Attention, il y a eu débat dans les années 30 pour savoir si le nazisme appelait une réaction unissant toutes les forces populaires ou si ce n’était qu’une question qui venait après le conflit de classe contre la bourgeoisie...

Je partage les commentaires sur Valls et ce qu’il représente de continuité avec la politique répressive de Sarkozy accompagnant la guerre de tous contre tous, mais je ne comprends pas que Jean ni Xuan ne dise rien de la réalité de ce qui devient un mouvement de masse dans lequel les fascistes sont aux commandes...

Je ne sais pas qui est Dieudonné, je ne sais rien de ses vrais motivations idéologiques ou d’intérêts, mais je ne peux que constater qu’il est un vecteur infiniment plus puissant que les groupes identitaires pour faire progresser les références, les personnalités et les idées fascistes dans de larges masses très diverses, et dans tous les milieux sociaux...

Si les communistes ne commencent pas par être les premiers dans la dénonciation claire et rigoureuse de tout ce qui conduit à la division du peuple, base du fascisme, ils ne peuvent être entendus dans leur explication de la nature du fascisme comme réponse politique du système... ils ne peuvent unir largement, au delà de tout clivage politique, contre le fascisme. Et ce n’est que dans le mouvement de refus du fascisme que peut progresser la conscience qu’il n’y a pas de réponse sans mise en cause du capitalisme...

Centrer le débat sur l’interdiction ou sur Valls, c’est se faire piéger par la bataille médiatique, et laisser tranquille le fait premier, la progression des ferments de division du peuple, à laquelle Dieudonné contribue avec d’autres...

De plus, on a déjà eu l’expérience de cette stigmatisation de la bataille médiatique sur la personne de Sarokzy. On ne peut que constater qu’elle a ouvert un boulevard à Hollande, qu’elle a permis y compris à Le Pen de se refaire une santé... sans faire progresser d’un poil les conditions du rassemblement populaire

Non, ce n’est pas Valls qui me fait peur, mais la progression des bases idéologiques et sociales du fascisme dans la société.

Et je préfère ceux qui dénonçaient Hitler même avec de mauvaises intentions, même quand ils continuaient à aggraver les conditions politiques et économiques sur lesquelles progressaient le fascisme, que ceux qui allaient négocier avec lui...