Conseil national des 19 et 20 juin 2009
Intervention d’Emmanuel Dang Tran Fédération de Paris, 15ème ardt.

, par  Emmanuel Dang Tran , popularité : 2%

Dans la période, plus que jamais, nos priorités doivent être d’alimenter la contre-offensive idéologique face à la politique du gouvernement, de créer les conditions de rassemblements pour mettre en échec ses contre-réformes, tout cela passant par le renforcement du PCF.
J’ai bien entendu ces objectifs repris par le rapport et par plusieurs interventions.

Mais la stratégie du Front de gauche telle qu’elle a été appliquée et telle qu’on a déjà annoncé qu’on la prolongerait n’y correspond pas.

Je reviens sur trois points :

1- D’abord, l’interprétation du résultat électoral.

Il vaut mieux éviter de se payer de mots. Le rapport abonde de superlatifs. Mesurons précisément les choses !
Le résultat des listes du Front de gauche marque une faible progression par rapport aux listes présentées par le PCF en 2004. L’action des militants communistes - et pas seulement dans le cadre de la campagne - les ressorts du vote communiste, ont été déterminants pour maintenir ce chiffre [comme aux cantonales de 2008 : 9%]. Les résultats dans le détail le montrent indiscutablement.
Mais ils n’ont pas suffi globalement à faire du Front de gauche une alternative à l’abstention, notamment parmi les jeunes, les milieux populaires, le monde ouvrier. Malgré l’action du Parti en 2005 dans la campagne du NON, malgré le développement des luttes à un niveau sans précédent depuis le début de l’année, malgré la crise du capitalisme, malgré le discrédit du PS. C’est un constat.

2- Ses causes sont notamment à rechercher dans les orientations nationales du Front de gauche.

Il s’est globalement détourné des luttes, des préoccupations et des perspectives immédiates qu’elles portent.
Dit rapidement, la campagne a été enfermée dans des perspectives institutionnelles (importance disproportionnée du Parlement européen) sinon politiciennes (peser sur la « gauche », forcément dans l’attente de 2012).
Sur l’Europe, elle a été en retrait sur la dynamique du NON à l’UE du capital que nous avions fortement contribué à animer en 2005.

3- Contrairement à ce qui est mis en avant, notamment par le rapport, le Front de gauche, avec ces orientations, ne correspond pas à une démarche véritablement unitaire.

L’unité, ça se construit, entre différentes organisations politiques, sur la base d’accords, même de compromis, discutés en vue d’objectifs politiques bien déterminés.

Avec le « Front », nous avons une union décrétée en préalable par la direction du PCF, le 24 octobre 2008, sans d’ailleurs avoir demandé leur avis aux communistes alors en pleine préparation du congrès.
Nous sommes face à une union pour l’union. Il a fallu attendre plusieurs mois avant d’avoir une plateforme politique un peu identifiable qui ne concerne qu’un objectif : les élections européennes.
Nous avons une soi-disant union avec des organisations qui, au sens propre du terme, sont non significatives : des groupes dissidents du PS et du NPA, à peine créés, comptant selon leurs propres chiffres quelques centaines d’adhérents [2800 pour le PG, 200 à 300 pour la « Gauche unitaire].

On est très loin d’un processus politique répondant à l’aspiration à la convergence des luttes et à la perspective politique qu’elle ouvre !
On est bien plus près de la poursuite du processus d’effacement du PCF auquel les communistes viennent encore de montrer leur opposition.

Être la voiture balais, à « gauche », du PS, de la social-démocratie en général et de l’intégration européenne, c’est sans doute le rôle que Mélenchon s’est assigné dans ou hors du PS. Ce n’est pas le rôle de notre parti, le PCF !

En Allemagne, le nouveau parti « die Linke », partenaire du PGE et modèle affiché de Mélenchon, affiche franchement son option sociale-démocrate. L’expérience s’essouffle déjà électoralement avec un résultat national décevant et des reculs à l’est.

Pour la suite, impulsons, en nous appuyant sur les communistes et le parti, atout en tant que tel, les campagnes nationales, les Fronts de lutte qui peuvent mettre en échec le pouvoir et débloquer la perspective politique ! La situation et même ces élections montrent qu’il existe des forces et une attente pour cela.

Emmanuel Dang Tran

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