Non ne t’inquiète pas Simon, ce n’est pas la pensée que je traquais dans mon texte mais ce qui s’en donne les contours et sonne le creux, a cause du vide qu’il entoure et camoufle. Je parle de ces penseurs de pacotilles qui viennent nous dire la messe pour qu’avec eux nous répétions qu’il n’existe pas d’autres alternatives que la politique qu’ils servent et célèbrent. Je parle de ces bien pensants que traquaient Brassens , Brel ou Dylan, de ceux qui pleurent sur le sort d’une esclave noir assassiné mais ne savent pas se scandaliser du jugement et de la peine tout en légerté infligé au maitre qui lui a pris la vie, résultat d’une justice de classe ( cf " La mort solitaire de Hatties Carole"). Je parle de tous ces pamphlétaires qui se réclament de l’antifascisme louent une résistance abstraite au nazisme, poussent des cris d’horreur devant ses méfaits une fois passé le temps où ils étaient commis, mais condamnent ceux qui s’y étaient engagé corps et âmes contre ses légions noires et vert de gris aux prix d’immenses sacrifices derrières les bannières de l’armée rouge et des partisans de tous les pays .

En effet il n’y avait pas de candidat communiste a cette élection hormis Arthaud, qui a su se rappeler de ce combat croyant tirer à elle la masse de ceux qui comme le chantait Aragon sont devenu "des soldats sans armes " a l’avenir incertains, mais ne pouvait voir dans ses" travailleuses travailleurs" entêtés le signe de ralliement qu’ils attendent encore, car quoi qu’elle en dise, Arthaud elle aussi fait partie des contempteurs de ceux qui passaient alors pour des terroristes et d’affreux staliniens !

Mais sans doute les retrouveront -ils leurs armes, comme tu nous le rappelles, avec les thèses d’avril et le combat de Lénine qui quelques mois après février 17 était encore bien isolé avant de se lancer à l’assaut du palais d’hiver. En effet tout peut aller très vite, encore faut-il qu’existât un parti aguerri et structuré ! C’est a quoi nous devons nous consacrer et pour commencer ; parce que l’on ne part jamais de rien, ne pas injurier cette occurrence en désespérant ceux qui restent au parti pour lui redonner un contenu révolutionnaire et s’appuient sur ses potentialités, son histoire et son expérience pour préparer la résistance que nous devrons entreprendre a l’issue de ces deux tours de fausse démocratie électorales . C’est la que réside l’essentiel, quelque soit la stratégie choisie par les uns et par les autres pour sortir de cette mauvaise passe. Il faut resté lucide et déterminé.

Amicalement

Gilbert