Création de l’association de Défense du Patrimoine Nucléaire et du Climat (PNC-France)

, popularité : 2%

La création de cette association avec des personnalités diverses dont des députés de presque tous les groupes politiques, avec les communistes André Chassaigne et Sébastien Jumel, marque le besoin de briser le faux consensus médiatique de la "transition énergétique". Pour les communistes, il est de plus en plus clair qu’il s’agit d’un discours visant à masquer la réalité d’une transition de marchandisation et privatisation de l’électricité. Tout ce qui contribue à éclairer les enjeux technologiques, industriels, et donc économique et sociaux, est le bienvenue.

C’est pourquoi son argumentaire et son manifeste nous paraissent avoir leur place sur ce site.

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Mesdames, Messieurs

Comme vous le savez, l’année 2020 a vu l’arrêt des 2 réacteurs de Fessenheim et du programme de recherche sur la 4ème génération, tandis que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) prévoit l’arrêt de 4 autres réacteurs avant 2028, puis de 8 autres avant 2035, ce qui expose le pays à de grandes déconvenues énergétiques, environnementales et financières.

Cédant à une idéologie anti-nucléaire d’un autre âge, relayée par de puissants lobbies, les Pouvoirs Publics, sans le dire clairement, orientent la France vers un affaiblissement dangereux de la filière, voire une sortie du nucléaire. Cette orientation est d’autant plus paradoxale que la France, grâce au nucléaire, est le seul grand pays dont la production d’électricité est déjà décarbonée.

Ces décisions irrationnelles sont d’une portée considérable :

  • Dégradation du bilan carbone de la France, par la réduction de la production pilotable d’électricité décarbonée.
  • Coût énorme  : financier, industriel, social (prix pour les consommateurs), environnemental …
  • Crises économique et sociale dans les territoires impactés
  • Risque de délestages dès cet hiver, voire de « black-out » catastrophique.

Les décisions irréversibles déjà prises et celles qui sont annoncées nous ont conduits à créer une :

Association de Défense du Patrimoine Nucléaire et du Climat (PNC-France)

que j’ai l’honneur de présider.

Connaissant l’attention que portent les élus à la prospérité de leurs collectivités et territoires d’élection, je sais qu’ils ont à cœur d’en défendre le patrimoine. Or, au moment même où l’énergie nucléaire est mondialement reconnue comme étant incontournable pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, le patrimoine nucléaire français est en grand danger.

Cette filière industrielle avec ses 225 000 emplois - dont de nombreux dans votre région (directement et surtout indirectement) - doit être protégée.

Un site internet pnc-France.org est en cours de finalisation et nous vous informerons de son ouverture. Il comprendra des pages régionales pour lesquelles nous ne manquerons pas de vous contacter afin de les rendre vivantes.

En nous retournant le bulletin d’adhésion joint, vous rendrez l’association PNC-France plus forte, plus efficace pour défendre l’intérêt général et l’avenir économique et social de votre territoire.

Bien cordialement,

Bernard Accoyer

Ancien Président de l’Assemblée Nationale

Pièces jointes :

Comité de soutien et présentation générale Bulletin d’adhésion

Les fondateurs

ACCOYERBernardAncien Président de l’Assemblée Nationale, Médecin
BRECHET Yves Académicien des Sciences
BRETTE Jean-Philippe Informaticien
MASUREL Jacques Ancien dirigeant d’entreprise
NIFENECKER Hervé Physicien nucléaire
POIZAT François Ingénieur

