Dans sa nouvelle contribution de Gilles Mercier, celui-ci s’obstine dans un dogmatisme qui n’apporte aucune preuve, ne démontre rien, affirme, juge de manière péremptoire et fait preuve du même obscurantisme qu’il reproche aux autres.
La médicine ayurvédique ne prétend à rien d’autre que d’être complémentaire à une médicine occidentale dont pourtant on connaît les errements, mais avec laquelle Gilles Mercier semble bien tolérant. L’Ayurveda n’a jamais affirmé guérir le cancer ou le covid,
Je trouve pour le moins surprenant que quelqu’un qui doit se considérer comme communiste fasse preuve d’aussi peu de curiosité et d’ouverture d’esprit au point de mettre en cause les engagements politiques de Narendra Modi et Xi Jiping pour prétendre que telle pratique médicale est supérieure à une autre. Va t’on contester l’usage et la validité de la médecine nucléaire en fonction de la couleur du gouvernement au pouvoir ? C’est bien sûr parfaitement ridicule
En ce qui concerne l’intérêt du Che et de Fidel pour la médecine ayurvédique je me réfère au voyage du Che au Sri Lanka en 1959 et au fait qu’il ramena à Cuba plusieurs plantes médicinales ce qui l’encouragea à mettre sur pieds un centre de recherches et une clinique en particulier à Matanzas. Dois-je évoquer ici les formidables découvertes des médecins cubains sur l’usage du « propolio » à partir du miel d’abeilles, recherches qu’il partage avec l’Institut Pasteur. En 2021 Cuba a mis sur pied un programme de développement de plantes médicinales pour l’élaboration de produits bio pharmaceutiques dont la production a été multipliée par trois. . Fidel voulait développer à Cuba et en grand la culture du Moringa (l’arbre miracle de la vie) que l’on trouve en Inde et au Sri Lanka dont les usages sont multiples du filtrage de l’eau, à la médecine(très utile pour le diabète) et à alimentation. Par ailleurs Gilles Mercier qui aime afficher ses prétentions académiques semble ignorer le rôle des multinationales dans le pillage des connaissances comme dans la cueillette des plantes médicinales dans plusieurs pays associés à l’Amazonie mais aussi en Afrique, en Asie ou ailleurs et qui font l’objet d’enquêtes des Nations Unies sur le vol des connaissances indigènes par les Big Pharma qui ensuite obtiennent des patentes, ce que l’on appelle d’ailleurs de la bio–piraterie. L’ONU estimait en 1994 le montant de ce pillage par les multinationales à 40 milliards de dollars par an. Selon « l’Intellectual Property and legal filings » (IPLF) pour certaines entreprises pharmaceutiques, les connaissances traditionnelles peuvent réduire la recherche d’un avantage sur dix mille échantillons à un avantage sur deux échantillons. ».
Sur un tout autre sujet, on reste abasourdi par les références de Gilles Mercier sur le Sri Lanka.
Qu’en est-il du Port d’Hambatota , contrairement à ce que veut affirmer Mercier, le port appartient souverainement au Sri Lanka. Les opérations commerciales sont partagées entre la « China Merchants Port Holdings Company Limited (CM Port) qui est une entreprise privé et les autorités portuaires Sri Lankaises. Il ne s’agit donc pas de la Chine qui s’accaparerait de cette entité devenue e un des plus grands ports du Sud Est asiatique. Concernant le bail de 99 ans il a été négocié par le précédent gouvernement de droite de Ranil Wrickemesinghe aujourd’hui Président du Sri Lanka sur sa proposition, et non à partir d’une exigence chinoise. En fait l’accord a été passé sous la forme d’un partenariat. . Quant à la CMP et dans le cadre du bail, cette entreprise a accepté d’investir en échange 1,4 milliard de dollars dans les activités d’Hambatota dans le but de faire de celui-ci un des ports les plus performants de niveau mondial.

Quant au Pirée ou Piraeus pour les grecs et non Pyrea comme le nomme Mercier, le conflit avec Cosco est un conflit du travail comme il en existe partout ailleurs à commencer par la Chine. Il se fait que j’étais présent au Congrès de PAME qui s’est tenu au Pirée il y a quelques semaines et ou le syndicat de chez COSCO, a exposé devant les délégués comment la lutte a permis d’imposer des négociations et permis des résultats très positifs. Mercier trouve là un prétexte pitoyable pour se lancer bien maladroitement dans une accusation à l’égard de la Chine.
Au final, la démarche de Gilles Mercier est à mes yeux assez peu compatible avec le besoin de débattre. Car qu’en attendre quand l’orientation consiste non pas à clarifier mais à imposer un point de vue contre toutes les évidences.