Pour un printemps de la politique... (II) - commentaires Pour un printemps de la politique... (II) 2018-08-21T05:36:26Z http://lepcf.fr/Pour-un-printemps-de-la-politique-II#comment3113 2018-08-21T05:36:26Z <p>@ Xuan<br class="autobr" /> A propos de Boukharine, Lénine écrit dans son testament que son "<i>raisonnement ne peut être tenu pour parfaitement marxiste"</i>, Il aurait sans doute dit la même chose de Mao, si non pire. Pour ma part je m'en tiens, tant que les démonstration proposées ne sont pas plus convaincantes, à la stricte orthodoxie. La différence passe entre ceux qui travaillent, immense majorité prolétarienne, et ceux qui encaissent la plus-value, infime minorité bourgeoise.<br class="autobr" /> Tous les mots ayant un sens, la notion "d'ennemis du peuple" soustend la nécessité de l'élimination, ce que la bourgeoisie traduit dans tous ses médias par extermination, avec le bénéfice politique qu'elle engrange dans la foulée...</p> Pour un printemps de la politique... (II) 2018-08-20T21:47:52Z http://lepcf.fr/Pour-un-printemps-de-la-politique-II#comment3111 2018-08-20T21:47:52Z <p>La définition du <i>peuple</i> n'a pas grand sens dans l'abstrait. Elle ne devrait pas dépendre de liens de parenté ou de catégories fixées une fois pour toutes, mais se former face à la notion opposée d'<i>ennemis du peuple</i>.<br class="autobr" /> Alors elle prend une signification réelle, propre à l'histoire de chaque pays et dans une situation donnée.</p> <p>Dans <i>"<a href="http://www.meeus-d.be/marxisme/classiques/JusteSolutionContradictions.html" class="spip_out" rel='nofollow external'>de la juste solution des contradictions au sein du peuple</a>"</i>, Mao donnait une définition dialectique extrêmement claire du <i>peuple</i>, opposé aux <i>ennemis du peuple</i>, et cela en fonction des conditions nationales et historiques.</p> <p>Pour que ces mots aient un sens, ils doivent s'adapter à la réalité, aux rapports sociaux de production dans chaque pays et dans une période donnée.</p> <p>Ainsi la bourgeoisie, le bas clergé, la petite noblesse faisaient pour l'essentiel partie du <i>peuple</i> lors de la Révolution française, tandis que les féodaux et la hiérarchie catholique faisaient partie des <i>ennemis du peuple</i>.</p> <p>Mais durant la Commune de Paris les contradictions de classe se sont transformées, et la même bourgeoisie est devenue pour la plupart <i>ennemie du peuple</i>.</p> <p>Egalement des capitalistes, des partis bourgeois ou des groupes sociaux-démocrates faisaient partie du <i>peuple</i> pendant la résistance contre l'occupation, (tandis que les nazis, les collabos et les traîtres faisaient partie des <i>ennemis du peuple</i>), et puis les premiers ont fait partie des <i>ennemis du peuple</i> après la Libération lors des grèves de 46 et 47.</p> <p>Aujourd'hui les contradictions de classe n'ont pas encore atteint un stade antagonique, sauf de façon temporaire et localisée. On peut dire que font partie du <i>peuple</i> ceux qui souffrent de l'exploitation et de l'oppression capitaliste, et font partie des <i>ennemis du peuple</i> ceux qui exploitent et oppriment.</p> <p>Ceci paraît sans doute un peu flou parce que la perception des réalités sociales n'est pas toujours nette, et que des catégories intermédiaires sont exploiteuses et en même temps opprimées et rançonnées par les monopoles. La lutte des classes en s'aiguisant finit par tracer une frontière beaucoup plus claire.</p> Pour un printemps de la politique... (II) 2018-08-20T14:39:33Z http://lepcf.fr/Pour-un-printemps-de-la-politique-II#comment3108 2018-08-20T14:39:33Z <p>A propos des mots, on peut constater que le mot "prolétariat"qui, chez Marx, désigne la classe, immense majorité, qui doit travailler pour vivre, et qui, sous le capitalisme, se fait délester, par la bourgeoisie, de l'essentiel de la plus-value qu'elle crée, n'ait pas bonne presse dans les milieu dominés par la bourgeoisie. Mais le remplacer par "peuple" pour espérer feinter ainsi la classe bourgeoise, est une illusion. Comment expliquer que le bourgeois, avionneur, Marcel Bloch ne ferait pas partie du peuple alors que son frère Jean Richard en serait une icône.... Les mots ont un sens, et pas plusieurs, mais si chacun est libre d'adapter le vocabulaire de Marx à sa convenance, encore faut-il prendre la peine de s'expliquer au préalable<br class="autobr" /> De même, si le capitalisme est divers, ce sont toujours ceux qui possèdent la plus grande partie de chaque entreprise qui commandent, et encaissent la plus-value. Pour ma part je n'en connaît que deux variétés, celle, qui nous concerne, décrite par Marx et qui découle de la phrase célèbre du Manifeste :"<i>Le gouvernement moderne est un comité qui gère les affaires communes de la bourgeoisie toute entière"</i> et celle, désignée par Lénine de <i>"capitalisme d'état"</i>, appliquée, sous sa direction, à partir de 1920 en URSS sous le vocable de NEP (Nouvelle Economie Politique), et reprise à partir de 1980 par Deng Xiao Ping en Chine et toujours active depuis.<br class="autobr" /> La différence essentielle résident dans le rapport à l'Etat. Dans un cas, celle décrite par Marx, c'est la bourgeoisie, ses intérêts, et son capital, qui domine concrètement l'Etat. Dans l'autre, c'est l'Etat, accaparé par les intérêt prolétariens, qui domine le capital privé, comme public.