Une candidature communiste pour les élections présidentielles 2012 (forum)

, par  gillesquestiaux

Le 23 janvier 2011 à 22:16, par Gilles Questiaux En réponse à : Une candidature communiste pour les élections présidentielles 2012 (forum)

23 janvier 2011 exemple de message ou de lettre incitateur à signer l’appel du 4 décembre que j’ai envoyé aujourd’hui.

Chers camarades, collègues, amis,

Je voudrais vous convaincre de l’importance de signer l’appel du 4 décembre pour une candidature communiste. Cet appel qui a déjà recueilli plus de 700 signatures de militants PCF dans toute la France est essentiel pour que la tentation d’effacement du PCF en 2012 soit surmontée. On peut le lire et le signer en ligne et il importe peu pour cela d’être ou non à jour de cotises.

Il ne s’inscrit pas dans le soutien direct à l’un des trois candidats communistes qui se sont fait connaître, André Chassaigne, André Gerin, Maxime Gremetz, même si les deux derniers l’ont signé, ainsi que Jean Claude Danglot, sénateur du Pas de Calais, Jean Jacques Candellier, député du Nord, et Jean Jacques Karman, conseiller général d’Aubervilliers.

Il s’inscrit dans l’exigence d’abord du respect des statuts du parti et de la démocratie interne : le candidat doit être vraiment choisi par le militants. Pour le moment on s’achemine vers une proposition unique, en juin, qui devra être sanctionnée par une sorte de plébiscite, par oui ou par non, et le risque que cette proposition soit Mélenchon est important. L’assurance de ce dernier dans les médias semble montrer qu’il croit avoir obtenu des assurances fermes de certains dirigeants du PCF. Même si c’est le cas, ce que je veux ne pas croire, la décision finale dépend de l’équilibre des forces dans le parti.

Ensuite dans le refus de se voir imposer une fois de plus un candidat des médias. Mélenchon pratique une communication tribunicienne efficace, mais il est évident que sa présence nous fait littéralement disparaître, et seules les déclarations de candidatures internes ont un peu ramené le projecteur sur le PCF. Tout est fait pour nous conduire à nous résigner à accepter un candidat sélectionné à l’extérieur. Or nous avons fait depuis 2007 de manière réitérée le choix du PCF, de la forme parti, et ceux qui s’étaient le plus fortement manifestés contre ce type d’organisation en ont tiré les conséquences en claquant la porte. La proposition de candidature Mélenchon est au fond la continuation de l’illusoire « politique autrement » c’est-à-dire la dictature de petits comités qui a abouti à la cacophonie des collectifs en 2006 et qui a enterré l’espoir suscité par le « non » victorieux du 29 mai 2005.

Enfin, le risque est grand de voir le PCF en tant que force réelle disparaître en cas d’absence en 2012. Qu’on le veuille ou non, les élections présidentielles sont un moment clé de la vie politique en France, on peut même dire que pour la plupart de nos concitoyens et particulièrement ceux des classes populaires, c’est le seul moment où la politique les atteint. Y manquer, c’est disparaître de l’écran radar. Et les conséquences seront immédiatement ressentie aux élections législatives qui suivront immédiatement les présidentielles.

Mélenchon est ce qu’il est et beaucoup, dont moi, peuvent le trouver sympathique, mais ses exigences vu son faible poids réel sont inacceptables. Tout au plus pourrait-il demander une circonscription gagnable avec notre appui, ou une présidence de région. Or il veut s’arroger avec la candidature un leadership extérieur sur notre parti, sans apporter aucune force réelle au pot commune (ni élus, ni militants, ni influence, ni réseau, rien !). Je rappelle que Mélenchon, ancien sénateur, n’a littéralement jamais concouru à aucune élection en son nom propre. Il s’agit d’une proposition, de sondeurs d’opinion, et plutôt faible dans le genre, très loin des objectifs irréalistes qu’il fait miroiter : deux chiffres, qualification pour le deuxième tour ( et dans ce cas d’ailleurs, victoire de Sarko !).

On le crédite d’un bon score, mais à mon avis devant le « vote utile » il ne ferait pas mieux que les 6% du front de gauche en 2006 (européennes) et 2010 (régionales) et sans doute bien moins. Mais deux choses l’une : ou il cartonne, et il s’en servira pour passer à son deuxième projet, un « die linke » français où le PCF disparaitrait petit à petit comme le PCI a disparu en Italie, ou il échoue, et tout le monde aura perdu.

Mélenchon, comme candidat de substitution peut attirer des sympathisants, particulièrement chez ceux qui pensent que notre parti est trop mou. Il prend comme modèle Georges Marchais (dont il pousse la caricature) et n’hésite pas à sortir du politiquement correct. Mais je pense que ce n’est qu’une posture. Il a beau jeu de critiquer l’Union européenne, alors que son parti (qui est vraiment rien autre chose que son parti personnel) a adhéré au PGE. Et son discours, si on en retire les provocations tactiques, est vieillot, marqué IIIème république, insignifiant sur les questions qui font monter le FN (sécurité et intégration) et creux sur les questions économiques de fond.

Enfin, pour éviter la droitisation du champ politique français il vaut mieux un candidat estampillé communiste, même « droitier », qu’un socialiste de gauche dont absolument rien ne garantit les positions à terme.

C’est pour ça qu’il me parait indispensable de gagner la bataille pour un candidat communiste en 2012. J’ai confiance que ce candidat, si c’est l’un des trois qui se sont proposés, saura faire bonne figure, et sera audible dans les classes populaires : Chassaigne qui peut réunir 70% des électeurs sur son nom dans sa circonscription, Gremetz, qui a été réelu à Amiens en 2007 malgré une primaire imposée par l’appareil local du parti, Gerin qui a reconquis aux socialistes à la surprise générale en 93 le siège historique de la banlieue rouge lyonnaise.

Signons donc en masse l’appel du 4 décembre !

Pasquale Noizet, Paris, membre du CN du PCF, Gilles Questiaux, PCF Paris XXème (membre du CE)

Brèves Toutes les brèves

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).