Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
A qui nous adressons-nous, à la "gauche" ou à la classe ouvrière ? Intervention de Pasquale Noizet (Paris) au CN du 11 mai 2012
Intervention non prononcée (faute de temps : il en fallait pour que les camarades du CN puissent développer leurs rêves de "réorienter l’Europe" !)
Que voulons-nous ? A qui nous adressons-nous au parti à travers le front de gauche ? A la gauche, nous l’avons compris mais ne faut-il pas s’adresser aussi aux abstentionnistes souvent issus de la classe ouvrière et à celles et ceux qui se sentant délaissés par les politiques de gauche et de droite ont voté FN ?
L’extrême droite monte en Europe et s’y développe à cause de son fonctionnement antidémocratique laissé aux mains de la finance. Le parti communiste à travers le front de gauche reçoit un écho favorable de ce que l’on qualifie souvent de classe moyenne, travailleurs de la fonction publique notamment, mais demeure peu crédible pour une partie conséquente du peuple qui subit la crise de plein fouet. Ces accidentés du système capitalistes sont les plus extrémistes dans leurs revendications, nous le savons, mais n’est-il pas de notre devoir de répondre à leurs inquiétudes, voire à leurs peurs par des réponses et des actions concrètes sur l’emploi, les délocalisations, la désindustrialisation et l’incidence de l’Euro sur le pouvoir d’achat ?
Ce repli qui s’étend à toute l’Europe est très inquiétant. La situation de la Grèce est une question centrale. La position du parti communiste sur la dette doit s’affirmer et dénoncer haut et fort les pouvoirs de la BCE dont l’impact sur la politique des nations est très négative. La Grèce en est l’exemple frappant et alarmant. Je trouve d’ailleurs très déplacée la médiatisation faite à l’extrême droite grecque qui ne fait pourtant pas le score du Front national français.
En préparant les présidentielles, nous avions discuté de notre stratégie pour les législatives avec nos partenaires du Front de Gauche. Il ne faudrait pas oublier qu’il existe un rapport de force réel avec nos partenaires, le PCF étant le moteur du front de gauche avec des élus reconnus localement. Il n’est pas question de s’effacer au profit de nos partenaires et au dépend de nos élus qui sont sur le terrain et le « labourent » depuis de longues années sans en avoir pesé les conséquences pour l’avenir du parti.
J’ai écouté et entendu les arguments de notre camarade Hervé Poly et je pense que la situation qu’il vit à Hénin-Beaumont est très difficile, j’y suis sensible mais je reste dans le doute sur les chances de Mélenchon à remporter cette élection. Je regrette aussi que le PCF ne soit pas de front dans cette bataille plus que symbolique. Je n’aimerais pas que ce qui est un problème de fond sur le terrain devienne une querelle entre deux personnalités pour le seul plaisir des médias qui comme on le sait font et défont les réputations.
Lors du débat télévisé avec Sarkozy, Hollande n’est pas revenu sur le vote des français contre la constitution européenne non respectée par le gouvernement de droite. C’est une erreur qui, je pense, lui a coûté des voix mais aussi celles qui se sont ralliées au vote FN.
Concernant une participation des communistes au gouvernement social démocrate (évoquée par des camarades du CN), je vois mal le retour d’une gauche plurielle qui effacerait ainsi l’ardoise d’une expérience malheureuse qui aura laissé des traces dans le peuple (qu’il soit de gauche ou de droite). Sur cette question, la position (à ce jour) de Jean Luc Mélenchon a le mérite d’être claire.
Nous avons tout à gagner en demeurant crédible, en tant que communistes hors et dans le Front de Gauche.
Pasquale Noizet, le 11 mai 2012