L’écologisme : l’idéologie des possédants

, par  Gilles Mercier , popularité : 2%

Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution, la chasse est ouverte aux véhicules anciens.

La Métropole du Grand Paris (MGP) a décidé que dans le Grand Paris (à l’intérieur de l’A86) les véhicules classés Crit’air 4 (moteurs diesel immatriculés avant le 31 décembre 2005) n’ont plus le droit de circuler dans les zone dites à faibles émissions (ZFE) de 8h à 22h depuis le 1er juin excepté le week-end. 115.000 véhicules sont concernés. Depuis juillet 2019, les véhicules classés Crit’air 5 ou non classés avaient été bannis de la ZFE. Il en coutera une amende de 68 euros pour non observation de l’interdiction. Jusqu’à la fin de l’année, il serait fait preuve de pédagogie (élections régionales obliges). « Cela permet de ne pas être trop brutaux et de mettre en place des mesures d’accompagnement » dixit le vise président de la Métropole du Grand Paris. Le ministre des transports a prévenu que la vidéoverbalisation sera mise en place avant la fin de l’année. Le fichier des immatriculations étant lié à celui des cartes-grises, il sera ainsi simple de déterminer si une voiture a le droit ou non de rouler dans un territoire donné. Personne ne passera à travers.

Devant la protestation des professionnels, (100.000 entreprises sont concernées), une année de sursis leur a été accordée. Les organisations patronales et les chambres consulaires franciliennes ne sont pas restées les bras croisés. De leurs côtés, les organisations syndicales de salariés et notamment la CGT ont toutes intégré l’écologisme comme clef de voute de leur action (ou plutôt de leur inaction). Résultat, les salariés n’ont pas eu droit à la même mansuétude que le patronat des PME et TPE.

Ceux qui continuent de rouler avec des véhicules immatriculés avant 2005, c’est évidemment parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’acheter un véhicule neuf ou d’occasion. La Métropole du Grand Paris qui a pris cette décision (9 communes sur les 79 concernées ont refusé de l’appliquer) leur répond qu’en cumulé ses aides et celles de l’Etat peuvent atteindre jusqu’à 19.000 euros pour l’achat d’un véhicule propre et neuf et jusqu’à 12.000 euros pour l’achat d’un véhicule propre d’occasion ! Il s’agit de montants maximums pour l’achat d’un véhicule électrique. Les aides sont dégressives en fonction de l’âge du véhicule, de sa vignette Crit’Air et d’autres paramètres (https://jechangemavoiture.gouv.fr/jcmv/aide-achat.html).
Ou vivent ceux qui sortent de tels arguments pour légitimer l’écologie punitive ? L’austérité est telle qu’elle implique pour les salariés de faire des choix budgétaires. La voiture passe après du moment qu’elle roule et permet d’aller au travail.

Mais l’écologisme punitif ne s’arrête pas là. En juillet 2002, ce sera le tour des véhicules Crit’Air 3 d’être interdit de circuler, puis des véhicules Crit’Air 2 en janvier 2024. A partir de cette date il ne doit plus y avoir de véhicules diesel en circulation.
Cela ne concerne pas que Paris et sa région. Il y a actuellement 10 ZFE, la loi oblige chaque métropole à s’en doter d’une. En 2024, il devrait y en avoir 45. Sur l’ensemble du territoire, l’exclusion concernera 57 % du parc automobile en 2024, ce qui énorme.

Ce processus d’exclusion interdit l’achat de véhicule d’occasion, puisqu’en 2030 ne seront mis en vente que des véhicules électriques et hybrides.
A quoi bon acheter une voiture d’occasion dont on devra se débarrasser peu de temps après l’avoir acheté, exception faite des véhicules hybrides et électriques.
Ce sont les constructeurs automobiles qui se frottent les mains, les particuliers vont être contraint d’acheter des véhicules neufs. Les pubs abondent qui vantent les modèles électriques et hybrides.

Pour pouvoir utiliser sa voiture, les salariés qui n’ont pas la fibre écologique devront habiter à la périphérie des métropoles, ce qui contribuera à la « boboisation » de ces dernières. Ainsi l’écologisme, contribue à accroitre la fracture sociale, la ségrégation urbaine, elle amplifie la violence sociale. Elle conforte la bourgeoisie dans sa vision inégalitaire de la société.

La voiture électrique est parée de toutes les vertus. Qu’en est il en réalité ?
L’immense majorité des batteries électriques sont produites en Asie dans des usines tournant au charbon.

Un véhicule électrique demande beaucoup de métaux rares qui sont extraits dans des conditions de mépris absolu des êtres humains et de l’environnement. Mais l’écologisme se désintéresse des êtres humains.

Un des problèmes des véhicules électriques est leur autonomie. Ils peuvent être rechargés rapidement mais cela réduit la durée de vie de la batterie.

Mais quand la totalité des véhicules (voitures, véhicules utilitaires, camions) soit autour de 40 millions d’unités, seront électriques comment pourront-ils être rechargés alors que la part du nucléaire doit passer de 70 à 50% dans la production d’électricité et que le fonctionnement des éoliennes et des panneaux solaires est aléatoire dépendant du vent et de l’ensoleillement. Le problème se posera avec acuité en hiver, période au cours de laquelle les vents sont faibles et les phases diurnes courtes.

Ma remarque sur les syndicats est aussi valable pour les partis politiques qui se sont tous alignés peu ou prou sur les thèses écologistes par pur électoralisme.
Si l’interdiction de circulation pendant les heures de travail des véhicules Crit’Air 4 concerne un nombre relativement restreint de véhicule, il n’en sera pas de même pour les véhicules Crit’Air 3 et Crit’Air 2. Je doute que les français acceptent de mettre au rencart leur véhicule sans réagir.

L’augmentation de la taxe écologique sur les carburants a mis le feu au poudre en déclenchant le mouvement des gilets jaunes, il y a fort à parier que les mêmes causes produisant les mêmes effets, sans perspective politique, la réaction des français risque d’être violente.

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