Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire - commentaires Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-10T18:15:57Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1071 2013-10-10T18:15:57Z <p>En effet c'est le B-A BA pour les communistes et j'aimerais <i>"enfoncer des portes ouvertes"</i> comme tu dis.<br class="autobr" /> Parce que la thèse du <i>« passage pacifique au socialisme »</i> séduit encore nombre de communistes, malgré ses échecs successifs.<br class="autobr" /> Et c'est très probablement la cause essentielle de la dérive social-démocrate et du recul actuel.</p> <p>Or l'exemple du Chili est plus qu'un échec, c'est la démonstration que la <i>« voie pacifique »</i> (j'entends sans violence révolutionnaire ni dictature du prolétariat) ne protège pas mais au contraire expose davantage le peuple à la violence et au terrorisme des classes dominantes.</p> Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-07T19:05:14Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1068 2013-10-07T19:05:14Z <p>. A partir de "je propose ceci :<br class="autobr" /> Le peuple est le véritable moteur de l'histoire. La révolution doit être portée par lui et exprimer sa volonté. Sinon elle perd son âme et se perd elle-même.<br class="autobr" /> La direction de la transformation socialiste de la société ne peut pas être confiée à des partis bourgeois mais au parti de la classe ouvrière, comme l'indiquait Karl Marx.<br class="autobr" /> Cette transformation ne peut pas s'effectuer dans le cadre légal de l'ordre ancien, qui n'est du reste qu'une façade, la bourgeoisie pouvant fort bien s'en affranchir lorsque la nécessité s'en fait ressentir.<br class="autobr" /> Pour éviter le risque de l'effusion de sang dans une révolution qui exercerait une contrainte armée sur les exploiteurs, la foi du charbonnier dans son déroulement pacifique s'avère finalement un aveuglement meurtrier.".<br class="autobr" /> Je m'excuse de te dire que tu enfonces de portes ouvertes... Ce sont des évidences, des Lapalissades même, pour un communiste.<br class="autobr" /> La dernière formulation est un peu confuse, il ne s'agit pas d'une question des "voies", mais d'une toute autre perspective, plans, objectifs, moyens. <br class="autobr" /> Les "voies" sont fonction des objectifs. Si je veux aller en deux heures à Rome, je prends l'avion. Si je veux seulement un accord avec les partis de centre et quelques réformes, je n'ai besoin que d'une voie pacifique (tant que les masses continuent leur siesta coutumière.)<br class="autobr" /> Mais si elles se réveillent et luttent alors ma "voie pacifique" se trouve en difficultés. Et l'opposition, qui aurait pu tolérer des compromis et des reculades dans le cadre parlementaire, devient enragée et frappe pour passer l'envie aux travailleurs de se révolter.</p> <p>Si je veux renverser la domination capitaliste, ce qui signifie un bouleversement énorme non seulement de l'économie capitaliste, mais de tout le monde (et je n'exagère rien) alors il faut des moyens adéquats. Les gens normalement savent ce qu'ils font, et les dirigeants politiques responsables autant et plus que les autres.</p> <p>Je vais essayer de répondre à la question : « L'oppression impérialiste ou les caractéristiques sociales que tu nous décris sont-elle les principales causes de la brutalité de la répression ? »<br class="autobr" /> Oui et non.<br class="autobr" /> Oui parce que sans ces facteurs (l'impérialisme, la présence d'une bourgeoisie et d'une armée liées aux impérialistes) il n'y aurait pas eu de répression mais socialisme... Ceci est une évidence logique.<br class="autobr" /> Et non, parce que la répression visait à couper les têtes d'un mouvement social qui avait avancé "trop" pour eux. Ils voulaient infliger une défaite écrasante à une classe qui dans deux mois, dans un un aurait fait une révolution, passant même par dessus leurs dirigeants du moment. Comme toutes les révolutions. La violence de la répression est fonction de la combativité, des possibilités révolutionnaires des masses.<br class="autobr" /> Les raison, pour un communiste, il faut les trouver dans le développement de la lutte de classes et non dans les caractéristiques personnelles d'un tel ou d'un autre (bien qu'elles peuvent jouer un peu). La caricature, "le bourreau et les victimes" non seulement est insultante pour ceux qui se sont battus consciemment pour le socialisme et en connaissaient les risques et les défièrent, mais cache les vrais raisons de ce qui est arrivé, proposant une vision idéaliste de l'histoire contre la conception communiste de la lutte de classes, le matérialisme historique.