Les digues ont sauté - commentaires

Les digues ont sauté

le débat est bien vif pour un désaccord qui me semble en fait plus tactique que stratégique, et dépendant de l'analyse du rapport de forces et de sa traduction politique.

Car la victoire de Sarkozy serait pour toute la partie du peuple en lien avec le mouvement social une défaite terrible, une désillusion qui le démobiliserait pour longtemps, une sorte de défaite de 1939... De ce point de vue, la capacité potentielle de mobilisation populaire est plutôt du coté du vote Hollande.

D'un autre coté, la partie "abstentionniste" ou "FN" du peuple ne sera pas plus mobilisé avec Hollande, au contraire, elle risque d'être plus facilement manipulable, masse de manoeuvre populiste contre les corps intermédiaire, les syndicats... Sarkozy ne se trompe pas et mène une campagne de second tour qui vise autant à agréger les voix FN pour espérer passer qu'à ancrer un mouvement populaire d'une droite fascisante pour la suite...

Dans les deux cas, je pense que la suite sera dure pour le peuple, et les conditions de la résistance sont mauvaises...

Comment dans ce cadre chacun fait dans sa tête et son isoloir est son seul problème... la seule question est "que faut-il dire au peuple ? " et là, il n'y a pas photo, il faut comme objectif immédiat virer Sarko, ensuite faire vivre autant que possible aux législatives le PCF avec des députés engagés dans l'action, et dans la durée affirmer la nécessité d'une organisation politique de combat du monde du travail.

Les digues ont sauté

@ Dautrey : Assimiler chez quelqu'un (moi par exemple) le fait de voter comme de l'électoralisme est une malhonnêteté, et une insulte. Prétendre que quelqu'un (moi par exemple) qui prend un bulletin pour virer Sarkozy approuve la politique hollandienne est un mensonge délibéré, et une insulte. Je le dis comme je l'ai ressenti. Tu en feras ce que tu voudras. Roquet

Les digues ont sauté

* Les choses étant ce qu'elles sont EN CE MOMENT, y a-t-il un signe d'égalité entre Sarkozy et Hollande, est-ce pour toi "bonnet blanc et blanc-bonnet" ?
Sur le fond de leur politique, OUI la même, celle de Merkel, Zapatero, Cameron, Papandreou, celle inspirée par Parisot et le FMI de Strauss-Kahn et Lagarde : la même… en ce moment et toujours.
* Tu cherches ce qui peut le mieux réveiller le mouvement populaire. Est-ce à dire que le maintien au pouvoir du sarkolepénisme pourrait le mieux réveiller le mouvement populaire ?
Entretenir l'illusion sociale-libérale, c'est anesthésier les peuples, oui… et le meilleure moyen de prouver l'efficacité d'un piège, c'est de tomber dedans !
* Pour empêcher la droite extrême d'accéder au pouvoir en 2017 par la désillusion d'Hollande, est-ce donc par prudence qu'on pourrait la conserver au pouvoir maintenant ?
Le seul moyen de faire perdre la droite, c'est de faire gagner la (vraie) gauche sans attendre 2017, mais dès demain matin dans les luttes. L'électoralisme t'obsède et t'aveugle !
* Considères-tu dans leur ensemble les électeurs qui prendront le bulletin Hollande le 6 mai comme des naïfs, inintelligents, passifs, sans des capacités à comprendre et à combattre qui vaillent les tiennes ?
Non. Leurs convictions ne sont pas les miennes. Et je crois qu'ils se trompent, sinon je ferais comme eux…
Mais si à partir du mois de juin, fort d'une majorité socialiste à l'Assemblée, le président Hollande engage la France dans une politique de gauche résolue et de rupture avec l'Europe du capital et sa monnaie, s'il dénonce le traité de Lisbonne, s'il taxe les revenus du capital à hauteur de ceux du travail, combat la spéculation, plafonne drastiquement les plus hauts revenus et augmente le Smic de 40%, s'il ramène la retraite à 60 ans pour tous, s'il défend l'industrie, s'il renforce les services publics et renationalise ce qui a été privatisé par Jospin, c'est avec joie que je viendrai sur ce forum dire que j'aurais eu tort ; promis !
En attendant j'en resterai là de ce débat, ami. Et je te laisse volontiers le dernier mot…

