Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
A l’initiative de Charles Hoareau
Une rencontre de travail de communistes divers....
Charles Hoareau, militant syndicaliste marseillais et animateur du groupe rouge vif midi a proposé à Hervé Poly, secrétaire fédéral PCF du Pas de Calais et un des animateurs du réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF d’organiser une rencontre faisant suite au stage de formation de Marseille fin Aout 2010.
Il ne s’agissait pas d’une rencontre de tous les groupes cherchant à faire vivre un point de vue communiste dans et hors le PCF. Chacun sait que les diverses tentatives passées se sont toujours soldées sur le constat de difficultés trop fortes. Comme le dira Charles en introduction, il ne sert à rien de se réunir si on est pas capable de faire progresser les choses. Il avait donc pris le parti d’inviter les groupes présents ou excusés lors du stage de cet été, qui à partir de cette expérience pouvaient se parler sans figer les désaccords...
Ce texte n’est pas un compte-rendu, mais simplement un témoignage personnel de cette possibilité de travail collectif...
Une quinzaine de militants se sont retrouvés ainsi dans les locaux du temps des cerises venant de Rouge Midi, du collectif Bellaciao, du rassemblement des cercles communistes du nord, du temps des cerises, de colère et espoir de la Somme, d’action communiste de Seine maritime, et du réseau PCF Faire Vivre et Renforcer le PCF de l’Herault, du Rhône et du Nord.
Cette réunion n’a pas trouvé de recette miracle pour reconstruire l’unité des communistes. Elle a constaté que certaines questions révélaient des divergences fortes entre groupe, ce qui est bien sûr le cas de la situation du PCF, de la question de l’organisation en tant que telle, de la place des présidentielles dans le combat communiste, mais qu’il était possible de travailler sur de nombreux sujets.
Elle a sans doute été une pierre dans la construction de quelque chose. Devant le constat de la dérive réformiste accélérée de la direction du PCF, de sa stratégie tout entière électoraliste pour aller grappiller quelques places dans un hypothétique futur gouvernement de gauche, des communistes se cherchent sous des formes diverses qui tiennent autant compte de leur état de réflexion que de leur situation bien concrète. Qu’ils soient divers n’est pas surprenant. La situation est nécessairement très différente entre une section PCF d’une ville communiste, un militant isolé dans une région sans parti, un collectif mêlant des anciens adhérents et d’autres qui n’ont pas connu le PCF...
Mais au delà des divergences sur les fondements théoriques sur lesquels chaque groupe cherche à construire son point de vue, des divergences sur l’analyse de la société et du mouvement social, chacun mesure que l’isolement et l’émiettement forment un cercle vicieux mortifère pour tout projet de reconstruction communiste. Mettre en avant les sigles, les rattachements, les références, c’est mettre en avant les difficultés.
Pourtant, nous partageons de nombreuses analyses sur de nombreux sujets et nous cherchons tous à réorganiser des formations communistes pour outiller les militants, leur redonner la capacité de "comprendre le monde pour le transformer".
Tous les participants ont souligné l’importance de la participation aux luttes et de l’effort constant à mener pour qu’en chaque lutte revendicative la présence communiste soit effective et plus encore l’apport politique des communistes pour que chaque lutte conduise à la perspective de ruptures avec le capital. Des échanges seront sans doutes possibles dans ce cadre.
Tous souligneront l’importance d’un effort de réflexion pour répondre à la menace fasciste. La réponse consensuelle sur les "valeurs", la dénonciation du fascisme comme immoral, violent, injuste, sont dangereuses alors que le fascisme est d’abord une réponse du capitalisme au risque de la colère populaire. Le principal effet du fascisme est d’accélérer la baisse des salaires dont a besoin le capital !
De même, la place des institutions, symbolisée par l’élection présidentielle nécessite un positionnement de communistes à la fois "hors du système" et portant le fer "dans le système"...
Le contenu et les moyens de la formation sont un immense chantier qui peut être partagé dès qu’on ne conçoit pas la formation comme un bréviaire, et que sont crées les conditions politiques et matérielles de la rencontre, du débat, de l’action..
La réunion a relancé la perspective précise de l’organisation d’une université populaire fin Aout. Elle pourrait se tenir dans la région lyonnaise dans un centre de vacances. Reste à proposer un projet, des dates, des intervenants, et surtout à mener l’effort d’organisation nécessaire pour que plusieurs dizaines de militants ( plus d’une centaine) de toute la France se retrouvent, réfléchissent, théorisent et préparent l’action.