</p> Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-07T18:19:34Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1067 2013-10-07T18:19:34Z <p>Alors venons-en si tu veux aux leçons universelles du coup d'Etat au Chili. C'est un bien grand mot mais l'universel se manifeste dans le particulier, avec « la dignité du réel », comme nous disons.</p> <p>L'oppression impérialiste ou les caractéristiques sociales que tu nous décris sont-elle les principales causes de la brutalité de la répression ?<br class="autobr" /> Peut-on dire que la « démocratie à la française » nous met définitivement à l'abri du fascisme ? <br class="autobr" /> Il me semble que la bourgeoisie française, elle-même impérialiste, est aussi parfaitement capable d'éliminer des hommes politiques ou de réprimer le peuple avec la plus grande brutalité, de pourchasser et d'embastiller les syndicalistes de classe et les communistes, lorsque la situation l'impose.<br class="autobr" /> Elle a parfois toléré des gouvernements « de gauche » parce que les socialistes avaient déjà prouvé leur loyauté et que la mobilisation populaire nécessitait des réformes et des compensations sociales temporaires.</p> <p>Ces particularités mériteraient certainement un approfondissement, mais il reste quand même des leçons qui nous concernent de toute façon.</p> <p>Je propose ceci :<br class="autobr" /> Le peuple est le véritable moteur de l'histoire. La révolution doit être portée par lui et exprimer sa volonté. Sinon elle perd son âme et se perd elle-même.<br class="autobr" /> La direction de la transformation socialiste de la société ne peut pas être confiée à des partis bourgeois mais au parti de la classe ouvrière, comme l'indiquait Karl Marx.<br class="autobr" /> Cette transformation ne peut pas s'effectuer dans le cadre légal de l'ordre ancien, qui n'est du reste qu'une façade, la bourgeoisie pouvant fort bien s'en affranchir lorsque la nécessité s'en fait ressentir.<br class="autobr" /> Pour éviter le risque de l'effusion de sang dans une révolution qui exercerait une contrainte armée sur les exploiteurs, la foi du charbonnier dans son déroulement pacifique s'avère finalement un aveuglement meurtrier.</p> Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-05T20:21:23Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1066 2013-10-05T20:21:23Z <p>Très probablement, mais au Chili (et c'est de cela qu'on parle) la telle "bourgeoisie nationale" était plutôt obnubilée par tout ce qui n'était pas national. Elle regardait envoutée vers l'Amérique du Nord ou vers l'Europe et méprisait son propre peuple.</p> <p>D'un point de vue économique elle n'existait, si elle existait, que comme un artisanat dépendant des grosses entreprises et exploité par elle. (Une toute petite bourgeoisie donc).<br class="autobr" /> Mais les industriels étaient dépendant des pièces détachées, des marchés, des crédits, des prix internationaux, des moyens de transport, de l'étroitesse du marché interne et d'une forcé armée de protection complètement sous la coupe des US.<br class="autobr" /> Les banques, des emprunts US et ainsi de suite.<br class="autobr" /> La paysannerie indépendante que l'on connait ici n'existait pratiquement pas.<br class="autobr" /> Les boutiquiers dépendaient aussi des produits venus d'une manière ou d'une autre du marché mondial (Coca-cola, cigarettes, produits de tout ordre), l'industrie payait des royalties sur des procédés techniques modernes ou abandonnés, achetait leurs machines à l'étranger etc.etc.<br class="autobr" /> On pouvait la chercher avec une loupe, la bourgeoisie nationale réellement indépendante de l'impérialisme, et on ne la trouvait pas. elle était liée par mille fils d'acier à l'impérialisme.<br class="autobr" /> Même si les industriels avaient quelques contradictions avec lui, pas tous, plusieurs passaient des joint-ventures avec les US et d'autres dépendaient étroitement de leurs produits. Leurs contradictions ils les avaient et bien plus grandes et fondamentales avec la classe ouvrière.<br class="autobr" /> Tout le long des trois années de gouvernement d'Allende la bourgeoisie a répondue comme un seul homme à la baguette de l'impérialisme, et cela parce qu'il voyait en lui, le défenseur de leurs propres intérêt de classe.