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@ Dautrey : Je ne crois pas qu'il ait été inutile d'aller le plus loin possible dans la réflexion à un moment aussi important. Aussi, avant que nous nous quittions, j'aimerais seulement que tu répondes à quelques questions auxquelles tu n'as pas répondu autrement que par périphrases et contournements :

* Les choses étant ce qu'elles sont EN CE MOMENT, y a-t-il un signe d'égalité entre Sarkozy et Hollande, est-ce pour toi "bonnet blanc et blanc-bonnet" ?
* Tu cherches ce qui peut le mieux réveiller le mouvement populaire. Est-ce à dire que le maintien au pouvoir du sarkolepénisme pourrait le mieux réveiller le mouvement populaire ?
* Pour empêcher la droite extrême d'accéder au pouvoir en 2017 par la désillusion d'Hollande, est-ce donc par prudence qu'on pourrait la conserver au pouvoir maintenant ?
* Considères-tu dans leur ensemble les électeurs qui prendront le bulletin Hollande le 6 mai comme des naïfs, inintelligents, passifs, sans des capacités à comprendre et à combattre qui vaillent les tiennes ?

Tu vois, il te suffit de répondre par oui ou par non, pour en finir dans la clarté.

Alors, à dimanche. Roquet

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@ Roquet. Tu es bien à cran, camarade ! Qui prend les prolos pour des moutons ? Tu souhaitais que j'explicite mon "blanc bonnet et bonnet blanc" : j'ai apporté mes arguments. Tu as de ton côté apporté les tiens en faveur du bulletin Hollande. Voilà, je crois que nous pouvons en rester là. J'ai un peu l'impression que nous monopolisons le forum. Très fraternellement… Dautrey

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@ Dautrey : Où as-tu vu que tout l'électorat de gauche est acquis au PS "pour faire barrage au fascisme" ? Est-ce que l'électorat de gauche dans son ensemble demande quelque chose à Hollande le 6 mai ? Tout ce qu'il trouve avant de passer à l'isoloir, c'est un bulletin pour Sarkozy et un bulletin qui n'est pas pour Sarkozy. Alors après, Hollande étant élu... Je vais redire ici ce que je viens de dire sur un autre site en réponse à l'appel à l'abstention de Jean Lévy par crainte de la désillusion Hollande. Il y a quelque chose qui me gêne beaucoup dans ce genre de déclarations magistrales, c'est cet air de prendre les prolos pour des moutons, politiquement incultes, prêts à gober tout, incapables de réagir. Ce n'est pas parce que j'ai l'impression d'être classé dans la même catégorie de ceux qui n'y comprennent rien, mais tu vois, cher camarade Dautrey, ça me gêne, ça me gêne énormément. Fraternellement, Roquet

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Oui Roquet, je comprends bien tes arguments.
À mon tour d'apporter des éléments à la réflexion : On sait bien que le Front national a émergé dans les années quatre-vingt sur la volonté de François Mitterrand de multiplier son audience, en particulier dans les média. Mitterrand faisait un double calcul en jouant ainsi avec le feu : il divisait la droite et s'offrait un magnifique repoussoir. En même temps, la création par le PS d'associations comme SOS Racisme venait légitimer l'action antifasciste et pro-mitterrandienne dans la jeunesse, en pleine "tontonmania". La manœuvre a réussi au-delà des espérance de Mitterrand ; elle a notamment offert au PS des victoires inespérées aux législatives sur de nombreuses triangulaires.
Ce sont les socialistes, à l'époque, qui ont réveillé la bête immonde avec l'espoir de la dompter. L'opération a trouvé son apogée, bizarrement en négatif (au sens photographique du terme) quand 80% des Français se sont sentis obligés de voter, à la présidentielle de 2002, pour un vieux politiciens de droite à bout de souffle, pour faire barrage à Le Pen alors que le vieux frontiste n'avait -à l'évidence !- aucune chance d'accéder au pouvoir !!!
Et aujourd'hui l'opération initiée par Mitterrand atteint à la perfection : des centaines de milliers d'électeurs de gauche sincères vont voter pour François Hollande, par un légitime réflexe antifasciste…
La boucle est bouclée : le FN est dangereusement entré dans le jeu politique ; il a aspiré toute une partie de la droite dans son orbite idéologique ; et le PS a opéré une fracture profonde de la droite et attire vers lui la part qui se qualifie de "centriste", en même temps, tout l'électorat de gauche lui est définitivement acquis pour "faire barrage au fascisme".
Génial !
Pendant ce temps, le patronat, les banques, les actionnaires, la commission européenne, le FMI, les gouvernements de gauche et de droite organisent le pillage des peuples. Tranquillement. Et François Hollande n'y changera rien. Tu en a conscience, j'en suis certain. Mais tu t'apprêtes à voter Hollande… Et je n'ai pas le cœur à t'en dissuader, parce que je déteste Sarko autant que toi. Voilà…

