Et le socialisme, camarade...

, par  Xuan

Le 24 novembre 2021 à 22:49, par Xuan En réponse à : Et le socialisme, camarade...

Merci pour le texte de Léo Figuères, il a le mérite de critiquer l’abandon du socialisme, et de dénoncer dans « qui veut le plus veut le moins » le saut dans un communisme idéal qui « risque de dissimuler en fait un renoncement à toute forme de transformation réelle de la société. »
Le texte mentionne aussi :

En préambule, Léo Figuères rappelait ce qu’écrivait Marx dans la Critique du programme de Gotha « Entre la société capitaliste et la société communiste se place la période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. A quoi correspond cette période de transition politique où l’Etat ne saurait être que la dictature révolutionnaire du prolétariat ».
Si en 1976 le PCF abandonnait les termes de « dictature du prolétariat », il n’avait pas renoncé pour autant, à l’époque, à cette «  période de transition politique » qu’on appelait «  socialisme » ou « phase inférieure de la société communiste » pour Marx.

Mais tout en plaidant l’acquittement du socialisme il déroule dans l’approfondissement de la notion de socialisme à la française la liste des attendus aboutissant à sa condamnation sans appel :

« Les moyens politiques d’en frayer le chemin consistaient dans l’utilisation du suffrage démocratique et de la victoire d’une alliance de partis favorables au changement, contrôlés et stimulés par le mouvement populaire.
La pluralité des partis, le refus qu’un parti se confonde avec l’appareil d’État, la pleine liberté de partis d’opposition, la possibilité en conséquence de l’alternance politique, le respect de toutes les libertés d’organisation, d’expression caractériseraient cette étape comme les suivantes. »

L’expérience montre que l’alliance de partis favorables au changement dans le cadre de l’utilisation du suffrage démocratique de la bourgeoisie aboutit à l’échec.

 Comment Léo Figuères, avec son passé révolutionnaire face à la répression violente de l’Etat bourgeois (y compris contre sa propre façade démocratique) a-t-il pu faire l’impasse sur sa nature dictatoriale, parier exclusivement sur le passage pacifique au socialisme et renier la nécessité de l’action illégale, clandestine, voire la violence légitime des masses lorsqu’il n’y a pas d’autre recours ?

 Pourquoi l’expérience renouvelée de la voie électorale au socialisme, à travers une alliance de partis favorables au changement dans le cadre du suffrage démocratique de la bourgeoisie a-t-elle abouti à cet échec ? Peut-on incriminer l’absence de contrôle et de stimulation populaires ? Ou plutôt la nature de cette alliance et de ces partis, et l’absence de direction par le parti communiste ?

Pour distinguer les représentants de la grande bourgeoisie et ceux du peuple, nous devons utiliser des critères matériels, des actes, et non des étiquettes « favorable au changement », « de gauche » ou des déclarations d’intention « anticapitaliste » pour reprendre la formule de Mitterrand :
Les partis et les organisations du peuple s’opposent dans leurs actes au capitalisme monopoliste et soutiennent les besoins du peuple, ils soutiennent ou n’entravent pas la révolution prolétarienne, ils acceptent la direction d’un parti révolutionnaire (ce qui suppose que ce parti soit largement plébiscité dans les organisations de masse), ils soutiennent ou acceptent la société socialiste et ne pratiquent pas le sabotage, la subversion, la contre-révolution et l’entente avec des puissances impérialistes.

Revenons sur l’Etat de dictature démocratique du prolétariat qui établit la démocratie pour le peuple et la dictature contre la grande bourgeoisie.
L’une et l’autre sont inséparables, la démocratie pour le peuple ne peut coexister avec la mainmise du grand capital sur les principaux médias :
c’est donc la censure du grand capital.
Parce que son but est de détruire en tant que classe pour soi la grande bourgeoisie capitaliste, la dictature du prolétariat doit lui interdire ainsi qu’à ses représentants* la liberté d’expression, la pleine liberté d’opposition, la liberté de s’organiser, ainsi que la possibilité d’alternance en tant que classe pour soi.

Ceci doit nous amener à débattre et remettre en question les thèses défendues dans « l’approfondissement de la notion de socialisme à la française ».
Elles sont les causes fondamentales de l’électoralisme et de la dégringolade du PCF, le prélude à l’abandon de tous les principes marxistes-léninistes, de la dictature du prolétariat et du socialisme lui-même.

NB : * qui ont exercé le pouvoir de la grande bourgeoisie sur le peuple, collaboré à la domination hégémonique des USA, envoyé l’armée bombarder des populations étrangères, armé certains génocides etc.

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