À propos des mobilisations sur le « passe sanitaire » Une note de Christian Piquet, membre du CEN du PCF

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Cette note de Christian Piquet est à verser au dossier "Vaccination-Passe sanitaire" ; son point de vue permet d’alimenter de manière pertinante la réflexion sur le sujet...

D’évidence, la mobilisation de rue contre le « passe sanitaire » interpelle. Et elle fragmente l’ensemble du champ politique, à gauche en premier lieu, mais aussi à droite. En réunissant autour de 200.000 personnes chaque samedi depuis six semaines, sur l’ensemble du territoire national (217 villes concernées le 14 août), sans toutefois bénéficier du relais de forces organisées substantielles, elle apparaît comme s’enracinant dans la durée et acquérant une dynamique propre, ce qui en fait un événement politique pesant sur le débat public. Encore faut-il, le constat formulé, déterminer dans quel sens s’opère la dynamique en question.

Si ce mouvement a revêtu une telle ampleur, inédite au cœur d’un été, c’est bien sûr qu’il catalyse une exaspération diversifiée.

Il réagit ainsi à l’incohérence dont est porteuse l’obligation de présenter un « passe sanitaire », notamment dans un certain nombre de lieux publics (par exemple les terrasses de cafés ou de restaurants, alors que d’autres lieux ouverts ne sont pas assujettis à la même contrainte), de même qu’aux difficultés pratiques de sa mise en oeuvre dans des conditions plus que contestables sur le plan juridique. Il se nourrit du rejet massif des mensonges à répétition du pouvoir depuis le début de la pandémie. Il reflète la conscience, qui s’est au fil du temps installée dans la société, de l’inexistence d’une stratégie sanitaire cohérente du côté des gouvernants, conscience avivée par la situation d’extrême fragilisation que connaît notre système de santé publique, et singulièrement l’hôpital, sous l’impact des politiques néolibérales mises en oeuvre depuis des années. Il s’alimente du doute, compréhensible mais inévitable pour toute découverte médicale récente commençant à s’appliquer à toute une population, qui s’attache à des vaccins à propos desquels il existe encore peu de recul quant à ses possibles effets à long terme. Il apparaît comme une nouvelle protestation contre l’autoritarisme de l’exécutif, et particulièrement contre l’exercice solitaire du pouvoir par un président qui, bien que fort minoritaire dans le pays, impose ses décisions en s’affranchissant de tout débat contradictoire et en affichant son mépris pour le Parlement, les élus en général, les acteurs sociaux ou les professionnels de santé. Il procède en outre du sentiment que les décisions gouvernementales aggravent les inégalités de traitement entre citoyens, les mesures annoncées par Jean-Michel Blanquer pour l’école renforçant cette appréhension par les discriminations dont les enfants non vaccinés peuvent demain être l’objet. Il manifeste enfin la crainte — parfaitement justifiée — que le processus enclenché par la loi, adoptée à la hussarde en juillet, conduise à un énième recul, non seulement des libertés en général, mais également des droits sociaux (dès lors que vont notamment s’inscrire dans le droit commun des dérogations importantes aux protections garanties aux salariés par le Code du travail).

Il reste que, si les manifestations du samedi ont pu prendre, à propos de ces questions, des tonalités faisant écho aux combats portés par le mouvement social ces derniers mois, elles n’en auront pas moins aggravé les confusions politiques et régressions idéologiques que la période actuelle génère.

Que l’antimacronisme soit le ciment de la protestation, et que celle-ci trouve ses principaux soutiens dans le monde du travail et les classes populaires — 45% des 25-34 ans, 45% des employés, 40% des ouvriers et 47% des chômeurs s’y reconnaissent, même si seulement 34% de l’opinion l’approuvent, selon l’enquête Ifop publiée par le Journal du Dimanche du 15 août — ne saurait, à cet égard, occulter la reprise dans les cortèges de vitupérations anti-vaccins, d’apologies des médecines parallèles ou de réminiscences de croyances occultes, de théories complotistes et de slogans antisémites.

