Aller vers une économie qui ose dire son nom

, par  Aline Béziat

Le 12 juillet 2013 à 14:48, par Aline Béziat En réponse à : Aller vers une économie qui ose dire son nom

Voici le commentaire que j’ai fait ce jour aux économistes communistes : Rassembler dans les luttes pour une alternative radicale d’un autre Euro. Le commentaire ci-dessous s’inscrit dans votre approche.

Je suis tout à fait d’accord, la sortie de l’Euro serait suicidaire, mais la transformation de l’Euro, de la BCE et de l’Europe passe par une un processus politique qui s’appuy sur une démocratie adaptée aux ambitions du peuple des prolétaires/citoyens. La seule alternative au capitalisme c’est le socialisme, pas un socialisme réformiste mais un socialisme basé sur une économie et une politique communiste. Le seul problème c’est que pour mettre en route le socialisme, la seule voix possible c’est une démocratie qui permet à chacun de prendre sa part à sa construction. Le peuple est conscient que la Démocratie actuelle est libérale, elle cautionne le capitalisme et elle est à bout de souffle, seulement voilà, il ne voit rien d’autre qui pourrait la remplacer, et pour cause, le Parti Communiste lui-même ne parle pas de sa démocratie. Or, rien ne peut être fait sans une Démocratie Communiste.

Deuxième objection, mais qui rejoint la première, les luttes sont disparates, elles ne sont pas si unitaires que ça, elles ne sont pas rassembleuses, chacun lutte avec sa spécificité, et les armes qu’il a. La démocratie actuelle ne permet absolument pas de s’inscrire dans une construction cohérente du socialisme. Bien sur, les luttes ont toutes comme dénominateur commun combattre le capitalisme, mais cela ne suffit pas. Prenons le problème autrement quel serait le dénominateur commun pour construire un Euro, une BCE et une Europe sinon avec une économie qui ose dire son nom ? Les mots "autre" et "alternative" sont vides de sens. Normal depuis des lustres nous ne parlons plus du communisme. C’est la source du fatalisme, nous n’éclairons pas avec des mots qui ne donnent pas du sens idéologique.

De plus tout le monde n’est pas en lutte, l’effet de croire que le reste suivra, est un leurre, puisque rien n’indique vers quoi nous allons. Résultat le fatalisme est et restera dans les têtes tant que l’adhésion à un communisme hautement démocratisé, ne pointera pas le bout de son nez. Il y a eu une sacré bataille interne dans le Parti pour conserver le mot communiste. Tout ce passe comme si on avait gardé le nom, sans en garder ses effets, c’est quand même un comble. J’ai l’impression que c’est la Désignation par Reconnaissance qui coince, alors que c’est notre spécificité, là aussi c’est un comble. Ce qui est dramatique, c’est une perte de temps énorme. Cela crée un clivage interne qui ne devrait pas avoir lieu. De plus ce langage insipide n’éclaire pas le peuple des prolétaires/citoyens dans son ensemble.

Vous dites : "Seules des luttes convergentes, à partir des exigences populaires sur l’emploi, les salaires, les services publics peuvent créer le rapport des forces qui permettra, progressivement, de nous émanciper des marchés financiers en nous appuyant sur une tout autre construction européenne." La question est donc comment les luttes peuvent-elles devenir convergentes ?

Les luttes, comme disent les Fralib, c’est pour ne en pas mourir, "On n’a pas le choix il faut qu’on soit maître des choix stratégiques". Quels outils ont ils besoin, pour aller jusqu’au bout, des lois immédiates ou une démocratie qui les confortent dans ce qu’ils font ? Les lois immédiates, impossible de les obtenir dans le contexte démocratique libéral actuel. Mais donner des ailes à ceux qui sont en luttes en leur proposant une démocratie qui les rassurent et qui leur garantie que le PCF et tous les acteurs politiques qui accepteront ses concepts que plus jamais ils ne seront les jouets d’un monde politique tel qu’il est aujourd’hui est-ce impossible ? L’élargissement des luttes passe par la certitude que chacun doit se rendre maître de ce qu’il produit. Seule la Démocratie Communiste le permet. Pour l’heure les luttes sont une forme de survie, elles combattent certes le capitalisme, mais pour qu’elles deviennent convergentes, il leur faudrait un dénominateur commun pour construire autre chose et autrement et cela ne peut s’appeler que le communisme. Non le rapport de force ne peut pas se créer dans les conditions actuelles, il n’y a pas de dénominateur commun pour tout construire autrement, là est le drame. On est communiste, on pense en communiste, mais ceux qui ne le sont pas, ne peuvent pas aller spontanément vers du vent, vers une alternative, vers autre chose, sans voir la finalité réelle des choses en France comme en Europe.

L’autre argumentation pour la non sortie de l’Euro, c’est que la petite Europe serait dépecée comme un fétu de paille, par les impérialismes économiques capitalistes mondiaux et pas forcément ceux des Etats. D’ailleurs c’est bien entamé. Je suis inquiète quand des territoires entiers sont achetés, y compris en France. Ces entités qui forment des sortes de communautarismes économiques avec leurs lois importées d’ailleurs, et qui ne respectent nullement les lois des Etats. C’est à mon avis une nouvelle forme de colonialisme économique capitaliste qui s’instaure insidieusement.

Je le sais pour l’heure tant qu’un énorme débat interne sur la question de la Démocratie Communiste et tout ce qu’elle engendre, n’aura pas lieu, le langage officiel restera hermétique et insipide. C’est dommage car le fond y est, mais il manque la couleur.

Brèves Toutes les brèves

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).