Le comité de soutien

AUBERTJulienDéputé
AURENGO André Académicien des Technologies
BATAILLE Christian Ancien Député
BECHTEL Marie-Françoise Ancienne Députée, ancienne directrice de l’ENA
BENABID Alim-Louis Académicien des Sciences / Prix Lasker
BRENDER Claude Maire de Fessenheim
BREON François-Marie Climatologue
BRULIN Céline Sénatrice
CAILLETAUD Marie-Claire Conseillère au Conseil Economique, Social et Environnemental
CARA Michel Géophysicien
CHASSAIGNE André Député
CHEVENEMENT Jean-Pierre Ancien Ministre
COHEN-TANNOUDJI Claude Académicien des Sciences / prix Nobel
COUTTERAND Sylvain Glaciologue
DESTOT Michel Ancien Député
DURIEUX Bruno Ancien Ministre
DUTHEIL Françoise « Ecologie Radicale Information  »
FISCHER Claude Directrice des « Entretiens Européens  »
GALLOIS Louis Ancien Président de la SNCF
HABIB David Député
HERZOG Philippe Ancien Député européen
HETZEL Patrick Député
HUTIN Christian Député
JUMEL Sébastien Député
KERBOUL Claire Physicienne Nucléaire
KLEIN Etienne Académicien des Technologies et philosophe
LEHN Jean-Marie Académicien des Sciences / prix Nobel
LONGUET Gérard Ancien Ministre, Sénateur,
MACHENAUD Hervé Académicien des Technologies
MARITON Hervé Ancien Ministre
MONTEBOURG Arnaud Ancien Ministre
PERCEBOIS Jacques Economiste
PIEDNOIR Stéphane Sénateur
RICHET Sébastien Ingénieur
ROUSSEL Isabelle Professeur de Climatologie
SCHELLENBERGER Raphaël Député
SOTURA Jean-Pierre Ancien Commissaire à la Commission de Régulation de l’Energie
VEDRINE Hubert Ancien Ministre
VERPILLIERE (De LA) Charles Député

Ces personnalités ont soutenu le texte ci-après :

Le réacteur 1 de Fessenheim a été arrêté en février 2020 et le réacteur 2, le 30 juin. Les deux réacteurs produisaient ensemble environ 12 TWh (térawattheures) par an, ce qui procure un revenu annuel de 500 millions d’euros. Un tel revenu correspondrait à celui d’un patrimoine de 9 milliards d’euros (sur la base d’une durée de vie des réacteurs de 40 ans et un taux d’actualisation de 4,5%).

Le Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE) est le principal pourvoyeur d’emplois et de financement de la région de Fessenheim. L’abandon de ce patrimoine n’a pas été justifié. Bien plus, le courant électrique pratiquement décarboné (12 grammes de CO2/kWh) produit par les deux réacteurs sera remplacé par celui importé d’Allemagne, essentiellement produit par des centrales au charbon (1000 gCO2/kWh). Alors que les deux réacteurs de Fessenheim sont mis à l’arrêt, une centrale à charbon de 1100 MW est mise en service de l’autre côté du Rhin, Datteln. En fin de compte l’arrêt de la centrale de Fessenheim se traduira par l’émission de 13 millions de tonnes de CO2 supplémentaires chaque année.

C’est un grave recul dans la lutte contre le réchauffement climatique, alors que la France se veut en pointe dans les accords de Paris. Avec un mix électrique décarboné à 95% grâce aux 72% de nucléaire, toute fermeture de réacteur et son remplacement par une énergie renouvelable intermittente, ne peut qu’aggraver nos émissions de gaz à effet de serre en l’absence actuelle de capacités de stockage. En fermant Fessenheim avant, le raccordement de l’EPR de Flamanville, comme cela était prévu, ce recul environnemental était inévitable.

La prochaine étape de la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité prévoit l’arrêt de 12 autres réacteurs d’ici 2035.

En août, a été annoncé l’arrêt du programme expérimental ASTRID, réacteur à neutrons rapides de 4ème génération. Pourtant plus de 500 personnes et 800 millions d’euros avaient été engagés pour ce programme résolvant à la fois la question du combustible et celle des déchets, ceux-ci étant recyclés et transformés en … combustible.

Cet arrêt est mortifère ; en effet la 4ème génération, fermant le cycle de l’uranium, constitue la clef de voute de la filière française, et notre stratégie de fermeture du cycle est reconnue par toutes les grandes nations nucléaires. La filière à neutrons rapides est considérée comme la plus avancée dans cette stratégie, elle est explorée par la Chine, la Russie, l’Inde et le Japon. La décision d’abandonner cette filière compromet l’avenir des usines de La Hague et de Marcoule, démultiplie les besoins d’enfouissements, surtout elle est un gigantesque gaspillage puisqu’elle conduit à considérer comme de vulgaires déchets nos réserves d’uranium appauvri, quasi inépuisables, disponibles pour les réacteurs de 4ème génération,

Sans le dire clairement, les pouvoirs publics orientent la France vers une sortie du nucléaire. Or, celui-ci constitue un patrimoine scientifique et technique unique au monde. Ce patrimoine, constitué entre 1939 et 1997, est estimé à 320 milliards d’euros. La filière nucléaire, dont les enjeux stratégiques, environnementaux, économiques et sociaux sont majeurs, doit rester pilotée par les pouvoirs publics et portée par une entreprise dans laquelle l’Etat est décisionnaire. Une description détaillée de ce patrimoine est donnée dans l’annexe au présent document.

