Quelques remarques sur le Centralisme Démocratique et le Parti Communiste Français

, par  Xuan

Le 7 août 2019 à 22:54, par Xuan En réponse à : Quelques remarques sur le Centralisme Démocratique et le Parti Communiste Français

L’abandon officiel du centralisme-démocratique a succédé en fait à son abandon pratique.

Au début des années 60 éclata la controverse sino-soviétique sur l’appréciation du rôle de Staline, puis sur la conduite de la révolution dans les pays impérialistes et ceux colonisés.
A cette époque, et alors que le PCF avait soutenu mordicus la figure de Staline, les dirigeants du PCF prirent parti pour le rapport « secret » de Khrouchtchev qui vouait Staline aux gémonies.
La position beaucoup plus mesurée des communistes chinois fut censurée ainsi que leurs critiques envers Khrouchtchev (voir le texte « les deux épées » cité par Danielle Bleitrach ).
De même la « lettre en 25 points » ne fut pas portée à la connaissance des communistes français, tandis que la seule position de Khrouchtchev était défendue, notamment sur la possibilité d’une voie pacifique au socialisme. Ceci aboutit à l’exclusion des communistes dits « pro-chinois ».
Par la suite la restauration du capitalisme en URSS et ses conséquences dans les relations au sein du Comecon attisèrent les contradictions au sein du PCF, jusqu’à ce que sa direction abandonne le soutien aveugle à l’URSS. Mais ce changement de cap se fit dans des conditions catastrophiques, aboutissant à renoncer au principe d’un centralisme démocratique, qui n’était plus que l’ombre de lui-même.

Or la fin déclarée du centralisme-démocratique n’est pas la démocratie pour autant. Et il suffit d’observer les partis bourgeois comme le PS pour s’en convaincre.
Aujourd’hui la question du centralisme démocratique est un sujet d’actualité brûlant pour plusieurs raisons.

Une partie de la petite-bourgeoisie radicale a rejoint le pôle des Insoumis, défini comme une organisation « gazeuse », c’est-à-dire excluant toute forme de centralisme. La réalité des faits montre que l’absence déclarée de centralisme ne favorise pas davantage la démocratie.

Les gilets jaunes se sont donné pour principe de refuser toute forme de direction. On ne peut assurer que c’est pour cette raison que le mouvement n’a pas réussi à renverser le gouvernement, par contre sous la forme électorale le résultat a été un grand éparpillement.
Parce que les conditions de son essor n’ont pas disparu, ce mouvement de masse poursuit sur son erre mais il n’a pas d’issue.

Il apparaît qu’en se plaçant au service des partis "de gauche" au lieu de chercher à diriger les masses, le PCF s’est auto-effacé du paysage politique, comme il a effacé le mot socialisme de sa mémoire.

Or les capitalistes sont au pouvoir depuis 200 ans. Ils possèdent l’instrument de l’Etat, police, armée, justice, législation et médias, ainsi qu’une avant-garde politique, et même plusieurs de rechange. Comment renverser un tel ennemi en comptant sur la seule spontanéité du peuple révolté ? Il faut une direction unique.

Quelle pourrait être la direction d’un mouvement comme les gilets jaunes, qui constitue un front uni anti monopoliste ? Nous avons vu que les revendications chauvines ont été écartée au profit des revendications salariales. De même la volonté de certains petits patrons d’échapper au poids des cotisations sociales est devenue « que les gros paient pour les petits ».
Les revendications dites « sociétales » ne sont pas prioritaires par rapport à la pauvreté, à l’exclusion, à la précarité. Elles n’ont pas pris le dessus.
Les revendications écologiques ont aussi un caractère de classe.
Naturellement seule la classe ouvrière peut diriger un front uni contre les monopoles et non le petit patronat ou la petite-bourgeoisie. Aussi un parti communiste, qui s’appuie réellement sur la classe ouvrière, son idéologie et sur les principes marxistes-léninistes, ne devrait avoir aucun complexe à vouloir diriger la révolution pour le socialisme.

Sans le centralisme il ne peut pas exister de démocratie, et sans démocratie, pas de centralisme non plus.

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