</p> Pour un printemps de la politique... (II) 2018-08-19T12:40:22Z http://lepcf.fr/Pour-un-printemps-de-la-politique-II#comment3106 2018-08-19T12:40:22Z <p>l'échange entre danielle bleitrach et jean-claude me semble utile à retranscrire ici..</p> <p><strong>De Danielle...</strong><br class="autobr" /> 19 Août<br class="autobr" /> Voilà vers quoi nous devons nous aller me semble-t-il, en matière de réflexion. J'ai encore besoin de travailler cet article, mais voici quelques réactions « à chaud ». B et M reprennent différentes analyses, celle de l'importance de 1956, telle qu'il la décrivent a été celle de la direction du PCF et de Georges marchais quand il a été constaté que l'union de la gauche derrière François Mitterrand consacrait l'hégémonie du PS. La thèse des deux capitalismes reprend deux auteurs économistes t Dumesnil et levy, ils tenaient beaucoup y compris à partir de l'exemple chinois à montrer que l'avenir résidait dans un capitalisme régulé par une sorte de technocratie avec une classe dominante d'ingénieurs et d'entrepreneurs tenant le marché. Bref grâce au travail très attentif de delaunay, j'ai le sentiment en le lisant d'avoir une sorte de Patchwork assez daté. J'apprécie beaucoup la piste tracée par Delaunay sur le stalinisme et la manière dont on a fait glisser dans l'enfer présupposé d'un dirigeant le socialisme lui-même. (note de Danielle Bleitrach)<br class="autobr" /> voici la réponse que m'apporte ce matin J.Cl Delaunay de sa lojtaine Chine :</p> <p><strong>de jean-claude</strong><br class="autobr" /> Danielle, bonjour. J'ai vu que mon texte à propos du bouquin de Blottin.Maso t'avait intéressé et j'en suis très content car, en l'écrivant, je me suis dit que sa lecture serait aussi avenante que la pluie. Il y a au moins une personne qui aura été intéressée.<br class="autobr" /> Bon. J'ai évidemment pensé au duo Dumesnil/Lévy en lisant l'histoire des deux capitalismes chez Blottin:Maso, la différence étant que Blottin/Maso ont une culture économique sommaire, ce qui n'est pas le cas de Dumesnil/Levy. Je n'ai pas voulu en rajouter et j'ai donc seulement fait une petite allusion à Keynes et à l'euthanasie du rentier. Car Dumesnil/Levy, précisément, marxistes très influencés par Keynes sur ce point, tout en développant une critique justifiée du capitalisme contemporain, ont eu tendance à concevoir que la lutte contre la mondialisation financière du Capital consisterait à opposer le capitalisme industriel au grand capital financier. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus et s'ils publient encore. Un autre aspect de ma motivation à ne pas développer ce point est que je me suis dit que ce serait bien que d'autres que moi se saisissent de thèmes suggérés par la lecture de ce CR et développent leurs propres idées. Ce qui se produit avec toi, car tu n'es pas à court d'idées.<br class="autobr" /> Le bouquin de Blottin/Maso, à mon avis, est un essai de donner du corps au réformisme communiste en France, tel que peuvent l'exprimer des intellectuels tels que Martelli, ou bien Sève, ou des gens comme Francette Lazard, qui, je crois bien, nage elle aussi dans ces eaux-là.</p> <p>Pour ce qui concerne mon hypothèse sur Staline/les Chinois, je la crois utile et féconde. Tu verras, dans mon bouquin sur la Chine, tout en creusant le concept d'économie de marché socialiste et en comprenant la nécessité de la dictature du peuple pour que ça marche, au moins intellectuellement, j'ai progressivement repéré des différences entre le socialisme de type soviétique et le socialisme chinois de la période d'après 1978, en même temps qu'une ressemblance absolue, à savoir que les entreprises capitalistes ne travaillent pas spontanément en faveur des besoins populaires.<br class="autobr" /> D'une part il n'existe pas de socialisme sans cette rupture, mais d'autre part les conditions d'existence de cette rupture sont actuellement très différentes de ce qu'elles furent avec Staline et tous ceux qui ont fait l'URSS avec lui. En sorte que notre difficulté à supporter l'insupportable de l'époque stalinienne (mais c'est un insupportable relevant du passé et donc inchangeable) tient à notre incompréhension des différences d'époque.</p> <p>Selon moi, B et M se lamentent sur Staline et son époque parce qu'ils n'ont pas compris que l'impérialisme des années 1920-1970 et celui d'aujourd'hui n'étaient pas les mêmes, en vigueur, en force et en perspectives. Je crois que nous sommes vraiment arrivés au stade suprême. Je rêve peut-être mais c'est le point en discussion.<br class="autobr" /> D'où, d'ailleurs, le retour que je crois nécessaire sur la dictature du peuple. Il faut repenser tout ça. Ce devrait être la nourriture idéologique quotidienne des classes populaires : comment mettre un terme à tous ces salopards qui dirigent de manière de plus en plus dictatoriale la société des pays développés ? Comment mettre un terme à leur dictature.<br class="autobr" /> Au lieu de quoi, B et M tombent dans l'illusion : comment aider le capitalisme entrepreneurial ? Comment utiliser les nouvelles technologies ? Etc.</p>