45 jours pour une campagne autonome.

, par  Georges SIMARD

Le 13 mars 2017 à 19:14, par Georges SIMARD En réponse à : 45 jours pour une campagne autonome.

Cher camarade Barbazange,
Que ta parole ait pu être interdite sous prétexte de "timing" par les liquidateurs qui trustent l’organisation du débat interne au Parti en dit long sur leur impudence. Je ne comprends pas que tu éprouves le besoin de prendre des gants avec le premier d’entre eux.

Le petit Pierre pourra mille fois nous "inviter à être attentif aux exigences nouvelles" ...
Cela ne veut strictement rien dire, en termes d’analyse politique et ne fait que confirmer ce que la récente aventure de la « consultation citoyenne » (on apprécie au passage la novlangue ou "LAM" - Lingua avocatorum mutationis) nous avait déjà démontré :
Le P"c"F va chercher ses orientations stratégiques dans « l’opinion publique » façonnée par la Propagandastaffel. Les "idées nouvelles" sensées répondre aux "exigences nouvelles" sont donc naturellement le reflet d’orientations libérales comme le démontrent les scandaleuses élucubrations publiques d’un Dartigolles ou d’un Boccara II°.

N’est-ce pas un euphémisme que de dire :
« je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas à ce jour dit notre ferme opposition à sa proposition phare et floue de "revenu universel" ».
Nous savons tous pourquoi.
Et il est plus que temps de dénoncer les censeurs qui nous imposent dans l’Humamutée la chronique régulière d’un J.C. Le Duigou, qui dispose de son couvert réservé aux dîners du Siècle, alors que l’argumentaire pourtant très riche de notre camarade Bernard Friot sur le « salaire à vie » se fait, lui, beaucoup plus fréquent sur « la toile » que dans les colonnes du« journal de Jaurès ».
La même dénonciation vaut pour les riches heures de camarades très productifs tels Annie Lacroix-Riz et Jean Salem, et tant d’autres ... que l’on n’admet que trop rarement alors que les porteurs de la doxa libérale ont champs libre pour s’exprimer au nom de notre Parti.

Tout à fait d’accord pour permettre aux prolétaires « électeurs ou abstentionnistes, de construire leur avenir au delà de la perspective de l’isoloir ». A peine dix ans après la Commune, dans leur adresse critique à Bebel et Liebknecht-père, nos "grands babus" exprimaient déjà cela par la formule restée actuelle du « crétinisme parlementaire ».
Nous pourrions peut-être la "moderniser" sous l’expression de « crétinisme présidentiel ».
Car enfin, dans l’état où se trouve notre Parti, à quoi pourrait bien nous servir d’« avoir un candidat » ?
Tu as tout a fait raison de souligner que « d’évidence le programme de Mélenchon quoique bien en deçà de celui de 2012 est plus proche du nécessaire que celui d’Hamon... ». J’ajouterai que malgré toutes les ambiguïtés de certaines formulations soigneusement inspirées par un économiste pas si « Généreux » qu’il veut bien le dire, le programme de Mélenchon est très proche et sur certains points moins €urolâtre et moins atlantiste que le supposé « nôtre ».

Notre campagne autonome ne saurait produire quelque résultat que ce soit sur les bases opportunistes actuellement proposées par les apparatchiks de l’avenue Mathurin Moreau.
Les contradictions internes sont déterminantes dans l’effondrement d’un P"c"F affaibli et divisé par trente ans et plus de mutation mortifère. De tout temps - mais entre 1920 et 1976 nous avions su mieux le gérer - l’affrontement idéologique entre réformistes et bolchéviques a été une caractéristique du débat interne au mouvement ouvrier.
Ce n’est pas la stratégie d’alliance en soi, qui est à remettre en cause, mais bien les abandons idéologiques dont nous avons cru devoir l’accompagner et ce - au moins - depuis 1956, par incapacité relative à accepter l’analyse critique de nos propres contradictions internes et de celles des sociétés où le socialisme avait constitué un temps une réalité déjà regrettée par ceux-là même qui avaient sous estimé l’adversaire.

Sauf à passer, aujourd’hui encore un peu plus, pour des faux culs sans colonne vertébrale, nous n’avons pas d’autre choix que de soutenir franchement la candidature Mélenchon et à draîner vers lui le maximum d’abstentionnistes afin d’éviter de subir, au second tour de la stratégie 2002, nous conduisant à appeler à voter pour un « Libéral nous voilà » sous prétexte d’en éviter une autre.

À samedi prochain donc, derrière « notre superbe drapeau rouge, rouge du sang de l’ouvrier !« » », qui n’a rien à voir avec les « insignes partidaires » bleu et jaune, mâtinés d’orange, supports publicitaires d’un « label P"c"F profondément dévalué » par trente ans de mutation Ub’Huesque.

Merci Paul, pour le courage de ton engagement et de celui des camarades du réseau FVR-PCF, qui n’en finissez plus d’avaler des couleuvres de la part des liquidateurs, usurpateurs d’un héritage que notre génération se devra néanmoins de transmettre.
SALUT ET FRATERNITÉ !

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