Revue Unir les communistes nr 7-8
L’unité face à un grand groupe Compte-rendu des rencontres communistes de Vénissieux du 30 avril 2016

, par  Kamal Ahamada , popularité : 2%

Interventions de Kamal Ahamada et Gilles de Gea (Bosch Vénissieux).

Gilles :

Bonjour à tous et toutes, merci de nous accueillir. On est en piquet de grève depuis mardi. Pour présenter la situation du groupe Bosch à Vénissieux, on va prendre entité par entité :
- Sur Bosch Diesel, la partie historique du site, il y a un désengagement du groupe et l’activité élément fabriqué aujourd’hui ne va continuer que jusqu’en mars 2017 et après plus rien. Une commission de recherche industrielle a été lancée, mais il n’y a pas de piste interne par la volonté de Bosch, malgré la palette de fabrication et la variété de produits existant dans le groupe, mais on parle de pistes externes, notamment une startup dans les chaudières. Mais il n’y a rien de fait, des discussions mais rien de concret.
- Pour la partie photovoltaïque, qui avait été revendue en 2014 à SILIA, ils avaient eu des aides conséquentes du groupe Bosch pour tenir au moins 3 ans. Toutes les aides ont été consommées en quelques mois et la boite se retrouve avec de grosses difficultés de trésorerie. S’ils n’ont pas dans les mois qui viennent 12 millions de trésorerie pour continuer l’activité, ce serait une fermeture de boite séparée avec les 130 salariés qui vont avec.
- Pour la partie Rex Roth, filiale du groupe Bosch, on est dans une division en « difficulté » avec un plan d’économies de 450 millions dont la moitié en Allemagne, et la moitié hors Allemagne. Pour Vénissieux, on nous demande de contribuer à hauteur de 19,5 Millions. Pour la division, ce qu’ils nous ont annoncé, c’est enlever une de nos deux fabrications. On fabrique des distributeurs hydrauliques et des joysticks hydrauliques électroniques pour équiper les engins de transport public. Ils veulent enlever la partie distributeurs, pour la délocaliser en Turquie. Ça représente 60% des 80 millions de chiffre d’affaire aujourd’hui et 185 emplois sur trois ans.

Hier, on a rencontré une fois de plus un responsable de la division qui nous dit qu’ils maintiennent ce plan d’économie de 19,5 millions, mais à notre question sur l’autre production de joystick, ils nous disent que pour notre division, ce n’est pas un produit stratégique et qu’ils cherchent un partenariat pour continuer à le développer voire une revente. Donc là, il nous font comme ça s’est passé sur la partie PV. On peut se dire que c’est la fin du site dans les 3 ans qui viennent.

On est en grève illimitée pour peser et forcer le groupe à revenir sur cette décision. La lutte est là et on va se battre.

Kamal :

Merci de nous donner la parole. Gilles nous parle d’être dans une activité dont on nous dit qu’elle est en difficulté économique. Mais je veux vous dire que le groupe Bosch, lorsqu’on regarde sa globalité se porte merveilleusement bien, même très bien. Il ferait des envieux dans beaucoup d’entreprises.

L’année 2015 aux dires de la direction, c’est une année record : plus de 70 milliards de CA, plus de 5 milliards de bénéfices net, on peut dire que ça ne se porte pas trop mal ! Au-delà de la difficulté d’une activité, soi-disant, lorsqu’on regarde la globalité, on est en droit, au regard des efforts, du travail qu’on accomplit tous les jours pour le groupe Bosch, car on contribue tous les jours à cette prospérité, on est en droit d’obtenir de la charge de travail.

Nous sommes aujourd’hui, pour ceux qui nous connaissent un peu, dans la continuité de la bataille qu’on mène depuis des années maintenant pour que le groupe Bosch reste à Vénissieux, lutte pas facile parce qu’on fait face à des arguments à deux balles. Lorsqu’on parle de vision politique, on a un argumentaire impressionnant pour convaincre les plus hésitants parmi nous.

Quand Bosch demande aux salariés de faire des efforts en matière de compétitivité, de rentabilité, comme ça a été imposé aux salariés pour avoir ensuite un comportement de voyou, on peut convaincre que les stratégies, les discours patronaux qui nous disent « mettez vous à genoux, à quatre pattes, soyez flexibles, soyez compétitifs », ça ne vaut rien du tout. Ils sont face à des gens qui ne les considèrent plus.

Ils personnalisent les machines, ils nous mécanisent, on ne vaut pas mieux que la machine, elle a plus de valeur que nous. Le message politique, c’est pas de savoir si on accompagne, si le capital, il faut l’améliorer, l’accompagner, non il faut le contrer, car il n’y a pas d’alternatives face à ce genre de message à deux balles, ce n’est pas possible.
La question qui se pose maintenant, c’est comment on dépasse le stade d’agir dans chaque entité une par une, car c’est la stratégie du groupe de nous diviser : le PV, les éléments, RexRoth pour nous assassiner les uns après les autres, pour nous faire croire qu’ils s’occupent des autres, mais qu’ensuite ils vont nous trouver une solution, ne vous inquiétez pas. Et on se regarde, et on attend, caché, en espérant que la mort passera à côté de nous. Non, nous devons travailler ensemble, pour convaincre au maximum, parce que ça ne se passera pas site par site.

C’est une bataille politique que nous devons mener ensemble avec l’ensemble des citoyens, parce que quand Bosch ferme, c’est le lycée d’à côté qui ne peut plus former les jeunes. J’en viens, de Marcel Sembat. J’étais fier de rentrer chez Bosch, je n’avais qu’à traverser la rue, et c’est tout ça qui se détruit, et ça doit dépasser largement le cadre de l’usine. C’est le politique et on a la chance d’avoir Michèle qui nous soutient dans toutes nos initiatives et nous a accompagné il y a 15 jours à la table ronde chez le préfet, et où elle a fait preuve de fermeté face à ces stratégies et où on a mis en évidence toutes leurs contradictions. Il faut qu’on soit nombreux à fédérer dans tous ces combats car il n’y a pas d’alternative face à ce système d’exploitation.

Gilles :

Je voudrai saluer la participation de tous les salariés des sites à la grève. Il y a 80 % de salariés en grève sur 4 jours, 86% des personnels de production et 72 % d’indirects, techniciens et chefs de service, et il faut le saluer. A partir de lundi, les salariés de la société commerciale RexRoth se joignent à nous et comme Bosch fait les choses bien, ils nous envoient les huissiers lundi. La direction Bosch France lance une procédure au TGI en référé.

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