Alors que la sécurité de nos installations est contrôlée par l’agence nationale la plus exigeante au monde et que le stockage des déchets est, malgré des polémiques politiques, résolu, nous pensons que défendre ce patrimoine exceptionnel est, à la fois, urgent et nécessaire aux plans économique et climatique. Sur ce dernier plan, il place en effet la France comme de loin le pays du G7 le plus vertueux.

En l’état actuel des technologies « renouvelables » et des moyens de stockage qu’elles imposent fatalement, sachant qu’il faut, en raison de leur intermittence, installer 6 fois la puissance attendue desdites EnR, les hypothèses de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie visant à fermer 4 tranches en plus de Fessenheim avant 2028, puis encore 8 avant 2035, ne sont pas réalistes. Elles exposent la France à de vastes coupures d’électricité et à de graves déconvenues environnementales et financières.

Alors que de nombreux pays dans le monde, particulièrement en Asie, ont maintenant recours, à marche forcée, au nucléaire, pourquoi faudrait-il que la France abandonne cet avantage à la fois compétitif au plan économique et indispensable pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre ? Pourquoi faudrait-il que la France, riche de ce capital économique, industriel, scientifique et culturel, abandonne ce patrimoine ? Qui voudrait, sciemment, désarmer et affaiblir ainsi notre pays ?

C’est dans cet esprit que nous vous proposons de vous associer à la création d’une « association de défense du patrimoine nucléaire et du climat  », soutenue par d’éminentes personnalités dont vous trouverez ci-après la liste.

Ce collectif, de sensibilités et horizons très divers, vise uniquement l’intérêt général. Ouvert à tous, il réunira, dans l’intérêt du climat et des consommateurs, l’ensemble des salariés de la filière qui compte 225 000 bons connaisseurs du sujet. Il rassemblera aussi des élus décidés, au nom de la puissance économique, industrielle et scientifique de la France, à défendre leur territoire et leurs installations nucléaires afin de conforter la France dans sa première place

pour les émissions de gaz à effet de serre des pays du G7 et, ainsi, prendre part à la décarbonation prioritaire d’un marché mondial de l’énergie en plein bouleversement.

Par souci de transparence, la liste des élus adhérant à notre démarche sera accessible au public, de même que la composition du comité de soutien ci-avant.

Au moment où notre pays va devoir se remettre d’une crise sanitaire et économique sans précédent et faire face à de graves impératifs climatiques, nous espérons, Madame, Monsieur, que vous nous ferez l’honneur de rejoindre notre association pour défendre le patrimoine nucléaire français, source de pouvoir d’achat pour les ménages, de compétitivité pour l’ensemble du tissu industriel national et de sauvegarde du climat.

Les fondements de notre démarche « PNC-France  »

Un patrimoine scientifique et technique

« L’histoire d’amour  » entre la France et l’énergie nucléaire est la plus ancienne du monde. Elle débute dès 1939 lorsque, avec la collaboration de Francis Perrin qui apporte au groupe de Frédéric Joliot cette notion de « masse critique  » d’uranium nécessaire pour entretenir la réaction en chaîne, l’équipe dépose ses idées sous la forme d’une série de brevets au nom du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Le premier brevet, déposé le 1er mai 1939, est intitulé « Dispositif de production d’énergie  ».

Dès la Libération et l’installation de son gouvernement, le général de Gaulle marqua son intérêt pour l’énergie nucléaire en créant, le 18 octobre 1945, le CEA sous la direction de Fréderic Joliot, nommé Haut-Commissaire à l’Energie Atomique. Le premier réacteur nucléaire français, la pile Zoé, démarrait dès le 15décembre1948.Ce réacteur de démonstration n’était pas destiné à produire de l’énergie, mais, avec lui, la France rejoignait le club restreint des pays maîtrisant la technologie nucléaire : USA, URSS, Canada et Grande Bretagne.

