Belgique : Il y a bel et bien eu grève générale

Le gros ponte de la FEB, Pieter Timmermans (patron des patrons belges, ndlr), était tout feu tout flamme pour prétendre que la grève générale du 30 janvier a été un échec. Mais quand les grosses unités de production sont à l’arrêt, et que les grands services stratégiques, comme les transports publics, ne travaillent pas : on peut dire qu’il s’agissait d’une des plus grandes grèves générales de l’histoire belge.

Le soir du 30 janvier, Pieter Timmermans, directeur général de la Fédération des entreprises belges, déclarait dans un communiqué de presse : « Nous pouvons dire qu’il a effectivement été question d’une grève aujourd’hui. Mais une grève générale visant à mettre tout le pays à l’arrêt, non, ce n’a pas été le cas ». Dans la presse, on a posé la question de savoir si on pouvait parler de grève générale quand pas même 10 % de l’enseignement faisait grève et que la distribution du courrier n’a pas été complètement perturbée…

Pour la classe ouvrière, une grève est réussie si, dans les grandes entreprises de production et dans les grands services stratégiques, comme le rail et les transports publics, on ne travaille pas. La production et le transport des marchandises et de la main-d’œuvre nécessaires à la production constituent le centre d’où part la fabrication de toute la richesse. Tout bénéfice trouve son origine dans ces secteurs. Si on veut toucher le capital et ses partisans, on doit mettre ces secteurs à l’arrêt.

C’est aussi dans ces secteurs que le syndicat a une présence structurée. La force du syndicat est définie par ses possibilités dans ces secteurs. Que d’autres services et administrations publiques continuent ou pas à fonctionner est en fait totalement accessoire dans l’évaluation de la réussite d’une grève générale.

Tant les patrons, le gouvernement que la presse doivent admettre que, le 30 janvier, on a fait grève massivement et donc avec succès dans les grandes entreprises, dans le rail et dans les transports publics. Et ce, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie. La grève du 30 janvier était donc bel et bien une grève générale. Il faut remonter au mouvement de grève contre le plan global, en 1993, pour parler d’une autre grève générale en Belgique.

Une détermination à faire grève aussi dans les PME

Surprise : outre les grands secteurs stratégiques, on a beaucoup fait grève aussi dans les PME, dans la distribution et dans divers services publics, et même l’enseignement. Même le patronat s’embrouille dans ses propres contradictions. D’une part, il prétend que « à côté des grandes entreprises, la grève était limitée ». D’autre part, l’organisation patronale wallonne UWE doit admettre que 30 % des firmes commerciales en Wallonie n’ont pu ouvrir leurs portes.

En Flandre aussi, la majorité des hypermarchés Carrefour a gardé porte close. Un paramètre qui révèle indirectement l’ampleur de la grève en Flandre, est le nombre de kilomètres de bouchons sur les routes. En Flandre, lors de l’heure de pointe du matin, il y avait 7 km de bouchons alors qu’en temps normal, il y en a environ 200 km. Sept kilomètres, à un moment où il n’y avait pas de transports publics ! Cela prouve que bien des gens sont restés chez eux, y compris ceux des PME et des services. Et personne ne croira que tous ces gens ont travaillé depuis chez eux…

La grève générale pas encore envoyée au musée

Ce fut donc l’une des plus grandes grèves générales de l’histoire belge. C’est d’autant plus remarquable si on tient compte des attaques dont cette grève a fait l’objet. Déjà bien avant la grève, le battage médiatique a atteint des proportions inouïes.

La conscience qu’on ne peut en rester à cette unique grève s’est répandue partout chez eux qui étaient de piquet le 30 janvier. La grève générale ne sera jamais remisée au musée comme le prévoyait le commentateur du quotidien néerlandophone De Tijd juste avant la grève même.

Joris Van Gorp, PTB

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