Mélenchon veut rassurer… les entreprises !

, par  Pascal Brula

Le 3 septembre 2011 à 23:57, par Pascal Brula En réponse à : Mélenchon veut rassurer… les entreprises !

Il n’y a rien de particulièrement choquant pour un communiste dans la phrase de Mélenchon « ce ne sont pas les marchés qu’il faut rassurer, ce sont les producteurs, c’est-à-dire les entreprises et les salariés ». Je ne pense pas que chercher la petite bête dans ses propos fasse avancer le schmilblic. D’ailleurs, pour les communistes, il me semble que entreprises et salariés, ce soit bien le même combat (tout dépend bien sûr de ce que l’on met derrière le mot entreprise qui reste un concept hors lutte de classe). Je suis allé à la soirée de soutien des salariés de Véninov à Vénissieux ce vendredi, et leur préoccupation comme la nôtre est bien de défendre coûte que coûte leur outil de travail contre le démantèlement et la délocalisation. L’outil de production est fondamental pour les communistes et pour tout changement de société. Par exemple, toute la problématique de Cuba et du dernier congrès du PCC tourne autour de cette question : comment développer les forces productives ? les seules à produire des richesses…

Si le PCF avait un programme, la vraie question serait de savoir quelles entreprises et jusqu’où aller dans l’appropriation des moyens de production par les travailleurs et le peuple, afin de créer une véritable rupture avec le capitalisme. La réponse serait certainement qu’il faudrait s’attaquer tout d’abord aux plus grosses entreprises et aux plus stratégiques, mais que la grande majorité des PME-PMI resterait intouchée, avec toutefois la mise en place de nouvelles contraintes pour les patrons et l’ouverture de nouvelles libertés pour les travailleurs. Il ne peut pas y avoir table rase, comme dans la chanson, car il faudra bien partir de l’existant. Même sous le socialisme (société de transition), le capitalisme continuera, la lutte des classes étant certes exacerbée. Le socialisme ne se décrètera pas, il se construira avec les travailleurs contre les classes possédantes dans un combat sans merci. Notamment, il faudra réorienter la production, voire fermer certaines usines, mais aussi créer des entreprises pour répondre aux besoins de tous. Cela ouvre tout le débat de la transition au communisme, qu’il serait bon d’avoir entre nous. Pour le moment, entre les refondateurs qui nous ont dit que l’on pouvait passer au communisme du jour au lendemain et les huistes près à nous expliquer que toute participation à un gouvernements de collaboration de classe faisait avancer la cause du communisme, sans doute grâce au "suivi longitudinal des athlètes", il y a un flou total qu’il conviendrait de combler.

Pour en revenir à Mélenchon, ses propos sont suffisamment vagues pour que l’on ne puisse en tirer aucune conclusion. La seule différence avec l’électeur lambda, c’est que nous savons que ce grand admirateur de Mitterrand est un réformiste et que le programme partagé serait impuissant contre la bourgeoisie capitaliste. Ce que l’on pourrait éventuellement entendre derrière sa phrase, c’est ce que Marx appelle le fétichisme de la finance. Les réformistes (dont la direction actuelle du PCF) refusent de s’en prendre aux patrons (cf. la bataille pour les retraites) et ont développé, avec Attac à sa tête, une croisade donquichottesque contre la « finance ». Ils développent une sorte de vénération ou en tous cas de tabou vis-à-vis des « entrepreneurs », c’est-à-dire de la production contre la finance. Selon eux, il suffirait de mettre au pas la « finance » pour que tout aille mieux. D’ailleurs, Sarkozy, Merkel ou encore Hollande sont en train de créer une taxe sur les transactions financières… En réalité, seule la production est source de richesses et donc de profits et la finance ne fait que prélever une partie de ces profits. Le capitalisme productif et le capitalisme financier sont les deux faces d’une même réalité. On peut donc faire des suppositions sur ce que Mélenchon veut dire, mais cela ne fait pas beaucoup avancer notre cause.

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