Le Parti des communistes italiens (PdCI) met la « reconstruction du Parti communiste italien » à l’ordre du jour de son VIème congrès en octobre Par AC pour le site "Solidarité Internationale PCF"

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Le Parti des communistes italiens (PdCI), un des deux héritiers du Parti communiste italien dissous en 1991, entame les préparations de son VIème Congrès, qui se tiendra du 25 au 28 octobre à Rimini, et sera placé sous le mot d’ordre « La révolution... en Octobre ».

Le document politique préparatoire au congrès dresse tout d’abord le tableau de la contre-offensive du capital et de l’impérialisme, et conclut sur la nécessité d’organisation de la résistance.

Au niveau international, le PdCI souligne la réaction féroce du capitalisme mondial et de l’impérialisme. Parmi les priorités du parti : la lutte pour la paix et pour le désarmement, la dissolution de l’OTAN, le retrait des troupes d’Afghanistan et de Libye. Le PdCI met également en valeur l’alternative incarnée par les expériences de transition vers le socialisme, en Amérique Latine, réaffirmant le rôle primordial de Cuba socialiste, ou dans les pays émergents, comme en Chine.

Au niveau européen, le PdCI pose la nécessité d’une riposte « aux coupes et mesures anti-populaires de l’UE ». Traditionnellement philo-européen, le Parti dénonce cette fois plutôt vigoureusement « l’Europe du capital » tout en restant imprégné du mythe d’une « autre Europe » qui serait à construire.

Au niveau national enfin, le PdCI décrit un « pays en guerre, en crise », exsangue après trois ans désastreux de berlusconisme, anomalie italienne d’un homme qui concentre tous les pouvoirs. Un pays « s’enfonçant dans une spirale réactionnaire de crises liées les unes aux autres : économique, sociale, culturelle, politique, institutionnelle, éthique ».

La centralité de la contradiction capital-travail

Il fut souvent reproché dans le passé au PdCI de se concentrer trop exclusivement sur les questions institutionnelles, de tactique électorale, et pas assez sur la lutte de classes. Le VIème Congrès devrait rectifier le tir. En tout cas, il réaffirme le « caractère central de la contradiction capital-travail ».

Le PdCI condamne le « modèle Marchionne », du nom du PDG de Fiat qui a récemment imposé, par un chantage à la délocalisation, la remise en cause des droits syndicaux et sociaux de ses ouvriers à Mirafiori (Turin) et Pomigliano (Naples).

Les communistes italiens pointent les résistances, qui incarnent la gauche de classe présente « dans les luttes de la FIOM [branche métallurgiste de la CGIL sur des positions de classe] et de la CGIL » et insistent sur la nécessité de mener aussi la bataille dans le syndicat. La CGIL reste pour les communistes le référent syndical mais le PdCI pose la nécessité de mener la lutte interne pour former « une gauche syndicale dans la CGIL (…) pour conserver dans notre pays un grand syndical confédéral de classe et de masse ».

Enfin, ils se refusent à l’idée qu’il n’y aurait pas d’alternative. Mettant en avant, l’ampleur de l’évasion fiscale (120 milliards par an), des dépenses militaires (30 milliards) et des aides aux entreprises (44 milliards), les communistes montrent que les caisses ne sont pas vides et qu’il y a les moyens d’une politique ambitieuse axée sur l’augmentation des salaires et la défense des droits des travailleurs, l’investissement dans l’éducation et la recherche et enfin la re-nationalisation des services publics et la défense des biens communs.

Battre la droite, mais pas à n’importe quel prix

L’alternative politique passe naturellement par la défaite de la droite, et donc par la recherche de l’unité à gauche. Unité d’action avant tout, et unité politico-électorale sur une base programmatique et pas à n’importe quel prix.

Sur la base des axes programmatiques listés ci-dessus, le PdCI juge les divergences avec le PD trop importantes – notamment sur la guerre en Libye et sur la politique économique (« le modèle Marchionne ») – pour que puisse être conclu un pacte de gouvernement.

La priorité à la reconstruction du Parti communiste italien.. avec toutes ses contradictions

Jusqu’en 2007, réticent aux divers projets d’unité des communistes, le PdCI a depuis lors été une force motrice des appels visant à « réunifier » les communistes dans un même parti, dernièrement de « reconstruction du Parti communiste italien », participant à l’appel lancé avec ce mot d’ordre début 2011.

Son secrétaire, Oliviero Diliberto, a participé cette année à un ouvrage collectif, avec Fausto Sorini (L’Ernesto) et Vladimiro Giacché, « Pour la reconstruction du Parti communiste italien » qui rencontre un franc succès de librairie, et dans la vente militante auprès des communistes.

Le PdCI lance dans son document préparatoire au congrès un appel à Refondation communiste pour dépasser les deux organisations et « reconstruire un seul et unique parti communiste (…) unitaire et autonome, enraciné sur les lieux de travail et dans les luttes ».

Toutefois, le PdCI encadre ce processus dans le cadre de la Fédération de la gauche (FdS), projet lancé en 2008 après le fiasco du projet liquidateur Gauche arc-en-ciel par la nouvelle direction de Refondation communiste sous l’impulsion du Parti de la gauche européenne (PGE), en même temps que la création du Front de gauche en France et de la « refondation » d’Izquierda Unida en Espagne.

Or, de l’aveu même de ses artisans italiens, le secrétaire de Refondation communiste Paolo Ferrero et de son numéro deux, le chef du courant Essere comunisti, Claudio Grassi, le projet a vocation à dépasser sa forme confédérale pour former une nouvelle organisation sur le modèle de « Die Linke ».

Les contradictions entre les projets de reconstruction du Parti communiste italien et de Fédération de la gauche sont inconciliables et la volonté de la direction du PdCI de les concilier suscite encore quelques doutes sur l’avenir de ce projet pourtant indispensable pour un peuple italien qui, plus que jamais, a besoin du Parti communiste italien.

AC pour Solidarité internationale PCF

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