Un pareil moment s’avère particulièrement dangereux. Ces dérives ne se limitent, en effet, pas à des mouvances obscurantistes marginales, aux diverses composantes de l’extrême droite ou aux réseaux conspirationnistes. Par un effet de porosité qu’induit inévitablement par l’enchevêtrement des forces disparates rassemblées sur le rejet confus du système et du pouvoir en place, elles emportent avec elles des secteurs de la gauche et du mouvement social se prévalant généralement de leur « radicalité ». Il n’est, de ce point de vue, pas sans signification qu’un chercheur comme Laurent Muchielli, ait récemment pu publier, sur son blog de Mediapart et sur la base de données statistiques manipulées, un texte dénonçant la vaccination comme potentiellement « responsable de près de 1.000 morts » en France. Les errances d’une aire militante ou intellectuelle, qui dénonce depuis des années les Lumières et la pensée rationaliste en raison de la supposée caution qu’elles auraient apporté aux menées impérialistes de l’Occident ou au colonialisme, débouche dorénavant sur une dérive particulièrement préoccupante.

Plus généralement, l’ampleur prise par la protestation contre le « passe sanitaire » ne s’explique que par deux tendances lourdes caractérisant la situation française.

Elle nous renvoie d’abord à la délégitimation de toutes les formes de représentation et de tous les repères qui ordonnaient auparavant les confrontations politiques et idéologiques dans notre pays (mais aussi, sous des formes particulières pour chaque pays, au-delà de nos frontières). Cette crise de légitimité touche les partis et les mécanismes institutionnels plus globalement (on l’a vue à l’oeuvre à l’occasion de tous les scrutins depuis 2017, jusqu’aux départementales et aux régionales de cette année) ; elle n’épargne nullement les organisations syndicales (là encore, les résultats des dernières élections professionnelles dans le secteur privé en ont donné une indication) ou les associations ; et elle frappe également, désormais, la parole médicale elle-même (avec d’autant plus de force que le tissu de la couverture médicale a été profondément déchiré dans les territoires, éloignant tout un pan de la population de praticiens avec lesquels la confiance pouvait auparavant s’établir) comme l’expertise scientifique (dont l’image se trouve de plus en plus brouillée par la proximité de certaines des figures médiatiques de ce secteur avec les grands laboratoires pharmaceutiques, les polémiques autour de la personnalité de Didier Raoult ont permis d’en prendre la mesure).

De même, seconde tendance lourde, sur fond d’individualisation grandissante et de recul des solidarités entretenus par l’idéologie néolibérale, la montée en puissance d’Internet et des réseaux sociaux n’a pas uniquement accentué le divorce entre la société, ses représentants institués et les grands médias. Elle n’a pas seulement permis que s’exprime une aspiration grandissante à peser sur les choix effectués au sommet de l’État au mépris des attentes de la société. Elle a favorisé des formes d’exaspération dérivante, où l’exigence de liberté individuelle a fini par prévaloir sur la recherche du bien commun et la préoccupation de l’intérêt collectif. Le politologue Brice Teinturier avait mis en lumière cette dimension dès avant la présidentielle de 2017, y voyant l’un des facteurs de « la vraie crise de la démocratie ». Derrière le slogan de « Liberté », qui fédère le mouvement anti-« passe sanitaire », c’est en fait la relation à la citoyenneté et à la souveraineté populaire qui se révèle mis en question.

Ces deux tendances lourdes se voient maintenant portées à incandescence dès lors que le mouvement ouvrier, dans toutes ses composantes, politiques autant que syndicales, se montre incapable de porter une parole indépendante et intelligible.

Contrairement à ce que croit comprendre Jean-Luc Mélenchon, la dynamique des mobilisations présentes n’est pas de nature à bâtir l’unité d’une majorité de la société autour des exigences d’égalité, de justice et de solidarité. Au contraire, elle ne fait que creuser de nouvelles fractures : entre celles et ceux qui se font vacciner et les opposants à toute incitation à se protéger grâce aux vaccins, ce qui ne manque pas d’ores et déjà d’aviver les divisions au sein du corps social, des entreprises, mais aussi des familles ; entre celles et ceux qui veulent continuer à agir dans le sens du progrès humain, et les secteurs qui se replient sur de nébuleuses croyances, voyant dans la science l’alibi d’une nouvelle tyrannie ; entre les tenants d’une gauche attachée à l’héritage des philosophes matérialistes du XVIIIème siècle dans leur combat acharné contre l’obscurantisme, combat sans lequel la politisation des consciences et des enjeux du débat public est impossible, et les courants qui valorisent toute contestation du système en y cherchant les prémices d’une « révolution citoyenne », et en ignorant de ce fait la portée des ambiguïtés et des confusions qui finissent par dominer les manifestations.

