11 novembre 1940. Première manifestation contre l’occupation
La droite et la mémoire de jeunes communistes

, par  communistes , popularité : 3%

Dans son discours lors de la commémoration du 11 novembre, Nicolas Sarkozy s’emploie à enrôler à sa cause réactionnaire les jeunes héros de la résistances, étudiants et lycéens communistes, qui étaient des milliers à oser défier les nazis sur les champs élysées. On frise la crise cardiaque en apprenant que Sarkozy veut se les approprier ! Nicolas Sarkozy connaît-il seulement les valeurs des jeunes entrés en résistance ?

Suzanne Djian, François Lescure, Francis Cohen et Léon Lavallée et tant d’autres ont combattu contre l’autoritarisme brutal et pour la liberté, Nicolas Sarkozy multiplie les coups de force au parlement et attaque toutes nos libertés, individuelles et collectives (droit de grève combattu dans plusieurs professions avec la mise en place de réquisitions). Ces étudiants communistes ont refusé le racisme et promu la solidarité ; le gouvernement stigmatise les immigrés (jusque dans l’abjecte loi Besson) et attise les divisions des travailleurs qu’il crée artificiellement (public contre privé, Français contre étrangers, jeunes contre vieux…). Les étudiants communistes ont voulu un monde de progrès et de justice sociale ; l’UMP casse tous ses rêves et ses conquêtes avec acharnement et méthode.

Et ce serait l’UMP la gardienne des valeurs de la résistance ! Comment Nicolas Sarkozy ose-t-il s’en emparer quand tant des nôtres sont morts pour que vive cette France du programme du CNR, cette France qui a créé notre système de retraites que hait tellement ce sinistre gouvernement ? De plus, la filiation revendiquée envers De Gaulle est absurde et incohérente avec la politique extérieure de ce gouvernement, notamment au sujet de l’OTAN.

Après Guy Môquet, il semblerait que le président et son gouvernement aient à cœur de récupérer des martyrs et les faire marcher à contre-sens de toute leur vie ! En tant que secrétaire nationale de l’UEC, je leur interdis de brandir la noble figure de ces étudiants pour servir les intérêts de la bande du Fouquet’s qu’ils ont tant combattu. Ces étudiants voulaient poursuivre le combat de ceux qui les ont précédés, pour le pain, la paix, la liberté, lorsqu’ils ont lancé un paquet de tracts du haut d’un amphi, à la Sorbonne, invitant les étudiants à les rejoindre.

Ils étaient des milliers à faire valoir leurs idées, lorsqu’ils décident d’aller manifester devant la tombe du Soldat inconnu, conscients du dangers lorsque les nazis ont arrêté 150 d’entre eux ; ou quand François Lescure, secrétaire parisien de l’UEC et organisateur de la manifestation du 11 novembre est arrêté et torturé, au moment où il s’apprêtait à quitter la France pour rejoindre le gouvernement provisoire de De Gaulle, à Alger, où il devait représenter les étudiants communistes. Les Allemands le laisseront pour mort, les reins brisés, mais il réussira quand même à s’échapper.

C’est ce symbole, c’est cette mémoire, ce sont ces vies que Nicolas Sarkozy a instrumentalisés le 11 novembre. Il tente d’enrôler ces hommes, dans leur conception d’une nation de dominations, d’une nation du repli sur soi. En 2007, Sarkozy décide de faire lire la lettre de Guy aux lycéens ; en 2008 il tente d’imposer le fichier Edvige pour consigner et dresser des listes des « personnes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public » par leur engagement ou leur appartenance politique, syndicale ou associative. Il tentait de faire oublier qu’il avait été arrêté par la police française parce qu’il diffusait un tract comme des centaines, des milliers d’autres jeunes en France. Il a été désigné par le ministre de l’Intérieur français de l’époque pour être livré aux nazis, parce qu’il était jeune communiste. La droite vide tout le contenu du message de la Résistance en instrumentalisant la mémoire de ces étudiants !

N’en déplaise à certains, résister, ce n’est pas seulement s’arc-bouter sur l’existant. Résister aujourd’hui, ce n’est pas avoir un boulot à n’importe quel prix. C’est avoir un travail qui permette de se construire, de voir l’avenir, de faire des projets. C’est aussi faire avancer un monde de co-développement où les peuples se croisent et avancent ensemble, où les droits politiques, économiques et sociaux des individus progressent de Vancouver à Calcutta, d’Oslo à Johannesbourg. Résister, c’est refuser l’avenir qu’on nous prépare fait d’injustices, d’inégalités et de précarité généralisée. Faire vivre la Résistance aujourd’hui, ce n’est pas courber l’échine face au recul de civilisation que vous orchestrez. Ce n’est pas s’emparer de la mémoire des résistants pour bafouer les valeurs qui étaient les leurs. On a sans doute raison de penser qu’en 2010 les étudiants de France s’appellent toujours résistants ; c’est bien pour ça qu’ils sont toujours plus dans la rue, chaque jour davantage mobilisés pour défendre leur avenir !

Voir en ligne : sur le site de l’UEC

Sites favoris Tous les sites

7 sites référencés dans ce secteur

Brèves Toutes les brèves

Navigation

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).