Meeting contre la Loi Travail à Tolbiac (intégrale)

, par  Gilbert Remond , popularité : 3%

Le meeting qui s’est déroulé a la fac de Tolbiac la veille de la grande journée de manifestation du 31 mars donne une idée sonore et colorée de ce qui est en train de se lever dans le pays sous les effets de la loi El Khomri. Est-ce la loi de trop ? Frédéric Lordon semble vouloir le dire avec son humour acide habituel, quand il déclare devant un public très réactif qu’il fallait remercier madame la ministre parce qu’elle venait en quelque sorte de permettre le décloisonnement du système que le pouvoir s’était évertué à mettre en place depuis 68, pour éviter un nouveau tous ensemble dans la rue, des bureaux et des usines, des jeunes et des adultes, des prolétaires et des classes moyennes.

Il le dit avec son style ampoulé et avec ses mots d’universitaire qui cherche toujours a réinventer le langage d’hier, mais il le dit dans cette modernité qui voulait nous empêcher de regarder derrière pour ne pas retrouver le sel de la terre. Il le dit pour que nous puissions nous donner « le droit de fouiner entre république et nation », se réunir autour de la question fondamentale de qui a besoin de qui, et d’en faire, le fer de lance de nos rassemblements futur. Ce qui est en train de se passer nous dit-il encore, c’est le cauchemar des cabinets ministériels, des chambres patronales et des assemblées du Rotary club. D’autres le dirons aussi, ce qui a lieu dans cet amphithéâtre, c’est ce que 68, ni le CIP n’avaient réussi à obtenir, à savoir la solidarité en acte, de la jeunesse et de la classe ouvrière.

C’est en effet ce qu’expose avec fièvre et humour plusieurs délégués de fac, de lycée et d’un dépôts cheminots. C’est aussi ce que confient deux des intervenants qui se trouvent avoir été des anciens manifestants des mobilisations contre le CIP en comparant les deux moment, celui d’hier et celui qui est entrain de se faire. Il le font en donnant les impressions qui leur viennent au débotté de ce qui se passe sous leur yeux . Enfin Fiodor l’avocat des Goodyear explique en quoi la situation des ouvriers qu’il défend et le contenu de la proposition de loi sur le travail sont liés, en quoi sa promulgation ferait basculer la société française toute entière dans un autre tempo où le patronat aurait les mains libres pour décider à sa convenance du sort du salariat et des emplois dans le pays sans plus aucun contre pouvoir pour le freiner et le limiter.

Viendrait alors le temps du libéralisme réalisé, un temps que le temps n’avait connu qu’au début du capitalisme sauvage, avant que ne soit imposé par les luttes ouvrières, un droit social. Tout en expliquant que le droit du travail restait un droit bourgeois, il démontre comment il sert de point d’appuis pour empêcher l’arbitraire et défendre chacun dans son quotidien avant que n’intervienne la révolution qui changera la nature des rapports sociaux. Il donne ainsi en direct un cours de droit du travail, tout en donnant une perspective politique et des pistes pour son utilisation dialectique. Son intervention est entendu avec attention. Elle est aussi saluée par une salle réactive qui lui renvoie en rythme les mots d’ordres qui lui correspondent. Nous pouvons dire alors, ce n’est qu’un début continuons le combat, et il semble qu’en effet quelque chose soit repris d’une époque qui semblait révolue aux classes dirigeantes, quelque chose que nous pourrons cette fois mieux conduire à son terme, étant donné les circonstances politiques, sociales et la nature des contradictions engagées.

Gilbert Rémond

Meeting contre la Loi Travail à Tolbiac (intégrale) Meeting contre la Loi Travail - Convergence des Luttes, Université Tolbiac, le mercredi 30 mars 2016, youtube.com

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