Conseil national des 19 et 20 juin 2009
Intervention d’Eric Jalade Fédération du Tarn, Castres

, par  Eric Jalade , popularité : 3%

1- Sur la question des élections européennes.

Les résultats sont dans notre département appréciés globalement de manière positive par les camarades, avec les remarques dont je voudrais vous faire part.

Dans l’ensemble, la liste du Front de Gauche obtient en moyenne 2,5% de plus que la liste communiste en 2004, avec un gain d’environ 3000 voix. Sans entrer dans le détail, quelques observations générales : les meilleurs résultats ont été obtenus dans les communes où nous avons une forte influence, où nous sommes en responsabilité : ainsi à Saint-Benoît-de-Carmaux, dans le Bassin minier, nous passons de 24,8% à 35%, à Labastide-Rouairoux, de 16,5% à plus de 23%. Cela correspond aussi à des secteurs où des luttes se sont déroulées, notamment avec l’implication des communistes et de leurs élus, pour la défense du Service Public (de la Poste, de l’école...).

Cela dit, l’abstention est plus forte et les progrès sont plus mesurés, là où notre électorat est davantage composé d’actifs, de salariés, plus jeune. Le Parti Socialiste perd 13,5% et 16 000 voix, à 18%, la droite mobilise son électorat (l’UMP atteint 26,5%) sans retrouver le total en voix et en pourcentage de 2004. La liste Europe Ecologie, même si sa progression est moins spectaculaire qu’au plan national, progresse d’environ 6%.

Evidemment la caractéristique majeure de ce résultat, c’est bien entendu l’abstention (à près de 52% dans le Tarn, soit près de 2 points de plus qu’en 2004), dont le niveau, est, on a pu le vérifier par bureaux de vote, notamment en ville, bien plus élevé dans les quartiers populaires et dans les bureaux où le « non » avait réalisé ses meilleurs résultats.

C’est un fait politique majeur sur lequel nous devons vraiment porter toute notre attention.

Sur l’électorat proprement dit, on peut considérer qu’il provient en grande majorité de l’électorat communiste, avec un apport lié à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon qui a permis de mordre un peu sur un électorat traditionnellement socialiste.

Nous ne progressons pas vraiment dans les milieux populaires et dans le monde du travail, alors que dans le même temps, beaucoup de responsables et de militants syndicaux, avaient signé l’appel à voter. Cela fait partie des contradictions sur lesquelles, là encore, il va nous falloir travailler : la non-traduction de la colère et de la mobilisation sociales dans un vote massif, alors que ce mécontentement et ces luttes restent - même de manière moins forte qu’en janvier ou en mars - une donnée permanente dans notre pays.

Pour notre part, nous avons veillé, tout au long de la campagne à relier le vote communiste au vote Front de Gauche, avec, dès que nous le pensions nécessaire, une expression du parti, ainsi, dans la dernière semaine, sur le risque que l’abstention, au final, laisse les mains libres à Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour suivre les recommandations du Conseil de l’Union Européenne « dans la voie de la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles ». Peut-être aurions nous dû faire davantage sur cette question et sur le prolongement du « non » du 29 mai 2005, à l’occasion de ce scrutin.

L’implication des communistes de notre département a été satisfaisante dans la campagne, où notre démarche a été de relier identité et expression du PCF et rassemblement, démarche unitaire.

2- Sur les axes de travail proposés, je me félicite de la proposition de continuer la bataille du parti et une pétition pour populariser nos propositions et particulièrement celles des députés communistes, dans le prolongement du 28 mai. La défense de l’emploi, des salariés est totalement en phase avec les préoccupations quotidiennes des gens, on a pu le constater dans les luttes et aussi le 13 juin. Réfléchissons à des initiatives audacieuses pour la défense de l’emploi industriel. Les suppressions d’emplois dans ce domaine (dont le rythme s’est considérablement aggravé avec la crise) pèsent aussi beaucoup sur les consciences, il engendre du fatalisme, alimenté par l’expérience d’échecs successifs dans ces batailles.

Les luttes pour la défense des services publics (La Poste, l’hôpital, l’école...), pour la défense du statut de la Fonction Publique et de l’emploi, sont aussi décisives pour notre peuple.

Une absence toutefois dans ces axes ; c’est celle de la bataille pour la Paix, le désarmement et la sortie de la France de l’OTAN. Sur cette question, nous pouvons rassembler très largement dans la population, c’est un choix de société fondamental qui se pose à travers cette question de la paix et elle est au cœur de notre idéal communiste. Nous devons redevenir le « parti de la paix ».

3- J’en viens à la question du parti. Il nous faut, me semble-t-il, dissocier les questions du rassemblement et celle des transformations du parti, qui découleraient, selon certains, mécaniquement, du succès du Front de Gauche.

Un camarade de notre fédération a participé à la première réunion de la commission. Nous souhaiterions avoir des éclaircissements sur le périmètre et la nature des transformations qui vont être proposées.

En tout cas, s’il y a une préoccupation qui doit être la pierre angulaire de nos réflexions : c’est de savoir comment tisser à nouveau des liens étroits avec le monde du travail, avec les quartiers populaires, alors qu’ils sont terriblement impactés et fragilisés par la crise, la montée du chômage et la précarité.

En tout état de cause, a fortiori dans les conditions actuelles - qui sont celles d’une crise systémique majeure du capitalisme - je ne crois pas à un avenir pour une force « post-communiste » métamorphosée, à l’identité et au contenu flous, fussent-ils mâtinés de poésie. Il n’y a pas un exemple au monde où une mutation génétique d’un PC conduise au succès, y compris sur un plan électoral.

En revanche, il y a un avenir pour un parti communiste pour peu qu’il joue pleinement son rôle de parti révolutionnaire, sur des bases de classe, dans toutes ses dimensions - dans les luttes comme dans les institutions - dans la perspective d’un socialisme du XXIe siècle.

Eric Jalade

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