Hommages à Léo Figuères

, par  lepcf.fr , popularité : 2%

Né à Perpignan en 1918, Léopold "Léo" Figuères, militant communiste dès son plus jeune âge (14 ans), est mort le lundi 1er août à l’âge de 93 ans dans les Pyrénées orientales dont il était originaire. A l’occasion de l’hommage qui lui a été rendu ce samedi 10 septembre en région parisienne, nous publions quelques messages de camarades écrits en sa mémoire.

La rédaction


Hommage de Francis Combes :

J’ai côtoyé Léo Figuères au cours de ces vingt dernières années. Il fut un camarade proche, un ami fidèle de notre maison d’édition et l’un de ses principaux auteurs. L’ancien typographe savait la valeur de la lecture, de l’étude et l’importance de la « bataille du livre ».

Léo Figuères fut de tous les combats des communistes et des progressistes au cours du siècle écoulé. Il n’avait pas l’habitude de se vanter ni de citer ses états de service, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il eut une vie de militant bien remplie.

Tout jeune, il participa à l’un des premiers congrès internationaux de la Jeunesse, à New-York. C’est lui qui prit la parole, au nom des organisations du Front populaire le 14 juillet 1935. Pendant la guerre, il a joué un rôle de premier plan dans l’organisation de la Résistance par les jeunes communistes, en zone sud. Après guerre, il s’engagea dans les luttes anticoloniales, rencontra Ho Chi Minh et fut jeté en prison pour avoir dénoncé la guerre d’Indochine. Il fut aussi membre du secrétariat du PCF, aux côtés de Maurice Thorez. Puis, pendant plusieurs décennies, maire de Malakoff.

Ces dernières années, il employa l’énergie exceptionnelle qui était toujours la sienne à travailler sur l’histoire du mouvement ouvrier et révolutionnaire, à travers huit ouvrages publiés au Temps des Cerises dont La Révolution en débat, L’Histoire des communistes français, et récemment Capitalisme, Socialisme(s), communisme. Au moment où beaucoup jetaient l’enfant avec l’eau du bain, il s’est livré à un examen nuancé et le plus objectif possible de la Révolution d’Octobre, des avancées et des contradictions de l’expérience soviétique et du mouvement communiste en général. Il l’a fait avec une connaissance historique, un souci de la recherche, une expérience politique et une honnêteté remarquables, ne reculant pas quand nécessaire devant l’autocritique, mais sans jamais céder à l’autodénigrement.

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Lors d’une des dernières conversations que j’ai eue avec lui, au début de l’été, il m’exprimait son attachement à l’union et au rassemblement dans le combat anticapitaliste. Il en était venu à la conclusion que l’histoire du communisme n’était pas séparable des révolutions du XXème siècle et que le mouvement pour l’émancipation humaine devrait se poursuivre en trouvant les formes adaptées pour aujourd’hui. Lors de cette ultime rencontre, il m’a confié le manuscrit d’un nouveau livre dans lequel il revenait sur Trotski, les trotskysmes, les jugements qu’il avait pu émettre dans le passé et dans lequel il s’exprime sur les apports et les limites de ce courant du marxisme.

Bien qu’il n’exerçait plus de responsabilités depuis pas mal d’années, Léo était resté un dirigeant d’une autorité réelle, nourri par la pratique, la lucidité et la fidélité ; quelqu’un qui savait écouter et se faire écouter, un homme droit et d’une indéfectible jeunesse de cœur, fraternel et généreux. Il nous manquera au plan humain et pour son apport aux débats politiques d’aujourd’hui.

Francis Combes

Léo Figuères a publié huit ouvrages à la maison d’édition "Le Temps des Cerises".


André Gerin :

Cher Gilles,

J’ai appris la disparition de Léo, votre père et l’hommage public qui lui sera rendu le samedi 10 septembre prochain.

Léo fut un éminent dirigeant, d’une intégrité, d’une fidélité sans faille aux valeurs et aux idéaux du communisme.

C’était un homme d’une trempe exceptionnelle. Sa bravoure, ses engagements et ses actions tournées vers autrui laisseront des traces indélébiles et viendront marquer à jamais l’histoire de France.

Léo était partie prenante d’une période historique inédite au cours de laquelle le Parti communiste a joué un rôle prépondérant dans la société française, qu’il s’agisse de la Résistance, de la reconstruction, des luttes anticoloniales, de mai et juin 1968, de l’élaboration d’un socialisme aux couleurs de la France aux côtés de Maurice Thorez, de Waldeck Rochet et de Georges Marchais.

Son long passé de dirigeant politique communiste illustre pleinement son engagement humaniste. Il était, pour ma génération, une personnalité référente intègre et d’une droiture exemplaire.

J’ai une pensée émouvante pour votre maman Léa. Il n’est pas possible de parler de Léo sans évoquer Léa que tout un chacun continue très justement d’appeler « Andrée » : son nom de Résistante. Je voudrais que vous lui fassiez part de toute mon amitié, ma fraternité et mon plus profond respect, que vous lui disiez combien je partage sa peine.

Cher Gilles, je vous présente mes très sincères condoléances, ainsi qu’à Andrée, votre maman, Jean-Paul, Françoise, Claudine, ses enfants, sans oublier ses petits-enfants et arrière petits-enfants.

C’est un ami, un père de combat et d’espérance qui s’en est allé. J’espère que nous poursuivrons ses engagements pour que vive le Parti communiste français dans la lutte des classes mondialisée.

Recevez toutes mes amitiés en ces moments douloureux.

J’embrasse Léa et je vous souhaite beaucoup de courage.

André Gerin


Jean-Louis Bertrand et le collectif Polex :

C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Léopold Figuères à l’âge de 93 ans.

Sa détermination communiste était restée intactes jusqu’aux derniers instants. Membre du Comité central de 1945 à 1976, directeur des Cahiers du communisme, auteur de très nombreux articles. Il a écrit de nombreux ouvrages dont « le trotskysme, cet anti-léninisme ». Son dernier livre publié en 2010, « Capitalisme, socialisme(s), communisme », peut être un document de référence pour la formation des communistes.

Député des Pyrénées-Orientales à la Libération. Il a été le maire de Malakoff de 1965 à 1996. De la résistance à l’action anti coloniale il a été de toutes les luttes qui ont marqué l’histoire du PCF.

Dès les années 80, il met en garde la direction du Parti contre les choix opportunistes qui n’allaient cesser de s’accentuer. Contre toutes les attaques de l’anticommunisme qu’elles viennent de gauche ou de droite, affirmant son refus de la repentance et de l’autodestruction, Léo Figuères aura été de ces quelques dirigeants historiques du PCF qui n’ont rien laissé passer, qui ont poursuivi le combat pour la classe ouvrière et pour que le PCF redeviennne le parti du communisme libérateur.

Nous prions sa famille, ses camarades, ses amis de recevoir nos sincères condoléances.

Jean Louis Bertrand

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