au communiste pour analyser une situation et apporter une perspective politique. Démocratie et fraternité Après les décennies de rénovation et métamorphose multipliant les collectifs, fronts, mouvements, forums, la question de l’organisation, de l’efficacité revient au premier plan. Comment créer les conditions d’une grève générale réussie, comment faire vivre et renforcer une organisation communiste ancrée dans le monde du travail ? La force historique des communistes, leur organisation, semble avoir disparue. La démocratie sans cohérence se transforme en « chacun cause pour soi » inefficace, laissant les décisions aux exécutifs, comme le montre l’annonce des primaires avant tout débat des communistes. Les directions ne construisent plus la mise en cohérence des communistes au service de leur action. Les interventions des dirigeants ne portent plus une parole collective, construite dans la durée pour être identifiée, défendue, portée par les militants. Les "je" se multiplient sans jamais construire le "nous". La démocratie est en panne, et avec elle, l’action. Il faut réinventer une forme de démocratie efficace, qui était l’objectif du centralisme démocratique. L’organisation dont nous avons besoin se construit d’abord sur le terrain. C’est pourquoi nous voulons rétablir la règle des quatre quarts, qui permettait aux organisations de base de bénéficier de la moitié des cotisations des adhérents. L’effort pour reconstruire nos organisations de base, cellules et sections est essentiel. Rassemblement ou fuite en avant dans la dilution ? Jamais le Parti communiste n’a été aussi fort que lorsqu’il a su travailler à de larges rassemblements dans le cadre d’un rapport de forces, comme en 1936 avec le Front populaire et à la Libération avec le Conseil National de la Résistance. Dans ces deux cas, le PCF n’a rabattu ni ses exigences ni son identité, au contraire. Mais ces dernières années, nos expériences d’alliances – collectifs antilibéraux et Front de gauche – se sont soldées par des déceptions, la perte d’élus et de crédibilité. Ce type d’alliance est inefficace, restant sur le modèle de l’union de la gauche. Or dans tous les domaines – politique intérieure, européenne ou internationale – le PS est un serviteur du capitalisme. Tant que nous restons dans la confusion, nous sommes sanctionnés par les électeurs. Le rassemblement ne peut passer ni par un effacement de notre parti, ni par la soumission au PS. Nous devons revoir notre stratégie, réfléchir à une véritable politique de rassemblement et d’alliances et définir une ligne nationale qui permettra aux adhérents et aux sympathisants communistes de s’y retrouver. Un nécessaire bilan A chaque congrès, la direction nationale met en place tous les artifices pour empêcher de tirer le bilan de sa stratégie. Des textes à rallonge, qui ne posent pas les vraies questions, sont adressés aux communistes, qui dans leur grande majorité ne les lisent pas. Les questions essentielles sur l’organisation du Parti ou sur notre stratégie ne sont jamais abordées. Nous demandons un véritable bilan des 15 dernières années, l’état réel de l’organisation par fédération, le nombre des adhérents, l’état des cotisations, le reversement des élus. Malgré nos défaites électorales successives, nous restons une force dans le paysage politique français. Nous bénéficions de points d’appui importants partout. Nous avons un patrimoine immobilier, un patrimoine culturel, et un poids politique. Il n’y a donc pas de fatalité à notre déclin. Un parti libre de ses choix L’adhésion au PGE en 2004 a marqué une rupture avec plusieurs partis communistes. Le PGE ne s’inscrit pas dans le combat anticapitaliste. On lit sur son site internet en anglais « La vieille contradiction facilement comprise entre le Capital et le Travail est balayée par de nouvelles aspirations et contradictions entre les sexes, les générations, les cultures, les groupes ethniques et surtout par une conscience nouvelle de l’interrelation entre l’humanité et l’environnement ». Pire, ses statuts nous contraignent au respect des institutions européennes. Les échanges avec des forces internationales diverses sont utiles. Mais quand les relations internationales entre partis communistes se multiplient, le PCF ne peut rester enfermé dans ce parti lié aux institutions européennes. Il doit reconstruire des relations fraternelles et solidaires avec tous les partis communistes. |
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