De sorte que nous avons affaire, au coeur de cet été, à un affrontement en miroir, qui aboutit à fragmenter la nation davantage encore qu’elle ne l’est. L’autoritarisme dont fait preuve l’exécutif pour faire prévaloir l’obligation vaccinale, qu’il n’a néanmoins pas osé imposer par la loi, fracture la France en profondeur au lieu de chercher à l’unir autour des nécessités de sa mobilisation collective. Mais le mouvement qui se dresse face à lui ne fait, à son tour, que creuser des divisions qui, en fin de compte, servent un pouvoir qui peut se revendiquer de la grande majorité des Françaises et des Français qui se sont déjà faits vacciner, sont en train de recevoir leurs deux doses, ou l’auront fait d’ici quelques semaines. Ce que cyniquement le macronisme exploite au moment où son chef de file se prépare à entrer dans la phase active de la campagne de sa réélection.

Dans ces conditions, pour les forces progressistes, participer aux manifestations, telles qu’elles se déroulent depuis six semaines, conforterait des équivoques désagrégatrices. Dans un contexte marqué par le surgissement d’une quatrième vague du Covid-19 — et, peut-être, d’autres demain tant les variants semblent se multiplier à l’échelle de la planète en l’absence d’immunité générale — s’inscrire dans un combat qui, in fine, revient à cautionner le refus de la vaccination universelle fait l’impasse sur le seul fait digne d’intérêt : l’épidémie a déjà touché près de 200 millions d’hommes et de femmes sur le globe ; elle en a tué plus de quatre millions ; elle s’est faite dévastatrice pour les plus fragiles, ici les personnes âgées ou les exclus ; en se prolongeant, elle continuera à faire ses principales victimes parmi les populations qui subissent le plus durement les inégalités et la précarité. Cet enjeu, au-delà de la seule question du « passe sanitaire », aucune force de gauche digne de ce nom ne peut s’y dérober.

À ce propos, comparer l’actuel mouvement à celui des « Gilets jaunes » n’a pas de sens. La mobilisation née à l’automne 2018 se trouvait portée par une aspiration sociale longtemps refoulée dans une partie du salariat et des populations fragilisées par les politiques néolibérales, de défense du pouvoir d’achat, de refus des inégalités sociales et territoriales, d’affirmation d’une dignité que le libéral-capitalisme bafoue. C’est d’ailleurs ce qui lui avait longtemps valu le soutien d’une large majorité de l’opinion. Tout autre s’annonce la trajectoire de la protestation contre le « passe sanitaire », quoiqu’une partie des manifestants se revendique des « Gilets jaunes ». Phénomène incontestablement politique en ce qu’il remet en cause tout un pan de l’action du pouvoir en place, il ne permet pas le rassemblement majoritaire de notre peuple, et il ne saurait pour cette raison ouvrir le chemin d’une rupture avec la domination du capital.

Cela nous confronte à la nécessité de reprendre l’offensive, de manière indépendante, à un triple niveau.

D’abord, nous sommes confrontés à une impérieuse nécessité : mener sans faiblesse la lutte idéologique en défense de la Raison, de la science, de l’intérêt général humain. Dans les périodes de décomposition politique et idéologique, de dégradation du rapport de force entre les classes, l’obscurantisme gagne toujours en influence. C’est tout particulièrement vrai en France, du fait de l’histoire et de la place qu’y a occupé le combat des Lumières pour libérer l’être humain des pesanteurs du passé, de l’asservissement des consciences à des croyances non vérifiées et autres superstitions, grâce à la Raison s’alimentant elle-même de l’avancée des connaissances scientifiques. Dans ces moments, propices à toutes les régressions, des aventuriers surgissent, pareils à des aveugles, qui « pour se battre sans désavantage » entraînent leurs détracteurs « dans le fond de quelque cave fort obscure », pour reprendre la métaphore chère à Descartes. Ce n’est pas un hasard si s’y sont toujours épanouis les professeurs de scolastique, les courants les plus réactionnaires, les extrêmes droites toujours promptes à encourager les comportements haineux, les inclinaisons au complotisme, l’antisémitisme, lesquels ont tôt fait de s’articuler en un discours global. Contre cette menace, il convient, aujourd’hui comme hier, de rechercher de larges alliances, en particulier avec le monde de la culture, de la science, des idées.

