Sortir du débat faussé des présidentielles. Libérer le PCF du carcan du Front de gauche. Renforcer le Parti dans la lutte des classes.

, par  pam

Le 15 janvier 2011 à 19:45, par pam En réponse à : Sortir du débat faussé des présidentielles. Libérer le PCF du carcan du Front de gauche. Renforcer le Parti dans la lutte des classes.

L’élection présidentielle est un double piège. Elle enferme le débat politique autour d’un individu pour un pouvoir présidentiel et affaiblit la bataille pour le contenu et l’organisation d’une république populaire. Mais elle structure aussi les représentations politiques et idéologiques et pèse fortement sur le mouvement social et les rapports de forces dans les luttes de classe.

La réponse des communistes doit donc combattre à la fois le piège institutionnel et le piège idéologique.
- La stratégie du Front de Gauche est mortifère pour le PCF. Elle crée l’illusion qu’une victoire de la gauche, confortée par un candidat médiatique de la gauche de la gauche, serait l’objectif principal des présidentielles, préparant une nouvelle forme de gauche plurielle. Elle serait un nouveau piège désarmant le peuple dans le piège institutionnel l’éloignant des ruptures sociales et politiques, donc institutionnelles qui sont indispensables. En en posant pas la question du PCF, elle accompagne et organise son affaiblissement
- Se taire sur les présidentielles, refuser de poser la question de la candidature communiste, c’est créer l’illusion qu’on peut agir en laissant le pouvoir existant dans ses institutions, c’est laisser le peuple sans point de vue communiste sur un élément essentiel de la bataille idéologique, c’est laisser le PCF à la direction nationale actuelle, c’est accepter sa soumission à la stratégie du Front de Gauche

C’est pourquoi il est essentiel de poser en grand la question d’une candidature communiste aux présidentielles, bien sûr pas à travers le débat des personnes, mais sur le contenu de la bataille que devront mener les communistes. Une candidature pour un programme communiste. C’est un faux débat que d’opposer candidature et programme, l’un ne va pas sans l’autre, et le discours de la direction se cachant derrière le programme partagé pour ne pas dire qu’elle a choisi Mélenchon le démontre. Si nous voulons porter un programme communiste, alors il faut affirmer en grand la nécessité d’une candidature communiste. C’est le sens du texte de l’appel du 4 Décembre qui pose la question des présidentielles dans le cadre des luttes de classe.

Dans le contexte des pressions croissantes de la direction nationale pour soumettre les communistes à la candidature Mélenchon, il est possible de rassembler la majorité des militants et d’isoler la direction nationale sur cette question. Bien sûr, cela ne peut que révéler de profondes divergences entre communistes sur des questions stratégiquees comme l’Euro et l’UE, la nature de l’état et les conditions de son renversement, les conditions de reconquête du vote ouvrier et populaire contre l’abstention et le vote FN... Mais ces divergences qui existent ne peuvent être surmontées par les révolutionnaires que si les communistes imposent que le PCF continue !

Le succès de l’appel du 4/12, signé en un mois et les vacances de Noel par 500 communistes de plus de 60 départements et qui dépasse au 15/01 les 600 signatures est révélateur. Certains le signent en soutien de la candidature Chassaigne. D’autres sur le principe d’une candidature PCF contre le stratégie Front de Gauche. Mais tous cherchent à dire "le PCF doit être présent dans la bataille des présidentielles sur un programme communiste, en lien avec les luttes avant, pendant et après 2012...

Si tous les membres du CN élus sur la liste "Faire Vivre et Renforcer le PCF" contribuaient à cette bataille, l’appel aurait déjà dépassé les 1000 signatures. Il constituerait alors un évènement plus fort que le texte du 34eme congrès qui a permis l’appel de Malakoff que nous partageons.

Si la direction était mise dans l’impossibilité d’imposer la candidature Mélenchon aux communistes, c’est toute sa stratégie qui serait défaite, c’est sa légitimité qui serait remise en cause et rendrait nécessaire un congrès inédit, basé sur l’affirmation par les communistes de leur force.

La candidature Chassaigne a été présentée comme une candidature du Front de Gauche. Mais le fait que la direction nationale le laisse isolé et s’affiche dans les médias avec Mélenchon, le fait que de nombreux communistes se soient exprimés pour le soutenir, et enfin, l’impact de notre appel pour une candidature communiste sans exclusive a changé la donne. Chassaigne lui même dans son adresse aux communistes accepte de mettre sa candidature entre leurs mains. Il peut donc être un candidat PCF et non pas Front de Gauche.

D’autant qu’il est évident que si les communistes imposent à la direction nationale un candidat communiste aux présidentielles, l’accord avec Mélenchon éclaterait. Ce dernier serait contraint de révéler la vérité de sa stratégie qui suppose l’effacement du PCF. Les médias continueraient sans doute à la soutenir, mais comme avec Chevènement, le rouleau compresseur des présidentielles l’éliminerait rapidement. Nous savons que l’enjeu premier de 2012 est le comportement politique de la classe ouvrière. Tout indique que le vote fasciste et l’abstention sont le risque principal . Dans ces conditions, quelque soit le candidat communiste, il sera, avec les militants, confronté d’abord à ce défi, à la nécessité de construire et défendre un point de vue communiste affirmé et qui puisse être un outil utile au monde du travail pour porter sa colère et ses exigences.

Jamais la question du parti communiste n’aura été posé dans les faits et pour la grande majorité des militants avec autant de force. Ce serait prendre une lourde responsabilité que d’isoler des forces militantes de cette exigence, de les enfermer dans une activité qui ne peut qu’être rapidement groupusculaire, au lieu de reconstruire une conception de masse du parti.

Les questions de personnes, qu’elles portent sur la candidature aux présidentielles, ou sur la coordination du réseau "Faire vivre et Renforcer le PCF", ne peuvent justifier des comportements sectaires et diviseurs. Nous appelons les signataires de ce texte à reprendre le dialogue avec l’ensemble du réseau, à contribuer au rassemblement des communistes.

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).