Mélenchon récidive...

Le 10 mars 2011, Jean-Luc Mélenchon, député au Parlement européen, approuvait une résolution qui, à propos de la Libye, déclarait :

« Les gouvernements de l’Union européenne doivent se tenir prêts pour une décision du Conseil de sécurité des Nations unies concernant des mesures supplémentaires, y compris la possibilité d’une zone d’exclusion aérienne » [1].

C’est ainsi que Mélenchon, prétextant une mythique « révolution », a cautionné les bombardements qui ont meurtri la Libye et son peuple pendant plusieurs mois et qui ont conduit à l’instauration d’un régime d’intégristes religieux à Tripoli.

Aujourd’hui, Mélenchon récidive avec la Syrie [2].

Même aveuglement qui consiste à qualifier de « révolution » les évènements qui ensanglantent la Syrie alors que la presse française commence timidement à révéler que nombre de « rebelles » sont des volontaires étrangers entraînés et armés par les services spéciaux occidentaux (dont la DGSE française) avant d’être infiltrés pour combattre l’armée gouvernementale syrienne.

Ignorer ce « détail », permet à Mélenchon de se prononcer contre une intervention de la France en Syrie alors que cette intervention est déjà effective - par mercenaires interposés.

Par ailleurs, Mélenchon n’a pas un mot pour condamner la politique des États-Unis et de ses vassaux dans la région. En revanche, il s’en prend à la Russie et à la Chine dont il interprète l’opposition à une nouvelle agression militaire sous couvert de l’ONU comme un soutien inconditionnel à Bachar Al-Assad.

Enfin, à l’instar de Hollande et de Fabius, Mélenchon ferme la porte à une solution négociée (qu’il n’évoque même pas) en posant comme préalable le départ du chef de l’Etat syrien.

En escamotant les responsabilités des États-Unis et de la France dans les affrontements qui ensanglantent la Syrie, Mélenchon est de ceux qui rendent impossible l’émergence d’un vaste mouvement anti-guerre, comme cela avait été encore possible pour l’Irak en 2003.

Jean-Pierre Dubois, le 30 août 2012

Tiré de son blog Le petit blanquiste

[1Mélenchon avait alors expliqué : « J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric ». (Libération, 21 mars 2011)

[2Interviews du 20 août 2012 dans L’Humanité et sur France Inter.

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).