Les cinq de Cuba
La lettre d’octobre 2012

, par  Jacqueline Roussie , popularité : 1%

Bonjour,

Voici la lettre d’octobre envoyée au Président Obama, avec copie à quelques personnalités des USA.

Amicalement et bonne lecture.

Le premier octobre 2012

Monsieur le Président Obama

The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Monsieur le Président,

Le 12 septembre dernier était le quatorzième anniversaire de l’arrestation des cinq Cubains, Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et René González. A leurs condamnations, s’ajoute pour Gerardo et René celle de ne pouvoir recevoir la visite de leurs épouses, votre administration leur refusant systématiquement le visa d’entrée aux USA, en dépit de la protestation d’organisations humanitaires comme Amnesty International.

Les États-Unis devraient pourtant avoir quelques égards envers les agents Cubains qui luttent contre le terrorisme. Ils pourraient se souvenir, par exemple, que durant l’été 1984, c’est grâce à leur travail que le Président Ronald Reagan avait échappé à un attentat au cours de la campagne pour sa réélection. Dès que le gouvernement cubain avait appris qu’un groupe d’extrême droite de la Caroline du Nord préparait un attentat contre le Président, il en avait informé les autorités des États-Unis par l’intermédiaire de Robert C. Muller, chef de sécurité de la mission des États-Unis devant les Nations Unies.

En 1998, quand les Cinq avaient appris que des avions étaient la cible d’attentats à venir, avec la même loyauté qu’en 1984, les autorités cubaines avaient remis à une délégation du F.B.I. un dossier très complet afin que puissent être arrêtés les comploteurs. Aussi incroyable que cela puisse paraître, deux mois plus tard, ce sont les agents Cubains qui étaient arrêtés, et soumis à un traitement des plus odieux.

Après leur arrestation, les Cinq sont restés 17 mois en cellules d’isolement de la prison de Miami, ce qui est d’ailleurs contraire à votre loi. Un procès les a condamnés en 2001, dans une ambiance de haine et de peur pour les jurés, à des peines très lourdes, allant pour Gerardo Hernández jusqu’à une double perpétuité plus quinze ans. Cette ambiance de haine était entretenue par des journalistes payés par le Gouvernement Fédéral de Floride, comme nous l’avons appris en 2006.

S’il y avait eu un minimum de justice dans votre pays, non seulement les Cinq n’auraient jamais été emprisonnés, mais, selon les propres termes de l’ancien Ministre de la Justice Ramsey Clark, ils auraient été considérés comme des "Héros de l’Humanité".

Le 17 septembre dernier, lors de la vidéoconférence « Washington-La Habana », à la question posée sur l’attitude qu’il aurait adoptée si la corruption de journalistes avait eu lieu quand il était ministre de la justice des États-Unis, Clark a affirmé : « Si aujourd’hui j’étais Ministre de la Justice et que j’apprenais cette campagne de propagande pendant le procès des Cinq, je rejetterais les accusations. N’importe quel Ministre de la Justice devrait agir ainsi, c’est une responsabilité d’ordre éthique et moral ».

Devrait, bien sûr ! Mais souvenez-vous, Monsieur le Président, le 9 août 2005, les trois juges de la cour d’appel d’Atlanta avaient annulé les sentences des Cinq et demandé un nouveau procès équitable hors de Miami. Cas unique dans l’histoire judiciaire des États-Unis, Alberto Gonzalez, Ministre de la Justice de G. Bush avait fait appel de la décision de ces juges !

Pourquoi un tel acharnement contre les Cinq ? Serait-ce un chantage de terroristes comme Posada Carriles, menaçant de dévoiler des actes peu louables d’anciens dirigeants de votre pays si les Cinq étaient libérés ? Nous le saurons un jour.

En attendant, ces Cubains sont toujours en prison ou en liberté conditionnelle. Des demandes d’appels collatéraux sont actuellement en cours. Gerardo Hernández aura-t-il enfin la possibilité d’exposer toutes les irrégularités de son procès comme il en a fait la demande il y a deux mois ? Les faits sont pourtant graves. Acheter des journalistes n’est pas un délit mineur ! Le comble est que des journalistes honnêtes qui ont dénoncé cet outrage à leur profession ont reçu des menaces et ont été contraints de déménager pour protéger leur famille. C’est ce qui est arrivé en particulier au journaliste du « Miami Herald », Oscar Corral.

L’avocat que vous êtes devrait se montrer sensible à ce que justice soit faite envers ces hommes courageux qui endurent depuis plus de quatorze ans les pires souffrances. Ces souffrances ne pourront jamais être totalement gommées, et la douleur pour Gerardo et Fernando, et leurs épouses, de ne pouvoir avoir d’enfant est irréversible.

Monsieur le Président, les élections de votre pays approchent, et vous n’avez pas la certitude de votre réélection. Si au moins, avant cette échéance électorale, vous consentiez à faire libérer les Cinq, votre pays en sortirait grandi. Vous resteriez dans l’Histoire comme le Président qui a su amorcer de nouvelles relations entre Cuba et les États-Unis souhaitées par l’immense majorité des habitants des deux pays.

Espérant de votre part une telle action, recevez, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

64360 Monein (France)

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Donald, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France.

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