Ensuite, la gauche, et notre parti en son sein, doit occuper les avant-postes d’une grande bataille pour la vaccination générale. C’est le moyen de libérer le débat public du piège dans lequel Emmanuel Macron cherche à l’enfermer par sa manière d’imposer le « passe sanitaire » au pays. Non que l’idée d’un passeport vaccinal soit contestable en elle-même, certains pays y ont recours, dès lors qu’il faut empêcher des concentrations de populations de devenir des vecteurs de contamination. Il faut simplement que les contraintes en découlant, qui aboutissent à restreindre la liberté d’aller et de venir, soient limitées dans leur durée et précisément circonscrites à de grands événements susceptibles de porter atteinte à la santé publique.

La vaccination est la seule arme dont dispose l’humanité, à l’heure actuelle, pour se protéger. En l’état présent des connaissances, rien n’atteste un risque majeur pour la santé des populations, en dépit du manque de recul de la communauté scientifique à son sujet. Par conséquent, s’il peut exister, pour chacune et chacun, une prise de risque limitée lorsqu’il ou elle se fait vacciner (ce qui est vrai, au demeurant, pour tout vaccin), celle-ci doit être considérée comme une contribution à l’immunité de tous et de toutes. C’est, pour le dire autrement, un acte qui, au-delà de la sécurité de chaque individu, relève de la solidarité, donc de la citoyenneté. On peut d’ailleurs, à ce propos, considérer que les professions de santé, comme les agents du service public ne sauraient prendre le risque de contaminer les personnes avec lesquels ils sont en contact, ce qui est contraire à leurs missions fondamentales, et qu’ils doivent être les premiers amenés se vacciner. Comme l’indiquaient récemment les signataires d’une tribune de médecins et de citoyens publiée par Le Monde, « le choix politique de la solidarité est à la base de notre pacte social », et c’est pour cette raison que le Conseil national de la Résistance a imaginé « notre système de protection sociale qui repose sur le fait que chacun participe en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins, pour que chacune et chacun soit protégé ».

C’est à partir de ces considérants qu’il nous revient de construire une argumentation étayée en faveur de la vaccination générale, en liant cette dernière à l’exigence de démocratie sanitaire que nous portons depuis le début de la pandémie. Nous pouvons à cette fin expliquer que, si nous étions nous-mêmes à la direction du pays, nous procéderions tout autrement que les gouvernants en place. Et ce, dans la mesure où ceux-ci se montrent incapables, non seulement de convaincre les hésitants, mais de mettre la vaccination à portée de celles et ceux qui s’avèrent le plus en danger — on recense encore 16% de non vaccinés parmi les plus de 80 ans, faute d’accès facile à des équipes de vaccination, et l’on sait que ce sont les populations les plus pauvres qui sont les moins protégées. Nous pourrions, dès lors, en même temps que nous réclamons un grand plan de redéploiement et d’embauches pour la santé publique, être à l’initiative d’une proposition combinant urgence médicale et mobilisation de la nation : en faveur de la mise en place, à l’échelon de chaque département, d’instances réunissant élus, acteurs sociaux, professionnels de santé, représentants des caisses d’assurance-maladie (qui possèdent les moyens d’un contact rapide avec chaque assuré) et des Agences régionales de santé, afin de construire ensemble une stratégie basée sur la confiance autant que sur l’efficacité, et se déployant au plus près des citoyens, jusque dans les quartiers ou villes délaissés, les entreprises, les lieux d’étude.

Enfin, comme le soulignait notre déclaration de juillet, l’immunité collective ne peut être atteinte au seul niveau des États nationaux. Pour ne prendre que cet exemple, sur les trois milliards de doses inoculées dans le monde, 1% seulement a concerné les Africains. Il importe, par conséquent, de reprendre notre action pour la levée des brevets, le transfert de technologies, le développement des capacités de production des pays en développement. Je n’insiste pas sur cet aspect, qui a déjà fait l’objet de nombreuses réflexions dans la direction du parti.

Pour conclure, en nous déployant à ces différents niveaux, nous pouvons, à la fois, travailler à faire reculer l’emprise grandissante de courants idéologiques dangereux, répondre à l’attente de démocratie qui se fait de plus en plus forte dans notre pays face à un exécutif engagé dans une véritable fuite en avant libérale-autoritaire en laquelle il cherche les fondements d’un nouveau régime politique pour la France, et offrir un débouché vraiment mobilisateur au rejet des agissements des Big Pharma.

Christian Piquet
Membre du CEN du PCF
Le 20 août 2021

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