Il y a un ou deux jours, je voyais, à la télé, un bref reportage sur la mise au point, par une équipe française, d’un coeur artificiel totalement nouveau. Le médecin qui commentait cette info pour la télé soulignait le fait, si ma mémoire est bonne, que ce "produit" pourrait être vendu dans le monde entier. Cette info illustre parfaitement ce que j’ai voulu dire dans le présent article, en soulignant que les services collectifs (dans ce cas, la recherche médicale) étaient désormais déterminants de l’activité de production (c’est la recherche qui invente le produit) mais que la production, au sens classique du terme, demeurait dominante (en effet, ce coeur artificiel devra être produit industriellement et commercialisé pour récupérer la dépense engagée et cela permettra de financer d’autres recherches). Mais, me dira-t-on peut-être, ce produit a été découvert dans le cadre du capitalisme. Comment pouvez-vous prétendre que le capitalisme empêche ce genre de découvertes et de production ? Pour répondre à cette question impertinente, je crois qu’il faudrait enquêter auprès des équipes concernées. Comment cela s’est-il passé ? Tout en admettant que les systèmes sociaux ne meurent pas en 5 minutes, je crois cependant, c’est mon hypothèse, que la mondialisation capitaliste, qui est la forme actuelle en développement du mode de production capitaliste, tendra à réduire la probabilité de telles découvertes (pour raisons, notamment, de contraction fiscale et de formes nouvelles d’exploitation de la main d’oeuvre chercheuse et apparentée) tandis que les entreprises géantes écumeront les centres de recherche existants de façon prédatrice et désordonnée. Un nouveau mode de production pleinement assumé devrait au contraire développer ce genre d’activités, d’abord sur une base nationale, et le coordonner à d’autres centres, en particulier d’autres pays. .