Les digues ont sauté

Le précédent commentaire de ce dimanche à 17 h 20, commençant par un @, s'adressait naturellement d'abord à notre ami Dautrey qui souhaitait un débat. Je le prie de m'excuser de m'être lancé fougueusement dans le dialogue sans avoir dit quel était mon interlocuteur. Fraternellement, Roquet

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@ Pour ma part, je n'ai pas voté Mélenchon par refus de valider la liquidation du communisme dont c'est la raison d'être du Front de Gauche, sans autres considérations sur le personnage pour le moment. N'étant plus tout jeune, des socialistes, j'en ai expérimenté pas mal, Léon Blum déjà aux lendemains de la Libération, Ramadier en 47, Jules Moch et la grève des mineurs, Guy Mollet avec l'Algérie et la constitution gaullienne, Mitterrand à Charléty, Mitterrand en 81 (là,j'ai failli marcher, jusqu'en 83), Jospin. Eh bien ,malgré tout ça, il ne m'est jamais venu à l'esprit de qualifier la social-démocratie de "social-fascisme", cette expression qu'avaient employée naguère les communistes allemands, avec sur la patate la répression par Noske et la République de Weimar. "Ne pas mettre un signe d'égalité entre social-démocratie et fascisme", cette formule de l'Internationale Communiste probablement apprise dans une école élémentaire du Parti m'est toujours restée en tête. Pourquoi je la re-sors là ? Parce qu'en somme l'abstention le 6 mai, cela veut dire signe d'égalité. Y a-t-il vraiment égalité Sarkozy-Hollande, entre les personnages, ce qu'ils sont idéologiquement ? Ai-je tort ou raison, je vois en Sarkozy un activiste fascisant, exprimant, déployant, répandant une idéologie fascisante de racisme, de xénophobie, s'attaquant de plus en plus violemment et frontalement aux salariés et à leurs droits, aux fonctionnaires, aux syndicats, aux chômeurs qualifiés d'assistés, à toute protection sociale. Sarkozy, c'est une mafia, Hortefeux, Copé, Guéant, Longuet,Takkiédine, et tous les convives du Fouquet's, les Bouyghes, Lagardère, Bolloré, Dassault... Rien que de les citer, ça me révulse. Alors je prends le bulletin Hollande pour virer Sarkozy et sa mafia, avec pas un instant l'idée que ce serait en comptant sur la politique qu'appliquera Hollande. Pas un instant, pas la moindre illusion. A chaque jour suffit sa peine. Je dis ici très fort le mot de fascisation pour le sarkozisme associé au lepénisme. Pourquoi ce mot de fascisation est-il si absent de tes plaidoyers pour l'abstention ? Puisqu'il y a débat entre nous, tu pourras me répondre là-dessus. Tu dis que tu cherches ce qui peut le mieux réveiller le mouvement populaire. Est-ce à dire que la continuation du sarkozisme au pouvoir, avec un appareil d'Etat bien en main, serait mieux à même de réveiller le mouvement populaire ? Eh bien, explique-moi, je suis tout-ouïes. Je me pose quand même une question. Tu dis qu'avec Hollande la déception viendra vite, et qu'il en résultera un triomphe de l'extrême-droite en 2017. C'est bien vrai. Mais pour empêcher l'extrême-droite de revenir dans cinq ans, il faudrait donc lui permettre de s'installer tout de suite ? J'avoue que je ne comprends pas bien, mais tu vas m'expliquer. Une dernière chose, je trouve tout-à-fait inadapté le recours au "bonnet blanc-blanc bonnet" de Jacques Duclos. Les deux personnages visés par sa formule, Pompidou et Poher, étaient l'un et l'autre de très dévoués serviteurs sur les terrains économique et politique de ce qu'on appelait alors la capitalisme monopoliste d'Etat. Mais à aucun des deux n'aurait pu être imputé de représenter une idéologie fascisante. Sinon Jacques Duclos aurait pris une autre position et trouvé une autre formule pour appeler à virrrrrer (c'était son accent) le facho. Même étant là où il est, je peux m'en porter garant. Fraternellement, Roquet