Le général de Gaulle avait l’intention de doter la France de la bombe atomique. Ses successeurs à la tête de l’Etat, en particulier Pierre Mendès-France, maintinrent cet objectif. Il fallait produire les matériaux fissiles nécessaires, soit du plutonium 239, soit de l’uranium 235. C’est ainsi que fut construit le réacteur G1 à Marcoule, mis en service en 1956. Ce réacteur fut le prototype des réacteurs UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz). EDF et le CEA passèrent un accord pour ajouter à ce réacteur une installation de production d’électricité. G1 fut ainsi le premier réacteur électronucléaire européen.

Toujours à Marcoule, fut réalisé un atelier d’extraction du Plutonium (UP1, mis en service en 1958) qui servit de modèle pour l’usine de La Hague. Le combustible du réacteur G1 était fabriqué dans l’usine du Bouchet.

La première expérience de bombe A française « Gerboise Bleue  » utilisait le plutonium 239. Le général de Gaulle souhaita que la France dispose de l’approche alternative, celle de l’uranium 235. En 1958 il fut décidé de construire une usine d’enrichissement d’uranium à 90% à Pierrelatte. Au fur et à mesure du remplacement des réacteurs UNGG par des « réacteurs à eau pressurisée  » (REP) les besoins en uranium moins enrichi augmentaient. Les compétences acquises avec la réalisation de l’usine de Pierrelatte permirent à la France de proposer et de réaliser l’usine Eurodif, sur le site du Tricastin, qui fournit en combustible la majorité des réacteurs à eau (pressurisée REP et bouillante REB) européens.

Les physiciens avaient montré que des réacteurs utilisant le plutonium 239 comme combustible étaient capables de régénérer le plutonium brûlé à partir de noyaux d’uranium 238 mélangés au plutonium. Grâce à cette

« surgénération  », l’efficacité d’utilisation de l’uranium naturel dans les réacteurs électronucléaires était multipliée par 100. Une équipe de chercheurs du CEA, dirigée par Georges Vendryes, se rendit aux USA pour observer le fonctionnement du premier réacteur mettant en œuvre le concept de surgénérateur (BR1). La France pouvant fabriquer du plutonium 239 sur le site CEA de Marcoule, G. Vendryes et son équipe proposèrent au CEA de réaliser un réacteur surgénérateur d’essai. La surgénération ne pouvant être obtenue qu’avec des neutrons rapides, et ne pouvant donc utiliser l’eau comme modérateur, l’extraction de la chaleur produite devait être faite par du sodium liquide. Le projet reposait sur un tour de force technologique. A Cadarache, la construction du petit réacteur RAPSODIE (rapide sodium, 40 MW) commença en 1959 et le réacteur divergea en 1967.

Dès 1969, à Marcoule, le CEA et EDF entreprirent la construction du réacteur Phenix (250 MW) qui divergea en 1973 et fournit de l’électricité au réseau EDF jusqu’en 2009, avec un arrêt définitif l’année suivante. C’est ainsi qu’en 2010, la France était le seul pays contrôlant l’ensemble du cycle de production d’électricité d’origine nucléaire, depuis l’extraction du minerai d’uranium jusqu’à la surgénération du plutonium.

Cet immense patrimoine scientifique et technique fut la cible d’attaques du mouvement anti-nucléaire qui avait pris naissance aux USA dès 1972 dans une étrange alliance entre le mouvement environnementaliste (rapport Meadows,

« Halte à la croissance  !  ») et l’industrie charbonnière qui voyait d’un mauvais œil le développement de la production d’électricité par les centrales nucléaires.

Le premier succès du mouvement antinucléaire fut l’abandon du projet de centrale nucléaire à Plogoff en 1981, et le deuxième, sous la houlette de Mesdames Lepage et Voynet, la mise hors-jeu du réacteur Super-Phénix à Creys- Malville en 1998. Le tout récent arrêt du projet ASTRID laisse désormais le champ des réacteurs du futur libre pour la Russie, la Chine et l’Inde.

