Rapport introductif, réunion du réseau du 22 janvier.
Municipales, Européennes, Unir les communistes

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 2%

Merci à tous ceux qui ont fait l’effort de se libérer malgré des calendriers souvent chargés du fait des municipales. Nous avons 4 points à traiter : les municipales, les européennes, la revue et les assises du communisme, et ce, bien sûr, tout en appréciant le plus justement possible le contexte économique et social.

Je commence d’ailleurs par cette question des élections municipales...

Moins de 2 ans après l’élection de François Hollande, le gouvernement est au plus bas de sa popularité et la crise sociale et politique continue de s’approfondir. Perte d’emploi, baisse du pouvoir d’achat des salaires, des minima sociaux et des retraites pour lesquelles il faudra travailler toujours plus longtemps, baisse drastique (1,5 milliards par an) des dotations aux collectivités locales, des moyens alloués au logement social, augmentation du taux de TVA, annonces contre les allocations familiales, droitisation assumée du discours du Président de la république... le peuple souffre et les conditions de vie de millions de personnes se dégradent considérablement, témoin d’une régression sociale sans doute jamais vue depuis la Libération.

Face à cela, quelle mobilisation des forces populaires, la colère et l’amertume vont-elles se traduire dans la rue ? Les manifs et actions dans les entreprises, des derniers mois montraient qu’il n’y avait pas écroulement, mais pas non plus le niveau nécessaire.

La manifestation de Marseille de samedi dernier témoigne positivement de ce qui bouge. Mais il est difficile de savoir si ce climat est en quelque sorte un avant goût de celui du pays. La journée d’action décidée par la CGT le 6 février sera instructive et nous devons tout faire pour que la participation soit large. Le Front de gauche a décidé une manifestation pour une fiscalité juste le 8 février à Paris. Faut-il y voir une concurrence directe aux manifs syndicales du 6, une volonté de Pierre Laurent de se dédouaner d’un certain nombre d’accords locaux douteux avec le Parti socialiste pour les municipales, ou tout simplement l’incapacité du PG et du PCF de faire vivre autre chose depuis les présidentielles ?

Dans le cadre des élections municipales, nous rencontrons tous, pas mal de gens. Certes, il y a de la colère mais il y a aussi une résignation, l’idée que de toutes façons on ne peut pas faire autrement et que le gouvernement est coincé par des forces qui le dépassent. Ce n’est pas seulement le PS qui est discrédité mais toutes les forces et dirigeants politiques. On peut penser aujourd’hui que l’abstention et le vote FN seront au rendez-vous des municipales. Mais le PS sera-t-il sanctionné pour sa politique nationale et à quel niveau ? La droite en profitera-t-elle ? Le parti sera-t-il associé au bilan national du PS malgré sa non participation gouvernementale ou au contraire identifié comme la force solide pour une vraie politique de gauche ? Nous n’avons pas les réponses à ces questions et le moins qu’on puisse dire, c’est que la tactique des accords à la carte brouillent les pistes et d’abord pour les communistes.

Cette campagne est révélatrice des contradictions auxquelles la direction est confrontée et de la faillite de la stratégie de Front de gauche qui ne permet pas de s’émanciper du PS. Contrairement à ce qui s’était affirmé au congrès, on peut douter que le PC ait rompu le cordon ombilical avec le grand frère socialiste. Quand Yan Brossat dit qu’à Paris, l’austérité ne s’applique pas, c’est quand même un peu gros, car on sait bien que l’austérité gouvernementale s’applique aux collectivités locales d’une part, et d’autre part que le PS dans ses villes accompagne cette politique (exemple des transports dans l’agglomération lyonnaise), sans compter l’Acte 3 de décentralisation qui vise à réduire avec les euro-métropoles et grandes régions, les dépenses publiques tout en marchandisant au maximum les services publics.

