Pedrito, tu es de ces (vrais ? vieux ?) communistes auprès desquels j’ai combattu, agi, avec lesquels j’ai longuement discuté et que j’ai toujours énormément respectés. Qui ont tout donné pour Le Parti —leur temps, leur vie, leurs forces— et allant jusqu’à accepter beaucoup de choses "pour ne pas affaiblir le parti", phrase qui définissait leur décision quand ils avaient pourtant jugé que les réflexions que j’avançais n’étaient peut-être pas fausses. C’est sans doute la seule faiblesse que je leur reconnaisse : cette volonté farouche de défendre le parti (ce que je comprends parfaitement) qui les empêchait d’envisager que certains errements —tactiques, stratégiques, idéologiques, électoralistes, théoriques— pouvaient miner profondément le parti. Un secrétaire de section "appointé" ? Ce sont les copains communistes qui me l’ont fait découvrir, il y quelques années, m’indiquant qu’il était "permanent" et que ce n’était peut-être pas une exception. Mais je n’en n’ai pas fait une généralité pour autant, tout en constatant que cela risquait de ne pas être anodin. Mais le changement le plus frappant a été décrit par un ami proche —un de ces communistes malades de leur parti— me disant que, depuis pas mal de temps déjà, il était le seul ouvrier présent lors des réunions locales du parti (dans un gros village à mairie longtemps communiste). Quant à mon blog, tu as pu constater que je ne suis pas vraiment un "blogueur", au sens où je ne réagis pas aux événements du moment. Pas mal d’autres le font assez bien (même un blog d’Insoumis : "ni dieu ni maître" ? mais c’est l’anarchie !) et me permettent de picorer des informations et de sentir un peu le vent qui souffle sur notre société. J’ai pourtant éprouvé le besoin de mettre un texte montrant l’infamie que représente la "souveraineté européenne" des nouveaux collabos de la France en Marche Arrière tant il me semble de plus en plus apparent que, si l’on souhaite reconquérir souveraineté populaire, souveraineté nationale, indépendance et un petit espoir de démocratie, on va être contraints de constituer un CNR nouveau, plus progressiste, au cadre gravé dans une constitution. Pas suffisant pour changer le monde mais sans doute nécessaire.
Quant aux communistes "itinérants", on en a connu autour de nous : du PC au PS, du PS aux écolos, des écolos à quelque alliance républicaine,... (Et ma mairie, communiste depuis des décennies, a effacé le mot de sa liste,...pour ne pas "effaroucher" ?) Mais cela ne fait que poser la question : peut-il y avoir démocratie quand la politique est un milieu où faire carrière, s’élever socialement (et donc, financièrement), obtenir du pouvoir et avoir les moyens de le conserver ? Cela ne signifie pas que tous les élus sont des pourris, mais on sait qu’un grand nombre est là pour en croquer. Et un Jaurès, issu d’un milieu bourgeois, député, n’en a pas moins découvert la misère des travailleurs et l’idée de socialisme...
Peut-être, en vue des élections européennes, vais-je trouver le courage ("il fait si chaud dans notre Midi" !) de voir si mes pages, expliquant en quoi seule l’abstention pouvait être utile, sont encore lisibles et si j’estimerai utile de les présenter sur le blog.
Amicalement. Méc-créant.