Un patrimoine industriel et social

Les réacteurs G1, G2 et G3 avaient pour objectif principal la fabrication de plutonium 239 pour la force de frappe française. Mais ces réacteurs, construits en collaboration avec EDF, pouvaient aussi injecter de l’électricité sur le réseau. Le premier objectif étant atteint, le second s’imposa et EDF en devint l’acteur principal. Les 6 réacteurs UNGG suivants à Chinon, Saint Laurent-des-Eaux et Bugey furent construits et gérés sous l’autorité d’EDF, avec l’aide du CEA et de GAAA. La divergence de ces réacteurs s’étala entre 1963 et 1972. EDF se hissa ainsi au premier rang des maîtres d’œuvre de chantiers de réacteurs.

En 1967, il avait été prévu de construire, en collaboration avec la compagnie allemande RWE, 2 réacteurs UNGG à Fessenheim, ceci malgré le rapport Horowitz-Cabanius qui avait montré que les réacteurs PWR de Westinghouse étaient plus compétitifs. Finalement, le président Pompidou se rallia aux conclusions de ce rapport et autorisa EDF à construire 2 réacteurs REP sous licence Westinghouse à la place des 2 UNGG. Framatome, dépositaire de la licence put retrouver sa liberté en 1981.

En 1972, 3 réacteurs REP de 900 MW étant en construction à Fessenheim et au Bugey, Framatome et la Direction de l’Equipement d’EDF (alors dirigée par un organisateur hors pair, l’ingénieur des Ponts Michel Hug, décédé il y a juste un an, dans un silence absolu …) étaient prêts à relever le défi représenté par le plan Messmer. C‘est ainsi que 54 réacteurs REP furent raccordés au réseau entre 1977 et 1990, un exploit unique et qui reste admiré dans le monde entier.

Ces réacteurs sont répartis dans 19 CNPE (Centres Nucléaires de Production d’Electricité) 1.

Avant l’arrêt des réacteurs de Fessenheim, ces 58 réacteurs français cumulant une puissance de 63 GW produisaient en moyenne 380 TWh par an, soit une production moyenne de 6 TWh par GW installé et par an. La CRE a fixé le tarif, dit ARENH2, du MWh issu des réacteurs nucléaires à 42 € (inchangé depuis 2012, malgré l’inflation !), ce qui correspond à un chiffre d’affaire de 250 millions d’euros par GW, soit un CA annuel du parc nucléaire français de 16 milliards d’euros, correspondant à un patrimoine de 320 milliards d’euros3, ou 5 milliards d’euros par GW installé. Le nombre de réacteurs par site de production (CNPE) varie entre 2 et 6. Chaque réacteur est source d’environ 300 emplois EDF, auxquels il faut ajouter environ le même nombre de salariés des entreprises sous-traitantes, sans parler des voisins impactés, environ 2 millions sur tout l’hexagone.

Un patrimoine climatique

Les études menées dans le cadre du programme Externe de l’Union Européenne, pour les émissions de CO2 dans la production d’électricité, donnent les valeurs suivantes :

Technologie

Charbon

Gaz

Hydraulique

Eolien

Solaire

Nucléaire

gCO2/kWh 1024 491 6 15 45 16

Tableau 1 : Emissions de CO2 selon la technologie de production d’électricité.

Résultats obtenus dans le cadre du programme Externe de l’UE (Berger A. et al Int. J. Global Energy Issues, Vol. 40, Nos.1/2, 2017)

L’utilisation massive du nucléaire par la France pour produire son électricité se traduit par de faibles émissions de CO2 en comparaison avec les pays du G7 et la Chine, par exemple, comme illustré ci-après :

Pays

CO2/hab (en tonnes)

France 4,32
Italie 5,29
Royaume Uni 6,00
Allemagne 8,82
Japon 9,35
USA 15,57
Canada 15,7
Chine 6,59

Tableau 2 : Emissions de CO2 par habitant pour les pays du G7 et la Chine

1 Belleville, Blayais, Bugey, Cattenom, Chinon B, Chooz B, Civaux, Cruas, Dampierre, Fessenheim, Flamanville, Golfech, Gravelines, Nogent, Paluel, Penly, Saint Alban, Saint Laurent B, Tricastin.

2 Tarif fort avantageux permettant aux concurrents d’EDF d’avoir cet « Accès Règlementé à l’Energie Nucléaire Historique  » !