Avec cet acte 3, nous rentrons dans une nouvelle période politique même si beaucoup de candidats font comme si rien n’allait changer, en essayant de ne parler que d’un local qui serait déconnecté de la situation nationale et de ce grand chambardement qui détricote la France. Le triptyque républicain issu de 1789 (commune, département, nation) cède la place au triptyque eurocompatible (euro-métropole, grandes régions, union européenne). Cette réforme induit en quelque sorte une recentralisation locale, qui éloignera les citoyens des lieux de décision. La logique marchande se substitue à la logique politique.

L’ Acte 3 sera source de régression démocratique, d’inégalités de traitement, d’affaiblissement du service public, de compétitivité entre différents territoires et d’éclatement du cadre national (Exemples de l’Alsace, du Rhône, de l’île de France). Le parti sera lourdement impacté par cette réforme et le redécoupage des cantons (Val de Marne, Nord).

La stratégie à la carte se traduit souvent par de nouvelles divisions dans le Parti (exemple de Montpellier et Lyon) qui laisseront des traces et affaiblissent l’identification du PCF qui peine à porter un projet global dans cette élection, alors que la commune a toujours été un lieu d’expérimentation pour nous, un lieu où nous avons fait la démonstration de notre efficacité sociale et de notre capacité à porter des projets créateurs d’égalité et de justice.

La situation est complexe. Nous notons la soumission au PS des uns, le gauchisme et l’idéalisme des autres. Mais nous notons aussi la volonté de nombreux communistes dans cette situation de faire exister leur parti, au travers de propositions, de candidats et d’élus locaux bien visibles.

Dans ces conditions, nous devons conforter tout ce qui s’apparente à une volonté de faire vivre le PCF dans la situation, même si c’est fragile et imparfait. Partout où c’est possible, aidons des camarades du réseau à être candidats et élus, ce seront des points d’appui pour l’avenir. Et bien sûr, les résultats dans les villes dirigées par des maires communistes seront essentiels pour l’avenir du PCF.

J’en viens maintenant aux élections européennes qui se dérouleront en juin.

Le contexte politique est celui d’un rejet massif de l’Union Européenne, ces élections risquent d’être un tremplin pour le FN et l’abstention sera d’autant plus massive que les français se sont faits voler leur NON de 2005 au traité constitutionnel européen.

L’abstention concerne aussi les communistes. Beaucoup de camarades ont d’ores et déjà décidé en silence de ne pas voter et de ne pas mener cette campagne.

Le PCF est plus que jamais enfermé dans le carcan du PGE et de la transformation de l’UE alors que de plus en plus de personnalités s’engagent sur la reconquête de la souveraineté nationale y compris la souveraineté monétaire (exemple des dernières interventions de l’économiste Frédéric Lordon).

La direction est face à une contradiction : comment prendre en compte la colère sans porter la rupture avec l’Union Européenne et ses partenaires du PGE ? Cela se traduit dans la convention européenne de cet automne par l’objectif de la refondation européenne et du concept de nations souveraines et associées, sauf qu’on ne refonde pas l’empire et que les attributs de la souveraineté nationale, notamment concernant la monnaie, sont passés à pertes et profits.

Des forces proches de nous, comme le M’PEP, le PRCF, des personnalités de Rouges vifs Paris, portent le boycott.

La bataille est nationale, il nous faut donc porter une position nationale, même s’il ne faut pas exclure d’emblée qu’une liste pourrait s’émanciper quelque peu de la ligne nationale.

Des camarades ont parfois évoqué l’éventualité dans une grande région d’une liste progressiste et républicaine porteuse de la reconquête de la souveraineté nationale. Il paraît quasiment impossible aujourd’hui de porter une telle liste.

Faut-il porter une position électorale nationale ou une position politique nationale sur la reconquête de la souveraineté nationale pour sortir de la situation, avec une pétition, en laissant les choses plus souples sur la question du vote ?

Je propose que nous en débattions aujourd’hui pour prendre la meilleure décision possible en sachant que jusqu’au 30 mars, la plupart des communistes seront d’abord mobilisés par l’enjeu municipal.

