Manifestations, violences, unité...

, par  Xuan

Le 10 mai 2016 à 13:21, par Xuan En réponse à : Manifestations, violences, unité...

Bonjour à toutes et tous,

en mai 68 les manifestations s’appuyaient sur une puissante grève générale. Les revendications économiques et politiques étaient intimement liées pour l’immense majorité : « 10 ans ça suffit ! » criait-on le 13 mai.

Il est flagrant que depuis, les manifestations ont pris le tour de promenades de retraités silencieux mais assourdis par les camions sonos, dont les slogans marquent davantage par les décibels que par le contenu offensif. Heureusement que les jeunes commencent à se bouger !

Ce manque de mobilisation et de discipline (et là pam a entièrement raison) est le fruit d’une quarantaine d’années de journées nationales sans lendemain visant la promotion du parti socialiste. Et voilà maintenant nos mouvements orphelins de toute orientation reconnue, et dérivant tantôt dans les actions irréfléchies tantôt dans la passivité.
C’est l’absence de direction révolutionnaire qui est la cause principale des défauts que relève pam.

Les salaires des flics ne sont pas du même ordre que ceux des DRH ou des PDG, mais ce qui importe est leur place dans les rapports sociaux de production.
Parler aux flics pour abattre leur moral est une chose mais il ne faut pas s’illusionner sur la police : son rôle est d’abord de protéger l’Etat bourgeois. Elle est disciplinée et encadrée pour appliquer les ordres de la préfecture et des institutions bourgeoises.

Sarkozy l’avait en son temps bien expliqué aux intéressés : ils ne sont pas là pour faire du social.
« les forces de l’ordre sont-elles l’ennemi de la manifestation ? »
Elles en sont l’ennemi en tant que représentantes de l’ordre bourgeois et non d’un ordre général ou républicain qui n’existent que dans l’imaginaires des réformistes. La seule question qui se pose c’est dans quelle mesure cette contradiction prendra un tour inoffensif ou antagonique, et ceci évidemment ne dépend pas uniquement des manifestants mais aussi et principalement de la volonté de l’Etat de réprimer ou pas.

Puisque tu évoques mai 68, il faut rappeler que le slogan CRS=SS date de vingt ans plus tôt.
C’est au milieu de la grève des mineurs, d’octobre à décembre 1948, qu’elle fut prononcée pour la première fois.

Il faut rappeler quelques faits historiques :
Le 19 octobre les CRS investissent les camps où sont logés les mineurs nord-africains travaillant en Lorraine. Ils saccagent les baraquements et conduisent les ouvriers de force à la mine. Des opérations similaires sont menées dans plusieurs bassins.
La CGT-FO veut enregistrer les non-grévistes.
Le 21 le journal ‘l’époque’ appelle à bombarder les grévistes.
Le lendemain Antonin Barbier et Marcel Goïo sont tués.
Le 23 le Conseil des ministres appelle à tirer sur les grévistes.
M. Thibaud et 225 mineurs sont arrêtés. Les mineurs du puits Villiers sont au tribunal.
Le 16 novembre le socialiste Jules Moch, qui envoya les CRS tirer sur les grévistes, intervient à l’Assemblée pour dénoncer le parti communiste...
C’est lui qui l’année précédente, le 4 décembre 1947, après le sabotage du Paris-Tourcoing, proposa à l’Assemblée nationale d’adopter des textes visant à « défendre la République ». Parmi les mesures envisagées, la suppression du droit de grève dans la police et la dissolution de 11 des 54 compagnies républicaines de sécurité (CRS), parce que celles-ci comportent, dira le ministre, « des éléments douteux », c’est-à-dire des hommes provenant des “milices patriotiques” contrôlées par les communistes et dissoutes.
Et ceci le jour-même où les CRS tuent Penel, Chaléat et Justet à la gare de Valence.
Une plaque commémorative se trouve toujours à l’Union Locale CGT de Valence.

Comme on peut le constater Hollande et les socialos n’ont jamais « trahi », ils sont fidèles à eux-mêmes. Et l’histoire nous montre aussi qu’ils peuvent aller beaucoup plus loin…

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