<br class="autobr" /> Le parti politique qu'on disait représentait les "classes moyennes" (on ne disait pas la Bourgeoisie Nationale) , la Démocratie Chrétienne, n'a fait autre chose que servir d'appât de la réaction pour tromper et aguicher le secteur de l'UP qui cherchait le compromis historique c(cette forme de l'eurocommunisme) afin d'entretenir une illusion de possibilité d'accord, et ainsi désarmer les travailleurs et le gouvernement Allende.<br class="autobr" /> Ce sont des fait aujourd'hui établis, connus et publiques. Et jadis c'étaient des présomptions assez faciles à faire. La critique du Compromis Historique est la critique d'un aveuglement coupable et elle est absolument nécessaire pour éviter de tels écueils à d'autres.</p> <p>Pinochet parlait de nationalisme, mais appliquait la politique dictée par les US. Même le groupe nationaliste-fasciste Patrie et Liberté s'est fait évincer par la Junte au tout début de la dictature parce qu'ils disaient vouloir mettre en place un corporatisme nationaliste...</p> Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-05T18:40:31Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1065 2013-10-05T18:40:31Z <p>Juste une précision, le Front Uni défini par Mao s'étendait à la bourgeoisie nationale. Voir <a href="http://www.pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/Mao_Tsetoung_La_democratie_nouvelle.pdf" class="spip_out" rel='nofollow external'>"De la Démocratie Nouvelle"</a>.<br class="autobr" /> OK pour les conclusions.</p> Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-05T16:42:59Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1064 2013-10-05T16:42:59Z <p>“On voit à travers ce texte qu'il s'agit d'une révolution de démocratie nouvelle anti impérialiste, mais ce n'est pas dit et aucune conclusion n'en est tirée concernant les alliances de classe, la direction de la classe ouvrière, et l'exercice de la dictature des ouvriers, des paysans pauvres et de la bourgeoisie nationale contre l'impérialisme, la bourgeoisie compradore et les propriétaires latifundiaires.”<br class="autobr" /> C'est une "conclusion" non concluante.<br class="autobr" /> L'exposé, il s'agit d'un exposé avant un débat, donc ouvert, ne conclue pas cela. <br class="autobr" /> Les réformes entreprises pour Allende correspondent tant à une révolution démocratique populaire comme à un début de révolution ininterrompue vers le socialisme. (Sans qu'il y ait eu aucune vraie révolution, c'est à dire le passage du pouvoir de l'Etat à une autre classe) <br class="autobr" /> Cela ne pouvait qu'être dirigé par la classe ouvrière si elle avait eu conscience claire de cela et et faisant les alliances nécessaires pour y parvenir et en prenant un autre chemin ou en privilégiant la lutte le plus décidée. De tout cela il n'y a rien eu.</p> <p>Le problème réel avec les concepts "gauche" (très peu clair dernièrement) et "droite" est que rendent compte mal, d'abord du phénomène principal ; la montée importante des luttes au Chili et de deux, l'orientation fondamentale du secteur dominant dans l'UP et la gauche chilienne ; c'est à dire la recherche d'un compromis historique, forme de l'Eurocommunisme, avec la Démocratie Chrétienne le parti de centre droite lié à l'impérialisme qu'on prétendait "représentant des classes moyennes". En fait, on le sait aujourd'hui, depuis même avant l'ascension d'Allende, son aile droite, majoritaire et dominante, complotait contre les masses.</p> <p>Rester à la superstructure politique et oublier le facteur fondamental, qui est toujours, la force de la lutte de classes et de notre point de vue, le réveil de la classe ouvrière, ne peut que fourvoyer.</p> <p>« Plus loin on lit « une ligne opportuniste de partage du pouvoir avec une partie de la bourgeoisie ». C'est très précisément ce qu'a fait Mao Tsé Toung, mais sous la direction de la classe ouvrière. »<br class="autobr" /> Ceci est une contradiction complète. Si c'est une "ligne opportuniste" ce n'est pas parce qu'elle cherche une alliance avec les couches petites bourgeoises, même moyennes (mais ce n'était pas le cas de la DC très liée avec l'impérialisme et les secteurs financiers et industriels du Chili) mais tout simplement parce qu'elle hypothèque la direction de ce Front à la bourgeoisie. Mao, si je comprends bien, a menée une lutte de Front Uni avec des secteurs de la petite bourgeoisie paysanne et moyenne, conduite par le parti communiste et disposant d'une armée populaire. Une différence qualitative.