« Si vous étiez 1er ministre que feriez-vous pour PSA ? »

, par  pam

Le 4 mai 2013 à 09:34, par pam En réponse à : « Si vous étiez 1er ministre que feriez-vous pour PSA ? »

il faut compléter cette remarque pertinente car sur trois questions décisives, ce débat a souligné pourquoi les communistes doivent affirmer leur propre programme et stratégie, indépendamment de leur position sur le Front de Gauche. En résumé
- JLM ne peut pas dire qu’il convoquerait la famille Peugeot en exigeant le maintien du site, l’interdiction de tout licenciement et la participation a un plan national pour l’automobile, sans quoi il prononce la nationalisation immédiate sans indemnité des gros actionnaires... Il veut bien taper le poing sur la table pour "la finance", mais pas pour un représentant concret de la bourgeoisie...
- JLM ne peut pas parler de nationalisation ! Alors que la question a été remis dans le débat public par le mouvement des travailleurs eux-mêmes, ce n’est pas vue par JLM comme une arme politique forte...
- JLM pense "qu’il fauit sauver la zone Euro". Cela relativise ses discours du congrès du PG laissant penser qu’il pourrait accepter la sortie de l’Euro, ce qui avait provoqué des émotions à la direction du PCF, avant que JLM ne lance son "coup de balai" pour changer de sujet. Mais dans cette émission, il a été très clair : les menaces de ne pas payer la dette sont là pour faire peur aux dirigeants européens et leur faire accepter une politique de relance par la demande. Et comme si la France mettait en œuvre ses menaces de ne pas payer, la zone Euro exploserait, JLM explique que les 27 seront obligés de reculer devant la peur du vide et qu’ils accepteront la nouvelle politique Française... Amusant, qui aura le plus peur ? Merkel qui aurait peur que JLM mette en œuvre ses menaces, ou JLM devant la terrible décision, oui ou non, faut-il décider de sortir de l’Euro ? Comme il prévient tout le monde qu’en fait, il ne sortira pas de l’Euro, les autres comme il le dit lui répondront évidemment "pas chiche !"
- JLM pense que le socialisme ne peut pas se construire dans un seul pays. C’est Jacques Attali qui pousse la discussion en commençant par tartiner d’éloges JLM "nous avons la même vision du monde", et pour lui dire "mais votre politique, il faudrait la faire au niveau européen, et en fait au niveau mondial".. Et de faire référence à ... la révolution russe "le socialisme dans un seul pays, ça ne marche pas, Marx l’avait bien dit, mais c’est Lénine qui le fait .." Réponse de JLM "et c’est un échec, c’est Staline..." On sent le trotskyste au fonds

Ces trois points, nationalisation, euro et socialisme sont bien au coeur de la question et devraient être au coeur de l’apport des communistes au monde du travail, que ce soit dans le Front de Gauche, dans les luttes, ou dans le rassemblement populaire.

Mais si les mêmes questions étaient posées à Pierre Laurent, aurait-il des réponses différentes ? Par exemple :

Si vous étiez 1er ministre que feriez-vous pour PSA ?

Je convoquerai le patron de PSA et je lui demanderai d’annuler immédiatement son plan, d’affirmer le maintien du site d’Aulnay, l’annulation de tous les licenciements, et l’ouverture d’une table ronde avec tous les acteurs de l’industrie automobile pour un plan de reconquête de la filière autour de la voiture décarbonée du futur pour tous, la "VW" française du XXIème siècle. Comme il refuserait, je lui signifierais la nationalisation immédiate sans indemnité des gros actionnaires du groupe...

Mais plus aucun financier ne voudrait vous prêter d’argent, et l’état a besoin de 8 Milliards de trésorerie chaque semaine ?

Je convoquerai le président de la BCE et lui demanderait de mettre en oeuvre un moratoire sur tous les traités européens et de financer les états sans intérêts. Il refuserait bien évidemment, et je lui dirai que la France allait battre ses propres Euros, reprendre sa souveraineté monétaire et ferair remarquer que la machine à imprimer les billets est en France...

Mais ça reviendrait à rompre avec le capitalisme, et vous savez que ça ne marche pas dans un seul pays, l’expérience soviétique est un échec et c’est Marx qui avait dit que le socialisme ne pouvait pas se construire dans un seul pays

L’expérience soviétique est un mélange de drames historiques et de grandes transformations sociales, économiques et culturelles. Ce n’est pas un échec, c’est l’incapacité de la direction soviétique après Staline qui a produit la stagnation, puis l’effondrement. Les dirigeants soviétiques n’ont pas su penser la révolution dans la révolution, inventer les forme socialistes de vie démocratique nécessaire au développement même du socialisme, et nous savons aujourd’hui que la chute de l’URSS n’est pas un effondrement mais une trahison que les peuples soviétiques paient encore lourdement.

Les communistes ont besoin de faire un énorme effort pour comprendre cette histoire, la nature du stalinisme, son caractère national et historique, et en même temps les leçons pour toute expérience socialiste justement des difficultés russes à inventer un socialisme démocratique.

Mais la leçon du XXième siècle est justement que, contrairement à ce que pensaient les marxistes au 19ème siècle, aucune révolution ne se fait au plan mondial, et par conséquent, ceux qui veulent rompre avec le capitalisme ne peuvent le faire qu’au niveau national, donc dans un compromis avec le capitalisme. La Chine, Cuba, le Vietnam, Le Venezuela, La Bolivie, l’Équateur.. sont des exemples de "socialisme dans un seul pays", tous différents, tous marqués par des compromis plus ou moins complexes avec le capitalisme, personne ne peut dire qu’il n’y aura pas de retour en arrière, mais le caractère national de tout socialisme est une réalité historique. Trotsky a définitivement été jugé par l’histoire. Il avait tort.

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