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C'est une question compliquée. Je n'ai pas voté pour Mélenchon au premier tour (eh non… !) ; par conséquent, il faudrait que je me mette un sacré coup de pied au cul pour voter Hollande au deuxième !
Le nom du locataire de l'Élysée, je m'en fout !
La seule question qui vaille, c'est : quelle politique sera menée par son gouvernement. Et accessoirement : lequel des deux candidats pourrait, une fois élu, réveiller, ou au contraire anesthésier, le mouvement populaire.
Pour ce qui est de la politique menée, aux socialistes nous devons Maastricht, les privatisations Jospin, le traité constitutionnel et la forfaiture du traité de Lisbonne. Pas mal ! Parlons aux Grecs de Papandréou, aux Espagnols de Zapatero… Tous deux de la même "internationale" que Hollande, et siégeant dans le même groupe à Strasbourg que les socialistes français.
Je n'attends rien d'autre de Hollande, une fois élu, qu'une politique d'austérité renforcée, avec pour la galerie, un saupoudrage de mesurettes "sociales".Ceux qui augmentent le prix des patates ont, en général, beaucoup d'admiration pour les Restos du cœur…
Mais le pire, c'est que les désillusions qui ne manqueront pas de naître à court terme, renforceront l'idée que "la gauche et la droite, c'est pareil" ; qu'il "n'y a pas d'autre politique possible" ; et que "seul le FN propose une sortie de l'Euro et de l'Union européenne" (ce qu'effectivement ne souhaite pas le Front de gauche).
PAM vient de mettre en ligne sur le site des tableaux statistiques qui montrent que la gestion du pays par les socialistes a toujours coïncidé avec un recul de l'influence communiste et une hausse de celle des lepenistes.
Alors, non, en conscience, je ne voterai pas pour François Hollande. Comme je n'avais pas voté Jospin en 1995, ni Mitterrand en 1988.
Je suis un abominable sectaire !

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@ Dautrey : Eh bien, débattons. Es-tu ou non d'accord avec Mélenchon qui appelle à virer Sarkozy ? Roquet

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Roquet, j'accepte le débat, pas la malhonnêteté.
Tu choisis quelques extraits sortis de leur contexte (mais que j'assume) dans un texte très long.
Alors je le réédite en totalité :

dimanche 13 février 2011 à 22h20, par Dautrey

Depuis plusieurs mois maintenant, certains militants communistes ont ouvert une tir de barrage nourri contre Jean-Luc Mélenchon. Dans leurs tracts, sur leurs blogs et forum, pas une parution où l'on ne rappelle toutes les turpitudes passées du militant socialiste d'il y a peu. On a le sentiment, vraiment, que le patron du parti de Gauche est devenu l'ennemi de classe numéro 1. Certains, même parmi des élus communistes de haut rang, n'hésite pas à dénoncer en lui une taupe du PS, en service commandé pour capter ce qu'il reste de l'électorat communiste.

C'est à mon sens une faute politique majeure.