<br class="autobr" /> Pour connaitre plus cette ligne de compromis historique, on peut consulter la vaste littérature écrite sur le sujet. Entre autre "La Spirale Ascendante" ou "Chili, un essai de compromis historique" de Jorge Palacios (avec quelques erreurs à mon avis). Ou s'informer sur l'essence de l'Eurocommunisme.<br class="autobr" /> Le problème de "tirer des conclusion" est que c'était un texte pour ouvrir un débat. Si l'auteur commençait par le fermer ("tirer des conclusions") ...il n'y a pas de débat. En plus l'auteur confie en l'intelligence des lecteurs qui sauront eux-mêmes tirer les conclusions nécessaires ou faire les critiques nécessaires.</p> Chili, 40 ans après, comprendre les raisons de l'échec du mouvement populaire 2013-10-05T11:29:33Z http://lepcf.fr/Chili-40-ans-apres-comprendre-les#comment1063 2013-10-05T11:29:33Z <p>Merci pour ce texte sur le Chili, il y a beaucoup d'indications et de faits. Mais j'ai quelques critiques à faire.</p> <p>Ici on a la mauvaise habitude de confondre la révolution dans un pays impérialiste et la révolution dans un pays dominé par l'impérialisme et encore féodal ou semi féodal.<br class="autobr" /> Mais la confusion sur la nature de la révolution dans un pays comme le Chili ne disparaît ici.<br class="autobr" /> On voit à travers ce texte qu'il s'agit d'une révolution de démocratie nouvelle anti impérialiste, mais ce n'est pas dit et aucune conclusion n'en est tirée concernant les alliances de classe, la direction de la classe ouvrière, et l'exercice de la dictature des ouvriers, des paysans pauvres et de la bourgeoisie nationale contre l'impérialisme, la bourgeoisie compradore et les propriétaires latifundiaires. Pourtant tout amène à cette conclusion.</p> <p>Le texte parle de « gauche » et de « droite », tout en critiquant le parlementarisme.<br class="autobr" /> La gauche et la droite devraient être définies par rapport aux objectifs de cette révolution et non par rapport à leur place dans l'assemblée.<br class="autobr" /> Sinon on ne comprend pas comment un parti « de gauche » peut prendre une position « de droite ».<br class="autobr" /> En réalité, si un parti représente la bourgeoisie nationale anti impérialiste, ou la petite-bourgeoisie, on comprend qu'il peut être parfois « de gauche » et parfois « de droite ». <br class="autobr" /> Mais si on a décrété qu'il est « de gauche » on est forcément conduit à de sévères désillusions.</p> <p>La ligne appliquée par le Parti Communiste – et c'est pourtant la question essentielle - ne ressort pas vraiment. On la devine mais on ne sait pas exactement quel était son but. <br class="autobr" /> Le texte parle de la <i>« ligne ultragauchiste de l'IC »</i>. Quelle était cette ligne ultragauchiste ? Et que disait l'IC sur le Chili ? Il manque des informations là.<br class="autobr" /> Plus loin on lit <i>« une ligne opportuniste de partage du pouvoir avec une partie de la bourgeoisie »</i>. C'est très précisément ce qu'a fait Mao Tsé Toung, mais sous la direction de la classe ouvrière.<br class="autobr" /> On comprend un peu mieux en lisant la suite :<br class="autobr" /> <i>Du point de vue de sa forme cela s'appelait « la voie pacifique au socialisme » et correspondait dans les conditions du Chili, à une forme de « l'Eurocommunisme ». Cette orientation venait de l'URSS, qui à ce moment et depuis la fin de la guerre mondiale, cherchait un modus vivendi avec l'impérialisme US aussi bien en Europe qu'ailleurs dans le monde. Sur le plan internationale c'était la dite « coexistence pacifique entre systèmes opposés ».</i><br class="autobr" /> Il serait très intéressant de connaître cette ligne de façon plus détaillée, et surtout les conclusion tirées par le Parti Communiste après cet échec. Mais on a un peu l'impression qu'il s'est enferré dans une ligne social-démocrate.</p> <p>Le texte devrait en tirer des conclusions sur la ligne à suivre, il parle des <i>« leçons universelles que l'on peut tirer de cette tragédie »</i>, mais il n'y en a pas, à part les <i>« armes théoriques indispensables »</i>, etc. <br class="autobr" /> C'est dommage parce que tous les éléments semblent être présents qui le permettraient.</p> <p>Amitiés</p>