Contre le racisme, pour la République (Déclaration du PCF)

, popularité : 2%

Voici le texte adopté par le PCF qui a refusé de signer celui de l’appel à la manifestation contre l’islamophobie. Ce texte me va tout à fait. La question de savoir s’il fallait aller ou non à la manifestation vu par qui elle était lancée, à savoir une extrême-droite proche de l’intégrisme et sous, de fait, une dénonciation de la laïcité dans un contexte où tout est fait pour monter ce genre de problème pour renforcer la fausse alternative Macron-Le Pen ? Je suis partagée là-dessus, d’un côté je crois qu’effectivement ceux qui sont blessés dans leur identité souvent familiale ont du mal à comprendre que le PCF ne soit pas à leurs côtés et comparer cette nécessité d’y aller avec le débat sur les gilets jaunes me parait inexact, parce que la dimension de classe de ces derniers était évidente. Je crois qu’il faut y compris entamer un vrai dialogue avec les couches populaires d’origine immigrée et que celui-ci doit dénoncer le piège de cette fausse alternative, recréer l’unité sur la base des souffrances communes en matière de droit à la santé et à l’éducation. Être plus proche de leur vision de la mondialisation, par exemple, la plupart de ceux qui sont politisés sont très sensibles aux expéditions néo-coloniales contre l’Irak et la Syrie, très anti-USA. Bref les éléments du dialogue sont beaucoup plus riches que ces âneries sur le voile, sur soit une soumission, soit une mode, que l’on entame le dialogue avec ce monde algérien en particulier sur sa soif de liberté et son refus de la corruption. Le PCF a donc décidé de se rendre à la manif sur des bases qui lui sont propres, je partage les bases et j’accepte la décision collective, mais je plaide pour que le PCF continue à chercher sa voie propre sur des bases de classe avec non pas « les musulmans », mais des gens prolétarisés avec une conscience internationaliste forte. Le PCF est très bien placé pour entamer ce dialogue, encore faut-il qu’il soit capable d’en retrouver les bases réelles, y compris en dénonçant le piège électoral Le Pen-Macron (note de Danielle Bleitrach).

Contre le racisme, pour la République

Un climat pestilentiel et menaçant s’installe en France. Des appels ignobles contre nos concitoyens de confession ou culture musulmanes, ou supposés tels, n’ont cessé de s’accumuler.

Le racisme est toujours un appel au meurtre. L’attentat commis le 28 octobre, par un militant d’extrême droite, contre la mosquée de Bayonne, est un signal d’alarme. Hier, des Juifs avaient eux-mêmes été les cibles de tueurs animés par la haine de l’Autre.

Peu avant, deux élus d’extrême droite de la région Bourgogne-Franche-Comté s’en étaient pris à une mère de famille portant le voile. Dans le même temps, les stigmatisations de mères musulmanes accompagnatrices de sorties scolaires se sont multipliées. Et les tags racistes maculent diverses mosquées.

Voilà même que l’on suggère, dans des discours publics, l’épuration ethnique de notre pays, et l’un des auteurs de cette haine s’exprime quotidiennement sur une chaîne d’information en continu.

Il est grand temps de prendre la mesure de la menace : plusieurs centaines de militants d’extrême droite sont actuellement fichés « s » et ils représentent un sérieux danger pour notre pays. Toutes les enquêtes démontrent qu’ils ont la volonté de commettre des exactions contre des élus, des personnalités ou locaux politiques, des imams, des musulmans ou des juifs.

Le président de la République porte une lourde responsabilité dans cette dérive qui défigure la France héritière des Lumières, de la Révolution française, des combats pour la République de l’égalité et de la fraternité.

Pour détourner les Français de l’exaspération que suscite la politique de son gouvernement, il a ainsi désigné « l’immigration » comme le problème actuel des « classes populaires ». Reprenant les mots de l’extrême droite, il n’a pas hésité à assimiler « fait migratoire » et « fait religieux ». Sous prétexte de lutter contre le terrorisme intégriste, il est allé jusqu’à en appeler à une « société de vigilance », au risque de donner naissance à une société de la suspicion généralisée, voire de la délation.

En amalgamant, comme il le fait, immigration, droit d’asile, islam, intégrisme et terrorisme, Monsieur Macron contribue à une dérive porteuse d’affrontements communautaristes, de violence.

Il devient d’une extrême urgence de dire « Stop » !

Ce ne sont pas l’immigration ou les musulmans qui menacent notre pays dans sa cohésion. Ce sont l’austérité, le chômage et la précarité, les fins de mois difficiles d’une majorité de Français, les dévastations incessantes de l’environnement, la remise en cause du droit à la retraite et de la solidarité entre les générations, la casse des services publics, le creusement des inégalités territoriales, le déchirement de notre tissu industriel, les discriminations à l’encontre des jeunes et des habitants des quartiers populaires, les attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTI, le recul de la démocratie.
Ce qui ronge la France comme un cancer, c’est un capitalisme prédateur, qui menace l’avenir des humains autant que celui de la planète

Hommes et femmes de gauche, démocrates et républicains, il nous appartient de nous lever pour le dire toutes et tous ensemble.

Des manifestations contre le racisme se préparent dans toute la France, et à Paris le 10 novembre « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l’islamophobie ! ». D’autres rassemblements seront appelés « Pour la République, pour la laïcité, contre le racisme ».
Ils doivent être l’occasion de nous opposer massivement au racisme antimusulman, à l’antisémitisme, à toutes les manifestations de discrimination, à toutes les incitations à la haine religieuse. De réaffirmer les principes de la République, qui ne reconnaît que des citoyens égaux en droits, quelles que soient leurs origines, la couleur de leur peau, leurs croyances, leurs genres et leurs orientations sexuelles. De défendre la laïcité contre toutes les attaques dont elle fait l’objet, car loin d’opposer les citoyens et les citoyennes, elle est la condition de l’émancipation de chacune et chacun. De dire que c’est dans la conquête de la justice sociale et d’une citoyenneté profondément renouvelée que notre peuple renouera avec son histoire et refondera le vivre-ensemble.

C’est pour défendre ces objectifs, que le Parti communiste français appelle à manifester partout en France.

7 novembre 2019

Voir en ligne : Sur le site du PCF

Brèves Toutes les brèves

Navigation

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).