Jean-Luc Mélenchon est un militant social-démocrate, issu de la mouvance trotskiste des années soixante-dix. Il a été mitterrandien et Maastrichtien. Une vrai caricature de militant du PS. C'est par ailleurs un militant laïque irréprochable. C'est un tribun et un débatteur de talent. Inutile de s'appesantir sur son CV.

Tous ceux qui s'intéressent à la politique en France depuis suffisamment longtemps ont constaté que la longue dérive droitière du PS depuis 30 ans n'avait pas suivi le cours d'un long fleuve tranquille. Que de tiraillement, congrès après congrès, que d'appétits personnels et de coups de Jarnac entre « camarades », que de tensions entre les tendances, que de magouilles mille fois dénoncées dans les votes internes... Le PS est devenu un gigantesque panier de crabes.

Au moment de se positionner sur le referendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen, le grand écart était tel que ça a commencé à craquer à l'entrejambe. Au congrès qui a suivi, une partie de ce qu'on appelait « l'aile gauche » du PS a quitté le navire derrière Mélenchon pour fonder le parti de Gauche. A l'évidence, ils ne sont pas devenus communistes. Ils ne le prétendent d'ailleurs pas. Aller chercher là-dedans une manœuvre socialiste concertée pour garder une base à gauche, cela tient plus de la « théorie du complot » que de l'analyse politique. D'ailleurs, de la même façon que certains socialistes ont quitté leur parti pour rester, peu ou prou « à gauche », qui peut dire que le cas ne se présentera pas que des militants communistes, bientôt, quitteront leur parti eux aussi pour rester -justement- communistes ? Faudra-t-il y voir une opération de la direction du PCF pour garder deux fers au feu ? C'est absurde !

Dans leur lutte pour la conquête du pouvoir, à partir du rapport de force tel qu'il est (et non pas tel qu'on le voudrait), les communistes devront aller au combat politique avec d'autres qui ne seront pas des communistes. Mais avec lesquels ils partageront des idées, des valeurs et des objectifs. Jean-Luc Mélenchon sera sans doute de ceux-là.

Car non, Mélenchon n'est pas l'ennemi des communistes. L'ennemi des communistes, c'est la bourgeoisie capitaliste !
Et si Jean-Luc Mélenchon est candidat à l'élection présidentielle, c'est son problème et celui du parti de gauche. Cela ne regarde pas les communistes. Car les communistes veulent un candidat communiste.

Partout dans le monde, de l'Amérique latine à l'Afrique du Nord, les peuples se lèvent contre la misère et pour la liberté. La stupeur née il y a 20 ans de l'effondrement du soviétisme s'efface, tant les coups portés par le capital sont violents. L'alternative socialiste attire à nouveau une part grandissante de l'humanité. L'idée que l'histoire était finie et que le « marché » était le seul système économique viable (fut-ce au prix de quelques régulations) est battue en brèche.

Voilà pourquoi il faut un candidat communiste à l'élection présidentielle. Pas par esprit de boutique. Mais parce l'expression marxiste est absolument indispensable, pour apporter dans le débat majeur de la vie politique française les éclairages de classe sans lesquels on ne saisit pas dans sa globalité la logique de la crise économique, et des sacrifices que le FMI, la commission européenne ou les gouvernements de droite et de gôche imposent aux peuples.

Seul un candidat communiste dira qu'il n'y pas d'aménagement possible du capitalisme. Il montrera que la construction d'une société socialiste est la seule issue. Et surtout, lui seul portera des propositions concrètes et immédiatement applicables pour faire reculer la main-mise des puissances financières sur le destin et la vie quotidienne des nos concitoyens.

Voilà. Il faut un candidat communiste. Jean-Luc Mélenchon est un homme de gauche qui mérite le respect. Mais il ne peut pas être le candidat communiste... parce qu'il n'est pas communiste.

Cette question du rapport à Mélenchon ne me paraît pas anodine. Car dans le combat politique d'aujourd'hui, les communistes ne doivent pas apparaître comme les diviseurs de la gauche. Il doivent se présenter pour ce qu'ils sont : porteurs d'une option politique originale.