J’en viens maintenant à la revue "Unir les communistes"

Nous avions décidé cette revue à la réunion du réseau de mars 2013. Certes, l’accouchement a été difficile et long, mais il faut mesurer l’acquis que représente le numéro 1 pour nous, remercier les camarades qui ont permis son existence et surtout créer les conditions de la pérennité et de la régularité de la revue.

Nous avons remis à tous les présents le compte rendu du comité de rédaction restreint qui s’est réuni en décembre. Nous ferons le point de la diffusion et des enjeux financiers.

Nous voulons aussi préciser les objectifs politiques et les liens de la revue avec le réseau, mettre en place un fonctionnement le plus transparent possible. Je propose que Gilles Questiaux introduise brièvement cette partie de la discussion et que Pascal Brula nous fasse le point de la diffusion et des finances.

La sortie de la revue nous a valu quelques remarques indirectes de camarades avec qui nous travaillons dans le cadre des Assises. Je rappelle que la revue ne s’est pas décidée aux Assises, mais dans une réunion du réseau et que le rayonnement du réseau dans le PCF est plus large que celui des Assises.

La revue peut-elle s’ouvrir à des camarades non membres du parti ou du réseau ? Il me semble que oui, du moment que la décision est prise collectivement et en toute transparence.

Est-elle la revue des Assises ? De toutes évidence, non, même si la démarche sera présente dans la revue.

Peut-il y avoir un outil du même type pour les assises ? Pourquoi pas.

Au delà de la revue, nous avons beaucoup été sollicités par nos partenaires des assises quant à notre volonté de poursuivre la démarche.

Je rappelle que nous avons l’objectif de créer les conditions du rassemblement, de la réflexion et de l’action commune la plus large possible des communistes qui, pour aller vite, combattent le renoncement au marxisme, aux choix de 1920, aux apports de Lénine et au socialisme.

Nous ne voulons laisser de côté aucun groupe ni personne qui partage cet objectif. Pour nous les Assises ne peuvent pas être un repli, elles doivent au contraire permettre l’élargissement.

Nous n’effaçons pas notre appartenance au PCF, et ne renonçons pas à en faire la force politique dont le peuple a besoin pour agir sur la réalité, même si nous avons conscience des difficultés et des contradictions.

Nous avons en juillet dit oui à un "comité de liaison", non à une nouvelle structure qui se substituerait à nos organisations respectives au sein du PCF et en dehors, prétendrait en quelque sorte les chapeauter. Nous constatons aussi la réalité, c’est à dire la faiblesse en temps et moyens des forces qui pourraient faire vivre une telle organisation et aussi les réelles différences de points de vue et pratiques politiques, qui ne peuvent être dépassés pour le moment (cf municipales).

Ces difficultés ne viennent pas d’une mauvaise volonté mais de la réalité.

Pour autant, dans le cadre que nous avons accepté, c’est-à-dire celui de favoriser le plus possible l’échange et la réflexion entre les différents groupes, la construction intellectuelle collective et l’action commune, nous sommes déterminés à poursuivre la démarche. Je vous propose donc que nous nous adressions à tous nos partenaires des Assises, sans exclusive, pour leur dire notre volonté de poursuivre la démarche et de nous rencontrer pour cela.

Les décisions prises à cette réunion :
- Mettre à disposition des communistes un texte utile sur les municipales autour de deux thèmes : les élus et villes à direction communiste, point d’appui de la bataille contre l’austérité gouvernementale et la défense de la commune, base de la citoyenneté, maillon essentiel de la nation.
- Organiser dès le mois d’avril plusieurs grand débats rassemblant ceux qui portent la reconquête de la souveraineté nationale et populaire contre l’UE et l’euro.
- Pérenniser la revue et intégrer à chaque numéro un encart détachable utilisable en tract.
- Proposer à nos partenaires des Assises une rencontre au mois d’avril.

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