Le gouvernement colombien se plante sur les droits humains
Assassinats, tortures, persécution et 6 millions de victimes Par Eliecer Jiménez Julio, Genève, Suisse

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Eliecer Jimenez Julio est journaliste colombienne du Parti Communiste en exil politique en Suisse.

La systématisation et la généralisation des assassinats, des tortures, des mauvais traitements, des déplacements forcés, de la surpopulation dans les prisons colombiennes, des détentions de défenseurs des droits humains, la stigmatisation et la judiciarisation des organisations sociales qui réclament pacifiquement et dignement des droits et des garanties et qui sont qualifiées de terroristes par l’État colombien, ainsi que la consécration de ressources économiques immenses à la guerre au détriment de l’éducation et de la protection de l’enfance colombienne ont été dénoncées comme des pratiques constantes de violation des droits humains par le gouvernement de ce pays sud-américain..

C’est ce qu’ont dénoncé, ce mercredi 26 mars, diverses organisations internationales qui veillent à la défense des droits humains et la représentante du gouvernement suisse devant l’ONU, lors de la 25ème session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU dont le siège est à Genève en Suisse et devant lequel la Haut Commissaire, Navi Pillay, a présenté un rapport dans lequel, bien qu’ayant souligné l’action de l’État dans la recherche d’une issue négociée au conflit armé interne, elle s’est montrée dure et sévère dans ses recommandations exhortant le gouvernement à s’acquitter « avec détermination de ses obligations internationales en ce qui concerne la réalisation progressive des droits économiques, sociaux et culturels » et le priant « d’élaborer et d’appliquer une politique qui assure la représentativité à tous les niveaux des institutions publiques sur la base de l’ethnie, du genre, entre autres critères ».

Le rapport noir et terrifiant de l’ONU sur la Colombie précise que « en décembre 2013, on comptait près de 6 millions de victimes du conflit armé, dont plus de 5 millions de déplacés internes, que le respect des droits à la vie et à l’intégrité de la population civile durant les opérations militaires demeure une grande préoccupation puisqu’on assassine des civils et que ces faits récurrents sont considérés comme des “erreurs militaires ou inévitables”, sans que les commandants militaires n’assument leurs responsabilités institutionnelles ou sans que les interrogatoires illégaux d’enfants et les attaques de la force publique contre les protestations pacifiques soient considérés comme une violation des droits humains ». La Haut Commissaire a également exprimé sa préoccupation face aux déclarations répétées de hauts fonctionnaires du gouvernement qualifiant les protestations d’œuvre de groupes armés.

L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Fondation Solidaridad con los Presos Políticos (FSCPP), l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), de France, la Fondation Danielle Mitterrand-France Libertés, Amnesty International et la Corporación Colombiana de Juristas, entre autres, ont toutes été d’accord dans leurs interventions pour dénoncer et démentir le représentant du gouvernement colombien qui avait affirmé quelques minutes auparavant que : « en Colombie, on respecte et on ne viole pas les droits humains et on ne criminalise pas la protestation sociale », ce qui a fait rire les personnes présentes, le fonctionnaire ayant ignoré au passage les près de dix mille prisonniers politiques existant dans le pays, la corruption dans toutes les institutions de l’État, notamment les Forces armées et la Police, ainsi que l’absence de garanties pour une véritable participation de l’opposition aux élections et, au fond, l’absence réelle et véritable d’une volonté de paix du gouvernement colombien dans la recherche d’un climat propice aux changements sociaux, économiques et politiques de fond qui répondent aux besoins de la population colombienne pauvre, soit plus de 75% de la population totale, gouvernement qui, occupé à livrer les richesses nationales aux multinationales étrangères, demeure obnubilé par sa politique de guerre et de terre dévastée.

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Amnesty International a insisté sur la nécessité de rechercher la paix en Colombie, mais pour cela, il faut en finir avec les groupes paramilitaires ; la représentante du gouvernement suisse a fait part de sa préoccupation face à la répression qu’exerce le gouvernement contre les protestations sociales, l’OMCT a appelé l’attention sur le fait « que la juridiction militaire continue de connaître des cas de tortures et l’invisibilité du crime » ; tandis que France Liberté, qui s’appuie pour son travail sur l’Association "ON y Va", a insisté sur le fait que « l’État viole ouvertement des droits reconnus internationalement (tels que ceux envisagés dans les articles 5, 8, 23 et 25 de la Charte interaméricaine des droits et, qui plus est, ignore 10 Jugements de la Cour constitutionnelle colombienne) ». On poursuit ceux qui s’organisent et protestent puisqu’ils sont taxés de "terroristes" et deviennent des "ennemis internes" à éliminer.

Et d’ajouter que : « Le cas récent le plus flagrant de la tornade de violations des droit humains en Colombie est la destitution par voie administrative du maire de Bogotá élu par un vote populaire, M. Gustavo Petro Urrego ». L’organisation française a insisté : « Une fois de plus, cette violation des droits humains compromet dangereusement la recherche de la paix et de la fin de la guerre dans le pays, effort qui requiert la participation décidée et claire de la Communauté internationale sur la voie de l’observation et du respect réels des droits des 46 millions de Colombiens ».

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