Nul besoin de candidat « unitaire » au premier tour d'une élection présidentielle. On n'y participe pas pour aligner des scores mais pour défendre des choix politiques. Rien n'empêche que Mélenchon défende les siens et les communistes les leurs propres. Sans être « ennemis »...

Je comprends bien que la perspective que la direction du PCF se range derrière le patron du parti de Gauche devenu candidat du « Front de Gauche » hérisse de nombreux communistes. Mais taper sur Mélenchon à bras raccourci ne règle pas le problème ! Serait-t-il bien plus acceptable qu'un communiste soit le candidat du Front de Gauche ? Quelle sera la plateforme politique sur laquelle il s'appuiera ? J'ai le souvenir des dernières élections européennes où les propositions mises en lignes sur le site internet du Front Gauche n'étaient qu'un copier-coller des propositions du parti de Gauche !

Je le dis : même si le candidat du Front de Gauche était issu du parti communiste, cela signifierait à court ou moyen terme la disparition du PCF et sa fusion dans un organisation sans doute de gauche, mais qui ne serait plus une arme de lutte des classes.

Mais cela pose en conséquence une question politique majeure : si la direction du PCF engage le parti, en juin, derrière un candidat qui ne sera pas un candidat communiste, que feront les militants opposés à ce choix ? Se donneront-ils les moyens politiques de maintenir une candidature communiste autonome ? Cela pourrait aller, ne nous le cachons pas, jusqu'à la création d'une nouvelle organisation des communistes français.

Il faut être d'une mauvaise foi crasse pour voir comme toi dans ce texte un appui déterminé à Mélenchon et son Front de Gauche dans leur entreprise d'évaporation du communisme !!!

J'ai par ailleurs posté plusieurs dizaines de textes sur le même site, tous en opposition au Front de Gauche et à la candidature Mélenchon.
Alors dis-moi : as-tu une raison particulière de te livrer à une agression manifeste contre le militant que je suis ?

Les digues ont sauté

@ Dautrey : En effet, il doit y avoir homonymie. Le Dautrey auquel je pensais avait, dans un commentaire sur FaireVivreLePCF du 13 février 2011, vigoureusement dénoncé ce qu'il appelait "un tir de barrage nourri contre Jean-Luc Mélenchon". Expliquant que "Jean-Luc Mélenchon sera sans doute de ceux-là (...) avec lesquels les communistes partagent des idées, des valeurs, des objectifs". Ce ne peut être le même Dautrey qui serait aujourd'hui en si vive opposition à la déclaration de Mélenchon au soir du 22 avril : "Je vous appelle à vous retrouver le 6 mai, sans rien demander en échange, pour battre Sarkozy". Mes excuses donc pour cette confusion. Roquet

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Étonnant ! Il y a plusieurs Dautrey ? Je combat la politique de Front de gauche depuis l'origine. Tous mes textes sur ce blog en attestent… Vérifie, camarade…

Les digues ont sauté

Il est tout de même assez curieux de voir un Dautrey qui s'était jusqu'ici signalé par un appui déterminé à Mélenchon et son Front de Gauche dans leur entreprise d'évaporation du communisme se porter maintenant non moins résolument contre la prise de position antisarkoziste de Mélenchon. Comprenne qui pourra. Roquet

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Allons mon cher Roquet, on ne "garde pas Sarkozy" ; on mènera le combat contre le pouvoir quel qu'il soit !
Quel militant peut croire que la lutte des classes se limite à un bulletin de vote ?
Demain, après-demain, quand tu auras élus Hollande, tu rameras pour expliquer aux victimes de sa politique dictée par Bruxelles et les patrons, que la "droite" et la "gauche" c'est pas pareil.
Et moi, je serai dans les manifs, comme j'y étais déjà sous Sarko, et tous ses prédécesseurs… de droite et de gauche.