3 Sur la base d’une durée de vie de 40 ans et d’un taux d’actualisation de 4,5%

De bonnes performances environnementales

Pour ce qui concerne les atteintes à la biodiversité, on peut considérer qu’elles seront d’autant plus grandes que la surface « sacrifiée » à la production sera grande. Le Tableau 3 donne la surface, en km², qui serait nécessaire pour produire 500 TWh par an (environ la consommation française) selon les technologies :

Technologie

Nucléaire

Fossiles

Solaire

Eolien

Biomasse

Empreinte 4 10 200 1200 5000

Tableau 3 :

Empreinte : surface pour laquelle la biodiversité est gravement atteinte au sol, selon les différentes technologies de production d’électricité de 500 TWh

Une peur injustifiée

Au regard de ses avantages environnementaux, on comprend mal pourquoi le parti écologiste français maintient son hostilité au nucléaire. Les deux raisons principales justifiant cette attitude, assez paradoxale, sont les risques associés à cette énergie et la problématique de la gestion des déchets.

Une étude comparative des risques associés à la production d’électricité a été menée par l’Union Européenne. Ses principaux résultats, résumés par la revue Forbes, réservent quelques surprises :

Technologie

Charbon

Pétrole

Gaz

Biomasse

PV

Eolien

Hydro

Nucléaire

Décès/1000 TWh 170000 36000 4000 24000 440 150 1400 90

Tableau 4 :

Nombre de décès calculé pour la production de 1000 TWh (deux fois la consommation française) à partir des données observées pour différentes techniques de production d’électricité (Berger A. et al Int. J. Global Energy Issues, Vol. 40, Nos.1/2, 2017)

Le parti écologiste a toujours ignoré ces résultats … Reste la question des déchets.

Remarquons d’abord que le volume des déchets issus du nucléaires est extrêmement faible4

5 et que la réduction, voire la sortie du nucléaire, ne règlera pas cette question, puisque ces politiques réduiront ou supprimeront des compétences sans pour autant s’affranchir des déchets préalablement accumulés.

Ces déchets sont actuellement suivis et gérés avec grand soin par l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RadioActifs)6. Cette agence veille à ce que sa « Règle Fondamentale de Sûreté  » (RFS), qui limite la dose acceptable d’irradiation supplémentaire des populations locales à moins de 10% de la radioactivité naturelle moyenne en France, soit appliquée. De fait, aucun accident sérieux n’a eu lieu depuis plus de 40 ans et, comme prévu par la loi, l’enfouissement des déchets ultimes est prévu dans le site de Bure, actuellement en cours d’évaluation.

Les riverains actuels des sites de stockage géologique et leur lointaine descendance ne risquent donc rien…

4 Huffer, É. & Nifenecker, H. (2019). S’affranchir des énergies fossiles dès 2060 grâce au nucléaire. Annales des Mines - Responsabilité et environnement, 95(3), 102-109. doi:10.3917/re1.095.0102.

5 70 tonnes par an à comparer aux 11 millions de tonnes de déchets dangereux rejetés annuellement par l’industrie.

6 https://www.andra.fr/sites/default/files/2017-12/266.pdf

73, rue du Château

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

contact@pnc-france.org tresorier@pnc-france.org (06 88 85 36 41)

Je souhaite adhérer à l’association de

Défense du Patrimoine Nucléaire et du Climat (PNC-France)

www.pnc-france.org

Nom : …………………………………………. Prénom(s) : ……………………………………………….…………

Adresse : ……………………………………………………………………………………………………………….……..

Code Postal : …………………….. Ville :…………………………………………………………………...............

Téléphone : ………………………...….…

Courriel : ………...………………………………..……………@.............................................................

Profession / organisation : ………………………………………………………………... Age : ……………….

Mandat (circonscription, département, collectivité, …) : ………………………………………….…..

Cotisation simple

Cotisation bienfaiteur (> 40 €)

………..… 30 €

………………..€

    • J’émets un virement bancaire sur l’IBAN FR78 2004 1010 0721 8391 7W03 895
      ou
    • Je joins un chèque de€ à l’ordre de « PNC-France  ».

Signature :le ……………………/……/……..

Bulletin à retourner au Trésorier :François POIZAT

9, rue du Brûlet

69110 SAINTE-FOY-LES-LYON

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).