Bernard Maris : de gauche ou de droite ?

Bernard Maris est connu à gauche pour ses nombreux écrits altermondialistes dénonçant notamment la bourse contre la vie... Il est devenu comme chroniqueur à France Inter la caution "antilibérale" de la radio publique, ferraillant contre les économistes défenseurs du système, mettant en valeur les alternatives de la gratuité, du don, ou de la frugalité...

Très bien, mais comme disait l’autre "idée, qui sers-tu ?". Car si Bernard a des idées que la plupart des auditeurs classent à gauche, il a aussi des positions plus surprenantes qui conduisent à se demander ce qu’il aurait fait aux moments décisifs de 1793, 1871 ou 1917, quand il faut choisir effectivement un camp dans la guerre de classes.

Et j’avoue qu’à l’écouter ce matin 14 Juillet sur le syndicat du livre, j’ai plus qu’un doute. Car, dans une série de chroniques qui répètent encore une fois au cas où personne ne le saurait que les syndicats Français sont bureaucratiques, non représentatifs,... il précise ce matin sa pensée en dénonçant avec vigueur ce syndicat du livre (après avoir évoqué les dockers) qui permet à une poignée d’individus de mettre en péril une profession, un secteur économique, la liberté de la presse... Il ne l’a pas dit, mais on le devinait... c’est la démocratie qui permet à de grands intellectuels (comme lui-même...) d’éclairer le peuple qui est menacée.

Car selon lui, les syndicats en France ne représentent rien et bloquent tout !. Et comme toujours quand il s’agit de dénoncer de gauche un syndicat, un acquis, une tradition historique Française "de gauche", on fait appel à l’étranger. Ah que la cogestion allemande est belle ! Bernard Maris ne dira pas qu’elle a permis à l’Allemagne de connaitre la plus forte baisse du coût du travail depuis 10 ans, mieux que Thatcher ou Sarkozy !

Heureusement que ce gouvernement a enfin imposé un service minimum à ces syndicats qui ne sont rien mais qui font tout dans les transports. On comprend que pour Bernard Maris, c’est bien malheureusement que ça ne s’applique pas encore dans la presse ! Pour un coup, il va nous dire qu’il nous propose un petit rab de Sarkozy en 2012 pour compléter le travail

N’importe qui d’un peu attentif aurait noté pourtant que la question du blocage a fait débat ces dernières années dans les luttes sociales, et pas du coté des directions syndicales !
- C’est sans doute le mouvement lycéen en 2005 et 2006 qui a remis la question à l’ordre du jour, question très médiatisée par le blocage de centaines de lycées.
- Et c’est en Juin 2006 que la majorité des salariés en grève des centres de production EDF proposait des coupures d’électricité, obligeant Bernard Thibaud à intervenir avec force pour les refuser en privilégiant les initiatives. "humanistes" et "bonne presse" d’actions contre les coupures pour impayés....
- Et c’est dans l’action contre la casse des retraites que la question a été posée avec force par les salariés de Total, de la SNCF, et de plusieurs usines, pour faire progresser le mouvement social (qui n ’était rien comme nous l’affirme Bernard Maris), qui ont du céder devant l’inaction et l’attentisme des directions syndicales "rassemblées".

La question n’est pas de considérer le syndicat du livre comme un exemple sans défaut, aucun syndicat n’est à l’abri des défauts du corporatisme ou de l’institutionnalisation. Mais s’il est légitime de discuter de telle ou telle action, on ne peut le faire que du point de vue du monde du travail, justement pour affirmer le choix "de classes" contre les intérêts corporatistes. Ce n’est pas ce que fait ce grand économiste de gauche dont la tribune révèle comment il regarde les barricades, du coté du bourgeois qui ne veut pas être dérangé dans ses activités !

Un de ses livres s’intitule : "Marx, ô Marx, pourquoi m’as-tu abandonné ?"... A vrai dire, on peut comprendre !

Bernard Maris est de gauche ET de droite, ce qui prouve que la question essentielle posée au peuple n’est pas celle d’un choix entre la gauche et la droite, mais bien celle d’un choix de classe. Et Marx invite justement ceux qui l’ont abandonné à le retrouver...

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).