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@Roquet : la question "on garde ou pas" ne se pose pas.
Les élections présidentielles ne sont pas faites pour nous laisser le choix, sinon la Constitution serait autre et le Président couperait des rubans.
On peut aussi se demander si Sarkozy a réellement bien fait son job du point de vue des exploiteurs et rien n'est moins sûr (par exemple l'affaire libyenne a largement foiré et pour le leadership en Europe ce n'est pas gagné non plus).
A preuve cet extrait du Figaro :
la présidente du Medef a affirmé « se sentir plus proche » de François Hollande, le candidat socialiste à l'élection présidentielle, sur « le rôle des corps intermédiaires et du paritarisme ». Elle a également trouvé « très intéressant » son projet de « constitutionnalisation du dialogue social » tout en souhaitant avoir des précisions sur « cette ambition ».
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...

"Blanc bonnet et bonnet blanc" ça pose une autre question : Hollande peut-il poursuivre la fascisation dont on parle ?
Cette fascisation je pense aussi qu'elle est en route, mais elle ne dépend pas fondamentalement de Sarkozy, elle est le fait du capital monopoliste dont Sarkozy est le représentant actuel.
Elle est la conséquence de la crise du capitalisme, et de la lutte au sommet de l'Europe entre la BNP et la Bundesbank.
Avec Hollande, le capital peut soit faire l'économie de cette fascisation et faire passer sans encombres le programme de Parisot, "besoin d'aire".
Mais en cas de coup dur les soc sont parfaitement capables de prendre la relève.
Ils héritent d'un Etat policier, du Sénat, du Parlement (c'est le but du calendrier électoral), et de nombreuses municipalités et régions.
Ils ont aussi dans la poche certains dirigeants syndicaux...que demande de plus l'actionnaire ou le rentier ?

Maintenant, ça rue dans les brancards en Europe, on n'est pas seuls. Il faut opposer au chauvinisme et à l'Union Sacrée l'unité populaire et l'unité avec nos frères européens contre nos ennemis communs.

Les digues ont sauté

@ à Dautrey : Donc, on garde Sarkozy. Il va être drôlement ennuyé avec 35% de votes blancs ou nuls, dont 0,002 avec la mention "communistes" ! Roquet

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Contre le blanc bonnet, un vote net !
Contre le bonnet blanc, un vote blanc !
À vos ordis, à vos imprimantes :
fabriquez-vous un bulletin COMMUNISTE. Et n'oubliez pas les outils…

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Nous sommes à un moment où la fascisation du pouvoir s'accélère, argumentant plus seulement contre l'immigration, contre les étrangers, contre les banlieues, mais maintenant frontalement contre le peuple même, contre les salariés ayant un emploi, contre les fonctionnaires et le secteur public, contre les chômeurs qualifiés d'assistés, contre les droits de tous ces gens tombés au dessous du seuil de pauvreté. Dans une situation dont le grand responsable est certes le capitalisme lui-même, avec ses instruments, le grand patronat, la finance, l'Europe et la BCE, cette fascisation au moment présent porte un nom : Sarkozy. Pas un instant je n'imagine que les choses s'amélioreront avec Hollande, il est évident qu'il faudra la lutte, et soyons clair, les choses étant ce qu'elles sont, un niveau de lutte encore supérieur à celui de 1968 pour gagner ou seulement défendre quoi que ce soit. La grève générale ? En sommes-nous là ? Certains le pensent peut-être...Personnellement, sans vouloir imposer ce point de vue, ce qui m'inquiète prioritairement à ce jour est la fascisation, et la seule question qui se pose en réalité le 6 mai est GARDE-t-ON SARKOZY OU NE LE GARDE-T-ON PAS ? Fraternellement, Roquet

Les digues ont sauté

« D'abord il ne doit pas manquer une voix à François Hollande. »
C'est du grand n'importe quoi :
Depuis quand le « radicalisme » de la bourgeoisie peut-elle servir de digue contre le fascisme ?
La fascisation n'est pas le fait du FN, c'est un mode de gouvernement de la bourgeoisie monopoliste dans les circonstances extrêmes dont on se rapproche, et pas seulement en France. Vu comme ça les petits calculs électoraux sont d'une mesquinerie affligeante, parce que les soc c'est aussi la bourgeoisie monopoliste.

Poursuivons :
Si l'expérience de Mitterrand n'a pas suffi il n'y a donc qu'à recommencer.
On sait que les socialos développent l'anticommunisme et que l'écœurement du peuple envers eux donne des voix aux fascistes, donc…on ne les dénonce pas et on continue à voter pour eux ! Ou bien on fait semblant de les critiquer et on vote encore pour eux !
Qu'est-ce qu'on s'imagine ? Qu'avec sa bonne mine et son air de ravi Hollande va se convertir à la dictature du prolétariat ? On rêve debout là !

« Mitterrand … a inauguré une nouvelle classe de capitalistes qui aujourd'hui est derrière Sarkozy, un capitalisme financier. »
C'est trop d'honneur, pour information le capitalisme financier date du capitalisme d'après Marx. Les socialos ont simplement permis aux capitalistes d'écraser la classe ouvrière, et il faut dire que le P « C » F s'en est fait alors le complice en les portant au pouvoir puis en se taisant, jusqu'à être condamné lui-même au silence.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, rompre avec cette stratégie désastreuse du « vote utile » et s'orienter vers une stratégie de la classe ouvrière indépendante des partis bourgeois. Ce n'est pas une stratégie d'isolement, c'est la seule qui permette l'unité du peuple (et éventuellement le soutien ou la neutralité des bourgeois démocrates et radicaux).

C'est ce que Mélenchon avait laissé croire mais l'illusion fut de courte durée et ceux qui l'ont suivi ont été douchés derechef.
Le succès de Le Pen devrait nous avertir qu'il ne nous est pas interdit de piétiner le crétinisme parlementaire et que les classe populaires ne nous en tiendront jamais rigueur.

Maintenant, si le radicalisme de la bourgeoisie lui convient, il n'est pas interdit à D. Bleitrach de voter pour Dupont Aignan.

Les digues ont sauté

L'élection de Hollande ne résoudra rien ?
Ben pourquoi on vote pour lui, alors ?
Pour que la soupe Papandreou/Zapatero remplace le potage Sarkozy/Merkel ?
Sans moi !
S'il y avait 35% de vote blanc, ça voudrait dire quelque-chose…

Les digues ont sauté

Mon appréciation est qu'il est contreproductif de harceler les électeurs communistes à propos du second tour des présidentielles.
J'ai l'impression de vivre un remake de ce qui s'est passé pour le premier tour. Je n'étais d'accord ni avec l'opération Front de Gauche ni avec la candidature Mélenchon. Mon désaccord n'a pas disparu avec la majorité qui s'est dégagée, dans des conditions d'ailleurs discutables quant à la démocratie, au sein du parti communiste.
Ce qui se passe dans la cinquième circonscription de l'Hérault pour l'investiture d'un candidat du Front de Gauche n'a fait que me conforter dans ma position.
Plus j'ai reçu de courriels du Front de Gauche ou du parti communiste moins j'ai eu envie d'obtempérer.
Eh bien là nous sommes dans le même registre. Il y en a qui pensent pour moi et je n'aurais qu'à m'exécuter. Je n'ai certes aucune sympathie pour Sarkozy et je suis conscient du rapprochement de l'UMP avec le FN. Pour autant je n'oublie pas ce qu'est la social-démocratie et j'ai le souvenir encore aigu des vingt six mois de ma jeunesse qui m'ont été volés au temps de la guerre d'Algérie. Merci Guy Mollet, merci la SFIO, merci à Jacques Duclos et aux députés communistes à propos du vote des pouvoirs spéciaux !
Je ne vais pas faire la litanie de ce que nous avons subi sous la direction de la gauche quand elle a été au pouvoir dans les derniers trente ans, ni de ce que nous subirons demain quand elle y reviendra avec comme conséquence prévisible une nouvelle progression du Front National.
Alors oui, je peux peut-être aller mettre un bulletin dans l'urne le 6 mai, ce n'est pas impossible, mais à condition qu'on ne me parle pas sur le ton docte de celui qui « sait » et qui a une certaine condescendance pour l'autre. Qu'on me laisse mon entière liberté en la matière si on ne veut pas que je me crispe une nouvelle fois.